Pas de Reggie Jackson, pas de playoffs pour Detroit

L'absence de Reggie Jackson en début de saison devrait handicaper les Detroit Pistons dans une course aux playoffs qui s'annonce terrible à l'Est.

Pas de Reggie Jackson, pas de playoffs pour Detroit
Reggie Jackson était un candidat crédible au All-Star Game en février dernier. Il n'a pas été retenu par les fans et il n'a pas non plus été sélectionné par les coaches mais le niveau de jeu qu'il a affiché tout au long de sa première saison complète avec les Detroit Pistons était proche de celui des meilleurs joueurs de la Conférence Est à son poste. [superquote pos="d"]Les Pistons étaient nettement moins efficaces quand Jackson n'était pas sur le parquet l'an dernier[/superquote]Maintenant, et pour au moins six à huit semaines selon les dernières informations relayées par la franchise, les troupes de Stan Van Gundy vont apprendre à vivre sans leur meneur. Et c'est un vrai challenge. Le Notorious SVG s'appuyait principalement - pour ne pas dire uniquement - sur son cinq majeur l'an passé. Aucun groupe n'a passé plus de temps sur le parquet que les cinq titulaires de Detroit. Ils ont développé une belle alchimie en jouant plus de 900 minutes ensemble - playoffs non compris - alors que Tobias Harris est arrivé en cours de saison ! C'est déjà plus de 200 minutes - soit quatre matches entier - que le cinq de départ des San Antonio Spurs ! Les saisons sont déjà terriblement longues et quatre rencontres supplémentaires sonnent déjà comme une sacré surcharge de travail pour des gars qui se coltinent 82 matches en l'espace de quelques mois seulement. Van Gundy a d'ailleurs été honnête, il a avoué que le temps de jeu important accordé à Jackson a sans doute entraîné les blessures - il est touché au pouce et au genou - de sa star. C'est aussi pour éviter de reproduire pareil scénario que les Pistons ont investi 79 millions sur trois joueurs de banc (Boban Marjanovic, Ish Smith et John Leuer) cet été. Reggie Jackson avait le choix entre une opération, et une période de récupération plus longue, ou un traitement pour soigner son genou. Il a opté pour la deuxième solution afin de revenir le plus rapidement possible à la compétition. Cette décision témoigne du sentiment d'urgence dans le Michigan.

Jackson - Drummond, l'axe fort des Detroit Pistons

[caption id="attachment_299539" align="alignleft" width="318"] Jackson et Drummond, un tandem qui fonctionne (à lire à voix haute).[/caption] Les Pistons visent les playoffs. Ils ont déjà atteint le premier tour l'an passé et ont fait bonne figure contre les Cleveland Cavaliers en s'inclinant en quatre manches sèches, certes, mais quatre parties serrées et engagées. Sans "Jax", le cinq doit trouver des nouveaux repères avec Ish Smith, back-up propulsé parmi les titulaires pour au moins deux mois, pré-saison incluse. Detroit se reposait donc essentiellement sur ses cinq cadres mais, surtout, l'équipe tournait autour de l'axe formé par Reggie Jackson et Andre Drummond. Harris, Kentavious Caldwell-Pope et Marcus Morris sont des très bons joueurs de complément. Ils ont chacun des caractéristiques intéressantes mais leur rôle - au moins en début de possession - consiste à se positionner derrière la ligne à trois-points pour étirer la défense quand les deux stars des Pistons se mettent au boulot. Jackson - Drummond, c'est l'une des meilleurs combinaisons de la NBA sur pick-and-roll. Avec 896 possessions disputées de la sorte, le meneur était même le plus grand adepte de ce système l'an passé, avec presque plus de 100 possessions de différence avec son dauphin, Damian Lillard. L'attaque de Detroit était centrée sur ce duo. Jackson qui profite de l'écran pour attaquer le cercle, Drummond qui roule fort vers le cercle pour capter le alley-oop ou, le plus souvent, ramasser les débris des briques balancées par son coéquipier pour marquer sur rebond offensif (il est une référence en NBA dans ce domaine). En cas d'anticipation de la défense, le meneur peut ressortir la gonfle sur l'un des shooteurs des Pistons. Ish Smith a un profil similaire. Lui aussi raffole des picks-and-roll et il gonflé ses statistiques l'an passé. Mais il est nettement moins efficace que Jackson et les Pistons devraient perdre - logiquement - en qualité. Il y a des chances que Van Gundy soit contraint de retravailler au moins légèrement ses systèmes offensifs.

Une concurrence terrible à l'Est

[superquote pos="d"]13 équipes visent les playoffs au sein de la Conférence Est ! [/superquote]Sa star ne sera peut-être absente qu'un mois. Il n'y a pas à dramatiser. Mais il ne faut pas non négliger la vitesse à laquelle les matches s'enchaînent. Il est primordial de prendre un bon départ, surtout à l'Est où les candidats déclarés aux playoffs sont de plus en plus nombreux. Derrière Cleveland, plusieurs équipes comme Toronto, Chicago, New York, Indiana et Boston espèrent terminer avec le statut de tête de série. Detroit avait (a toujours ?) pour ambition de se mêler à la lutte. Atlanta et Charlotte sont des équipes solides. Orlando, Milwaukee, Miami et Washington sont en embuscades. Seuls Philadelphie et Brooklyn semblent encore bien trop juste pour réellement ne serait-ce que viser un strapontin en playoffs. Mais la concurrence est très rude. Débuter avec un handicap aurait pour conséquence de courir après l'un des derniers tickets disponibles pendant une large partie de la saison. De quoi stresser encore plus les organismes. D'autant plus que le premier mois de compétition est terriblement coriace pour les Pistons. Ils affronteront les Knicks et les Clippers par deux fois, disputeront un mini road-trip à l'Ouest - avec un duel prévu contre les Spurs -, et devront défier le Thunder, les Celtics, les Raptors, les Cavaliers mais aussi le Magic et les Bucks. Le tout sur les 15 premiers matches. Si les Pistons venaient à n'en gagner que cinq, ils seraient déjà en retard sur le peloton. Les autres équipes ne sont pas non plus à l'abri d'une blessure d'un joueur majeur et la saison est - paradoxalement - longue même si elle passe vite. Cet analyse, en quelque sorte, témoigne juste de l'importance prise par Reggie Jackson aux Pistons. Avec lui, les playoffs sont une évidence. Sans lui, la qualification s'annonce nettement plus compliquée.