« Air Congo » est-il enfin prêt à prendre son envol ?

Troisième option offensive du Thunder derrière Kevin Durant et Russell Westbrook, Serge Ibaka doit franchir un cap cette saison.

« Air Congo » est-il enfin prêt à prendre son envol ?
Serge Ibaka est attaché à un intriguant scénario que le sport professionnel sait produire, ces fameux scénarios que l’on appelle : « Et si ». En effet, que serait-il aujourd’hui du Thunder si les dirigeants d’Oklahoma n’avaient pas offert une extension de contrat à hauteur de 49 millions de dollars du quatre ans au Congolais à l’été 2012 ? Replongeons-nous dans le contexte. Sous la houlette de son trio infernal, Durant – Westbrook – Harden, le Thunder sort tout juste d’une finale NBA perdue face au Miami Heat. Pour la première fois, les dirigeants de la franchise doivent faire face à des dilemmes cruciaux. Ibaka et Harden seront free agents à l’été 2013 et le front office dispose de moyens limités. L’intérieur est prolongé, l’arrière sera lui transféré à Houston juste avant le début de la saison. Si le Thunder n’avait pas filé du blé à « Air Congo », le barbu serait peut-être encore de la partie. Et Dwight Howard n’aurait probablement pas rejoint les Rockets. Et si, et si… On ne refait pas l’histoire mais Serge Ibaka sera – d’une manière ou d’une autre – toujours considéré comme celui qui a été « choisi » par le Thunder au dépend de James Harden (ce qui en soit n’est pas tout à fait vrai, Harden a refusé une proposition d’OKC entraînant par la suite son transfert). Ses performances seront donc parfois jugées de la sorte. Car si l’arrière des Rockets s’est imposé comme l’un des dix meilleurs joueurs de la ligue, son ancien coéquipier a peiné à s’imposer comme la troisième menace offensive recherchée par Oklahoma City. Avec le départ de Kevin Martin cet été et la rechute de Russell Westbrook, Serge « Ibloka » doit plus que jamais franchir un cap afin d’assister Kevin Durant et le Thunder dans la conquête du titre NBA.
« Il nous apportera toujours sa présence défensive », remarque le GM du Thunder, Sam Presti, à The Oklahoman. « Ses statistiques prouvent son impact sur notre jeu… Mais je pense qu’il a encore des lacunes et qu’il va continuer à se développer dans les années à venir. C’est un joueur très jeune. »
Premier changement, Serge Ibaka devrait disposer d’un temps de jeu plus conséquent cette saison. L’occasion pour lui de se mettre un peu plus en valeur. Sur 36 minutes, il apportait près de 15 points, 9 rebonds et 3,7 blocks (!) la saison dernière. Pour que le Thunder soit au niveau du Heat, le natif de Brazzaville se doit d’aligner de telles statistiques chaque soir.
« Je suis sûr que je serai meilleur cette saison car j’ai beaucoup travaillé durant l’été », assurait le joueur de 24 ans.
[caption id="attachment_95344" align="alignright" width="300"] Serge Ibaka - Kevin Durant, un tandem gagnant en attendant le retour de RW ?[/caption] Serge Ibaka a ciblé trois secteurs clé : le rebond défensif, la défense au poste et la passe. On pourrait même en ajouter un quatrième, à savoir les tirs à trois-points. En effet, le lieutenant de KD a effectué de gros progrès à mi-distance, au point de s’imposer comme l’un des meilleurs intérieurs de la ligue à 5-6 mètres du cercle. Il souhaite donc allonger un peu plus sa zone de confort. Surtout, il doit apprendre à se créer son propre shoot, lui qui profitait souvent des pénétrations supersoniques de Russell Westbrook.
« On a beaucoup appris en l’absence de Russell (durant les playoffs – NDLR). C’est pour cela que chacun d’entre nous a travaillé son jeu cet été. J’essaye désormais de me créer mon propre tir, au cas où Russ ne serait pas opérationnel… J’espère que ça va payer. »
Les premières semaines de la saison régulière sans leur meneur de jeu serviront de test aux jeunes joueurs du Thunder, de Durant à Serge Ibaka en passant par Perry Jones, Jeremy Lamb et Reggie Jackson. L’un d’entre eux devra élever son niveau de jeu afin de s’affirmer comme un leader au côté de Durantula et pour Kendrick Perkins, le rôle est taillé pour son partenaire dans la peinture :
« Il est plus concentré, il tient la défense, il parle beaucoup. Il est beaucoup vocal qu’avant. C’est une bonne chose. »
Serge Ibaka entre dans la première année de son "fameux" contrat à 49 millions de dollars. C'est désormais le moment pour lui de faire taire les critiques et de prendre son envol pour de bon...