Thomas Robinson, explosion en vue ?

Après une saison rookie marquée par un transfert et des difficultés d'adaptation, Thomas Robinson est plus mûr. Est-il prêt à exploser ?

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Il est venu de loin. Un premier shoot manqué de Nicolas Batum, une lutte intense pour le rebond entre les joueurs des Kings et des Blazers dans la raquette… et puis un ovni, venu de nulle part, pour écraser tout ce beau monde d’une claquette main gauche assez époustouflante. Thomas Robinson vient de postériser la défense de Sacramento, son ancienne franchise. Cette action spectaculaire représente la (courte) carrière du jeune intérieur sophomore de Portland et l’ascension qu’elle pourrait prendre dans les prochains mois. En effet, « T-Rob » revient de loin. Star universitaire à Kansas, c’est tout logiquement que le roc est choisi en cinquième position par Sacramento lors de la draft 2012. Mauvais moment au mauvais endroit. Les Kings sont alors en chute libre. La franchise doit jongler avec les sautes d’humeur de DeMarcus Cousins et les rumeurs de déménagement pour Seattle. Pas l’atmosphère idéale pour s’imposer dans la ligue pour un rookie. Dès le mois de février, Robinson est envoyé à Houston. Mauvais moment au mauvais endroit, again. Avec encore une trentaine de matches à disputer, les Rockets préfèrent se concentrer sur une qualification en playoffs qu’ils ont finalement arrachée dans les dernières encablures de la saison. La franchise texane n’avait pas le temps pour développer le potentiel très intéressant de son nouveau joueur prometteur. Cet été, rebelote. Daryl Morey a voulu frapper fort. Pour recruter Dwight Howard, Houston se doit de faire de la place au sein du roster. Bien que talentueux, Thomas Robinson et ses 3,5 millions de dollars annuels sont de trop. Au revoir le Texas, bonjour l’Oregon. Malin, Neil Olshey récupère un cinquième choix de draft en l’échange d’une second tour à venir… le casse de l’année ? Retour à la case départ pour Thomas Robinson. A peine arrivé, le joueur de 22 ans fait preuve de sa nouvelle maturité.
« Je suis tellement excité d’être ici », lâche-t-il à la presse après son transfert, heureux comme un enfant le soir de Noël à l’idée d’avoir une nouvelle chance dans cette ligue. « Je veux redevenir le joueur que j’étais avant : un affamé sous les panneaux capable de peser en défense. »
Plus humble, Rob’ jure se mettre au service de l’équipe. Sa première saison difficile et ses deux transferts en moins de douze mois ont fait grandir celui qui se qualifiait de « numéro un d’après les chiffres » après la draft. Même s’il est désormais plus modeste, le natif de Washington, D.C, se tue à la tâche pour regagner son standing. Titularisé dans la peinture cette nuit en l’absence de LaMarcus Aldridge, il a inscrit 14 points (à 6/8) tout en captant 8 rebonds, le tout en seulement 24 minutes. Ce n’est qu’un avant-goût.
[superquote pos="d"]"He was a beast" Damian Lillard[/superquote]« C’est ce qu’il fait depuis le mois de septembre. C’est ce que j’ai vu de lui durant chaque match disputé entre nous à la salle », assure le meneur néo-leader de l’équipe, Damian Lillard. « C’était une bête. Il rentrait ses shoots, prend des rebonds, fait des bonnes passes… Ce soir, c’était la première fois qu’il montrait tout ça lors d’un match. »
Lors de la Summer League, déjà, Thomas Robinson avait prouvé qu’il n’était pas un bust mais bien un intérieur doté d’un certain potentiel. Personne ne sait encore comment il va se développer dans le futur mais on peut penser que les Blazers ont réalisé un véritable steal en dénichant l’ancienne star des Jayhawks. Rebondeur hors-pair et bon défenseur, il doit encore faire des progrès en attaque pour réellement peser sur le jeu. Le problème est avant tout mental :
« Coach Vanterpool (un assistant de Terry Stotts) m’a expliqué que je suis un joueur moyen lorsque je réfléchis trop et un bon joueur quand je me concentre uniquement sur le basket. »
« T-Rob » peut également compter sur le soutien de son nouveau coéquipier, Wesley Matthews qui joue aujourd’hui un rôle de mentor auprès du jeune homme.
« Wes et moi, nous avons eu une discussion lorsque nous étions à Los Angeles (cet été). Ces mecs m’aident beaucoup. Je me sens plus à l’aise, ils me montrent mes points faibles. J’essaye simplement de regarder les vidéos et de m’améliorer. »
Être à l’aise, en confiance… Ces mots sont devenus importants pour Robinson. Après avoir rentré son premier lay-up hier soir, il a ensuite enchaîné avec deux tirs à mi-distance. Bingo.
« C’est important de mettre le premier, ça donne de la confiance pour la suite », rappelle Lillard.
De la même manière, ce match abouti pourrait servir de référence pour un Thomas Robinson avide de confiance et de temps de jeu. Evidemment, il ne suffit pas d’une rencontre pour déterminer la tendance de la saison. Evidemment, il est trop tôt pour déterminer si oui, ou non, le joueur va exploser cette année. Mais Terry Stotts se veut encourageant :
« Thomas est un garçon talentueux. Il s’adapte à un nouveau système. Il doit apprendre. C’est un challenge mais je pense qu’il a prouvé qu’il mérite du temps de jeu. »
Dans le pire des scénarios, Thomas Robinson pourrait s’imposer comme un bloqueur des raquettes. A lui de montrer qu’il est bien plus que cela…
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