Rashad McCants, histoire d’une (petite) résurrection

Rashad McCants, histoire d’une (petite) résurrection

Rashad McCants est la (seule ?) star de la BIG3 League. Star universitaire, paria, toy-boy d'une Kardashian et nomade du basket, le MVP a tout connu.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Portrait
La BIG3 League a connu une première édition mitigée, avec un niveau de jeu très fluctuant, des "stars" comme Allen Iverson pas au rendez-vous et une visibilité limitée, mais quelques belles séquences et des règles innovantes. L'un des joueurs à avoir marqué les esprits de cette saison 1 n'est autre que Rashad McCants, le n°1 de la Draft. Retenu par les Tri-Logy de Kenyon Martin, le joueur de 32 ans a réussi une saison pleine et a dominé son sujet pour porter l'équipe jusqu'à un bilan de 10-0 avec une victoire en finale contre les Three Headed Monsters de Rashard Lewis et Mahmoud Abdul-Rauf, et un titre de MVP à la clé. Pour les plus récents "suiveurs" de la NBA, McCants est probablement un inconnu. Pour les autres, il reste un joueur obscur dont le parcours n'est néanmoins pas banal.

Star puis paria à North Carolina

Les habitués de la NCAA se souviennent forcément de cette équipe des Tar Heels au début des années 2000 avec Raymond Felton, Sean May, David Noel et, un peu plus tard, Marvin Williams. Rashad McCants en était le meilleur scoreur en 2003 (17.5 points par match) et un cadre durant toute cette période auréolée d'un titre en 2005 face à Illinois en finale. Ces trois saisons à North Carolina n'ont toutefois pas été de tout repos pour McCants, qui avait même comparé la fac de UNC à un pénitencier sur la chaîne locale WRAL :

"On ne peut pas tout raconter, mais une fois sorti de prison, on est libre. Je purge ma peine pour le moment".

Une rancoeur qui s'est traduite par une sortie tonitruante de sa part en 2014, lors d'un documentaire d'ESPN. Rashad McCants y expliquait que ses résultats académiques avaient été truqués par la direction de UNC, avec notamment des cours factices et des devoirs réalisés par certains de ses tuteurs à sa place. Tous ses camarades de l'époque se sont désolidarisés de lui. Invité par la NCAA a développé sa pensée et à apporter des preuves des manigances en vigueur à North Carolina, McCants est depuis resté silencieux à ce sujet...

Lottery-pick et "Kardashian Curse"

Drafté en 14e position par les Minnesota Timberwolves, Rashad McCants n'a pas eu l'occasion de montrer son talent aux fans des Wolves lors de ses premières saison, la faute à des blessures et à une relation un peu froide avec le coach de l'époque, un certain Dwane Casey, aujourd'hui à la tête des Raptors. En 2007-2008, il intègre finalement le cinq grâce à de bonnes prestations et signe quelques belles perfs au scoring (34 points contre Denver, un match à 7 tirs à 3 points contre les Knicks...). Le début de la fin, selon ses propres dires, par sa relation avec Khloe Kardashian. Après avoir fréquenté l'héritière pendant 7 mois, il est "coupé" par celle-ci.

"Dans son émission de télé-réalité, elle a fait comme si je l'avais trompée et a scénarisé la rupture alors que l'on était déjà séparés. Sans cette histoire, j'aurais signé un contrat à 70 millions de dollars", a-t-il raconté au Charlotte Observer.

Touché par cette médiatisation et cette publicité négative, McCants est tradé à Sacramento, avant de signer à Houston en tant que free agent. Une blessure à l'abdomen l'empêche de participer au training camp et il disparaît petit à petit des radars après des apparitions anecdotiques en D-League.

Banqueroute, vie de nomade et fiasco à... Strasbourg

Ruiné en raison d'un train de vie plus adapté à ses émoluments, McCants commence un petit tour du monde pour se refaire la cerise. A 27 ans seulement, il enchaîne ainsi des passages aux Philippines, en Chine, au Brésil, au Liban, au Venezuela et... en France. En 2012, il est ainsi recruté par Strasbourg à la suite d'un entretien plein de promesses avec Vincent Collet.

"Le deal est très clair entre nous. Rashad McCants cherche à relancer sa carrière pour retourner en NBA et je suis prêt à l'aider", lance alors le sélectionneur des Bleus sur RMC.

L'idylle est de très courte durée, puisque la SIG annule son contrat quelques semaines plus tard après une visite médicale désastreuse. McCants est jugé inapte et quitte l'Alsace alors que la Pro A s'apprêtait à accueillir son CV plus clinquant que la moyenne.

La résurrection par le 3x3 avant la NBA ?

Ce retour tant souhaité en NBA, Rashad McCants y croit dur comme fer aujourd'hui grâce à la vitrine qui lui a offert la Big3 League. En perdition début 2017, il est contacté par Ice Cube pour faire partie des joueurs candidats à une place dans ce championnat de 3x3 où s'affronteront d'anciennes gloires NBA et des joueurs à la relance. A 32 ans, il est l'un des plus jeunes basketteurs du panel et sa condition physique supérieure pousse les Tri-Logy de Rick Mahorn, Kenyon Martin et Al Harrington à le drafter en première position. Ils ne seront pas déçus, puisque l'arrière est bien au-dessus du lot et guide les Tri-Logy vers une saison au bilan immaculé (10-0) avec une finale remportée grâce à ses 22 points et un titre de MVP à la clé. La discipline n'est pas la même, mais McCants est persuadé d'avoir encore sa chance, notamment parce qu'il a vu des scouts NBA et quelques un de ses anciens amis dans la ligue (Tyronn Lue), lui envoyer des signaux positifs à ce sujet. LaVar Ball, pour lequel il porte du Big Baller Brand depuis quelques semaines lors de ses apparitions à la Big3, également.

"Les 7 dernières années ont été dures pour moi. J'ai été ruiné et j'ai tenté de trouver une nouvelle voie. Ice Cube et sa ligue sont arrivés de nulle part pour m'aider financièrement et me permettre de montrer mes qualités. La NBA manque de joueurs qui savent gagner. Mon CV parle pour moi, je suis un gagnant et je suis à l'écoute de toute opportunité", a-t-il prévenu sur FOX Sports.

A bon entendeur... https://www.youtube.com/watch?v=BShRQK3V3Cw&t=22s
Afficher les commentaires (0)
Atlantic
Central
Southeast
Pacific
Southwest
Northwest