Les Rockets de Pippen, Barkley et Olajuwon, l’un des plus gros gâchis de l’Histoire

Les Houston Rockets possédaient trois Hall Of Famers dans leur effectif en 1999. Scottie Pippen, Charles Barkley et Hakeem Olajuwon. Et pourtant, ils ont déçu. Et pas qu'un peu.

Les Rockets de Pippen, Barkley et Olajuwon, l’un des plus gros gâchis de l’Histoire

Imaginez une équipe avec Scottie Pippen, Charles Barkley et Hakeem Olajuwon. Dans les années 90. Et non, ce n’est pas la ‘Dream Team’ américaine. Ce sont les Houston Rockets, collection 1998-1999. Alors, certes, les trois Hall Of Famers étaient plus proches de la retraite que de l’apogée de leur carrière mais il restait parmi les meilleurs joueurs de la ligue. Surtout, avec une saison écourtée par le lockout, débutée en janvier 99, ils avaient juste quelques mois à tenir pour aller chercher une bague. Le départ à la retraite – le deuxième – de Michael Jordan laissait le champ libre à la franchise texane. Comme en 1994 et 1995, lorsque Olajuwon a guidé les Rockets à deux titres consécutifs.

Sans Jordan, les Chicago Bulls sont repartis de zéro et Pippen est allé s’installer à Houston avec l’ambition de décrocher un quatrième sacre de suite. Il complétait donc un trio impressionnant avec ‘Sir Charles’ le ‘The Dream’. De nos jours, on aurait parlé de ‘Big Three’. Surtout qu’avec les rookies Michael Dickerson et Cuttino Mobley, le coach légendaire Rudy Tomjanovich pouvait compter sur des arrières dynamiques pour booster les vétérans. Il n’y a pas à dire, sur le papier, ça faisait bonne figure.

Ce statut de favoris, les Rockets l’ont assumé dès le coup d’envoi de la saison. Avec certes un faux-départ – une défaite contre les Los Angeles Lakers de Shaquille O’Neal et Kobe Bryant en ouverture – mais cinq victoires de suite dans la foulée. Le groupe semblait lancé… puis il a vite accusé le coup. Douze matches plus tard, sept défaites de plus au compteur. Avec des revers contre des armadas qui font bien meilleure impression : les Lakers, encore, mais aussi les Spurs de Tim Duncan et David Robinson ou les Trail Blazers de Rasheed Wallace.

Rockets Barkley Pippen Olajuwon

C’est justement après une terrible rouste contre Portland, une défaite de 40 points (71-111 !), que les Rockets se réveillent enfin. Hakeem Olajuwon, notamment, monte en puissance. Et Houston prend sa revanche contre la formation de l’Oregon quelques jours plus tard, avec 21 points du pivot. La marche en avant reprend. Neuf succès consécutifs ! Et les playoffs approchent. Le timing est idéal. Il ne reste plus qu’un mois à négocier pour arriver plein de confiance pour les matches qui comptent le plus. Ceux qu’Olajuwon, Barkley et Pippen ont justement l’habitude de jouer. Et même de gagner.

Et bien non. Nouvelle débandade. Les hommes de Tomjanovich finissent la saison avec seulement neuf victoires sur leurs dix-neuf dernières sorties. Ils perdent même l’avantage du terrain au premier tour. Ils affichent le même bilan (31-19) que les Lakers mais ils n’ont pas l’avantage dans les confrontations directes entre les deux équipes. Sans ce relâchement, les Rockets avaient largement les armes pour se hisser le top-3 de la Conférence Ouest. Même vieillissants, le Jazz a remporté 37 matches dans le sillage d’un Karl Malone MVP !

Les Rockets, favoris dégagés au premier tour

Ce sera donc un choc avec L.A. au premier tour des playoffs. Lors du Game 1, les Rockets courent après le score pendant une partie de la rencontre avant de reprendre les devants dans le quatrième quart temps. La partie est serrée et disputée jusqu’au bout. Houston s’appuie sur ses intérieurs – 25 points pour Barkley – tandis que Los Angeles se repose sur un O’Neal dominant, plus jeune, plus puissant et plus frais qu’Olajuwon. Sauf qu’en plus, le géant californien est aussi soutenu par ses extérieurs. 7 sur 13 à trois-points pour les Angelenos ce soir-là dans une ligue, qui rappelons-le, n’embrassait pas encore le tir lointain comme c’est le cas aujourd’hui.

Quatre paniers primés pour le seul Derek Fisher, véritable facteur X du match (20 points). Ou deux autres pour Glen Rice, meilleur marqueur de ce Game 1 avec 29 points. Les Rockets menaient tout de même de trois points à moins de deux minutes du buzzer. La victoire se rapprochait à grands pas quand Rice a balancé un airball à 50 secondes du terme, rendant ainsi la possession. Mais, un peu à l’image de leur saison, Pippen et les siens ont encore réussi à s’écrouler. L’ailier a perdu un ballon précieux alors qu’il avait le succès des siens entre les mains. Un jeune Kobe Bryant a alors obtenu deux lancers-francs litigieux… qu’il a évidemment convertis. 101-100 en faveur des Lakers.

Les Rockets ne se remettront pas de cette défaite. Ils ont perdu dans le Game 2 dans la foulée. Avant une réaction d’orgueil, celle de Pippen, auteur de 37 points dans le Game 3. Mais l’espoir fut vite éteint lors du Game 4, le dernier de la série, ponctué par une nouvelle victoire des Lakers finalement qualifié au meilleur des cinq manches (le premier à trois victoires se qualifiait pour le second tour à l’époque).

Cet échec a laissé des traces. Frustré, Scottie Pippen rejoindra Portland dans la foulée, tout en égratignant Barkley au passage : « Michael Jordan m’avait bien dit que Barkley ne gagnerait rien avec son gros cul. » ‘Sir Charles’ prendra justement sa retraite quelques mois plus tard. Olajuwon a continué à décliner et les Rockets n’ont pas retrouvé les playoffs avant 2004… quel gâchis.