Tout allait si bien à Philly…

Bryan Colangelo, le patron des Sixers, aurait utilisé de fausses identités sur Twitter afin de distiller des informations et opinions sensibles autour de la franchise et de certains de ses joueurs et anciens joueurs.

Tout allait si bien à Philly…
Le mandat de Bryan Colangelo, propulsé à la direction de la franchise pour accélérer le Process en 2016, était jusqu'ici plutôt satisfaisant. Le retour en playoffs cette saison, avec un tour brillamment passé contre le Heat, a prouvé que les Sixers avaient tout pour devenir une place forte de la Conférence Est. C'était avant le "drame", comme dirait l'autre. Colangelo se retrouve aujourd'hui au coeur d'un scandale en interne qui risque de briser à jamais la confiance établie entre lui et ses joueurs. Particulièrement avec Joel Embiid, franchise player identifié depuis qu'il est apte à jouer. Selon une enquête menée par Ben Detrick de The Ringer, Colangelo aurait utilisé cinq faux comptes Twitter ces derniers mois pour faire passer des informations et points de vue sensibles sur les Sixers. Il ne s'agit pas simplement de comptes alternatifs pour défendre et encenser son propre travail, comme Kevin Durant. Avec les cinq comptes en question le président/GM de Philly aurait fait passer les idées et informations suivantes : - Joel Embiid est "égoïste, un peu paresseux et hors de forme". - Les Sixers devraient trader Embiid contre Kristaps Porzingis "sans réfléchir". - Nerlens Noel était "mauvais pour le vestiaire" et un "bouffon égoïste". - Le rôle de Sam Hinkie dans la reconstruction est "monté en épingles par les médias" et Hinkie a "cultivé un soutien médiatique autour de lui en orchestrant des fuites d'information". - Jahlil Okafor va rater son test physique. - Les problèmes au shoot de Markelle Fultz sont de la faute de son coach personnel, qui "entretient une relation avec la mère de Fultz". - Masai Ujiri est juste un "fils de riches", qui "vit sur ce que Colangelo a laissé derrière lui". Bryan Colangelo a démenti la véracité de ces informations pourtant rassemblées sur plusieurs années par le journaliste, reconnaissant simplement qu'un seul des comptes lui appartenait. Les autres, jamais mentionnés par Detrick lors de son entretien avec un représentant de la franchise par téléphone, ont subitement effacé certaines informations sensibles et cessé de suivre d'autres comptes pouvant incriminer Colangelo, comme ceux de son fils et de certains de ses coéquipiers à la fac.

Bon courage pour attirer des stars...

Sur le plan sportif, il s'agit d'un terrible coup de bambou également. En quête de grands noms lors de la prochaine free agency, Philadelphie aura sans doute du mal à convaincre un LeBron James ou un Paul George qu'une saine atmosphère de travail règne autour des Sixers. Et qu'en sera-t-il du climat entre Bryan Colangelo et les joueurs actuels comme Joel Embiid si ce dernier et ses camarades ne croient pas en l'honnêteté de leur patron ? Embiid a réagi dans des propos relayés par Adrian Wojnarowski d'ESPN.

"Je lui ai parlé et il m'a dit qu'il n'avait pas dit ces choses-là. Il m'a parlé pour démentir cette histoire. Je me dois de le croire jusqu'à ce que l'on me prouve le contraire. Cela dit, si c'est vrai, ce serait vraiment mauvais".

Joel Embiid est l'une des cibles principales de l'un des comptes en question. Au moment où il revenait progressivement de blessure, l'un de messages stipulait notamment : "Joel n'est pas le futur de la franchise. Donc peu importe s'il n'est pas à 100%, exploitons-le..."