Top 10 : les meilleurs Français all-time en NBA

Voici notre top 10 des joueurs français ayant évolué un jour en NBA.

Top 10 : les meilleurs Français all-time en NBA

Au fil des ans, et depuis les débuts de Tariq Abdul-Wahad, premier tricolore à jouer en NBA, la France est devenue un pays incontournable au sein de la meilleure ligue du monde. Au point qu'aujourd'hui, le joueur le plus prometteur de NBA est un Français, Victor Wembanyama, 1st pick de la Draft 2023. On a voulu se demander quel serait le top 10 de nos compatriotes passés un joueur par la ligue. Voici ce que la synthèse des classements d'Antoine Pimmel et Shaï Mamou, sur les critères suivants : accomplissements individuels et collectifs, talent, longévité et place dans l'histoire.

Mentions honorables : Mike Pietrus, Rodrigue Beaubois, Alexis Ajinça, Johan Petro, Kevin Séraphin

10- Ronny Turiaf et Mickaël Pietrus

On n’a vraiment pas réussi à les départager alors on a tenu à les citer tous les deux. Parce qu’ils nous semblent trop importants pour être signalés simplement en mentions. Ronny Turiaf n’a pas forcément eu le rôle qu’on pouvait lui prêter à la suite de ses excellentes saisons à Gonzaga. Mais il a su s’imposer comme un cadre de vestiaire, un pilier dans des groupes. Dont certains effectifs sont allés très loin : les Lakers de 2008 (finalistes NBA) ou encore le Heat de 2012, champion NBA. Lui aussi a pu prendre sa bague en fréquentant des grands joueurs comme LeBron James ou Kobe Bryant.

En parlant du Black Mamba, comment ne pas mentionner le “Kobe stoppeur”, Mike Pietrus ! La mention peut faire sourire aujourd’hui mais “Air France” a été un temps une valeur sûre à son poste et dans son rôle de 3 and D très athlétique. Le genre de joueurs dont voulaient les meileures équipes. Comme le Magic de 2009, finaliste NBA là aussi, avec Piétrus en membre important de la rotation. 

9- Ian Mahinmi

L’un des rares Français sacrés champions NBA. Arrivé discrètement à San Antonio en 2007, deux ans après sa draft et en profitant d’une certaine manière de la réussite de Tony Parker et de l’attention portée sur le championnat de France, Ian Mahinmi ne s’est pas fait de suite son trou dans la ligue. Il a notamment été ralenti par une grosse blessure à la cheville mais ça ne l’a pas empêché de décrocher une bague dans un rôle réduit avec les Mavericks de 2011. Il a réussi à se faire une place en tant que pivot remplaçant - et même titulaire l’espace de deux saisons à Indiana puis Washington plus tard - et, reconnaissons-le, ce n’est vraiment pas une chose facile à ce niveau. Ses performances solides dans les raquettes lui ont notamment permis de signer un contrat à 64 millions de dollars sur 4 ans lors de l’explosion du Cap en 2016. 

8- Tariq Abdul-Wahad

Le pionnier. Celui qui a ouvert la porte avant que Tony Parker “construise une autoroute” entre la France et les Etats-Unis pour reprendre les mots de Tariq Abdul-Wahad, ex-Olivier Saint Jean. Son parcours parlement moins aux plus jeunes et, mis en perspective avec les performances de certains de ses compatriotes par la suite, il peut sembler anodin. Mais ce n’est absolument pas le cas. TAW a brisé des codes en étant drafté à sa sortie de l’université de San José (11e choix en 1997) avant de s’imposer comme un titulaire dans plusieurs équipes différentes à une époque où les Européens n’étaient pas regardés d’un bon œil. Voire pas regardé tout court dans le cas des Frenchies. Les blessures ont un peu précipité sa fin de carrière après quelques belles saisons à Sacramento, Orlando, Denver et Dallas. Mais ce spécialiste défensif ne doit absolument pas être oublié. Il est celui avec qui tout a commencé pour les Bleus en NBA. 

7- Evan Fournier

A son arrivée en NBA à Denver, Evan avait été décrit comme un “désastre international” par Mark Kiszla, un journaliste local. Ce n’est certes pas sous le maillot des Nuggets qu’il a vraiment réussi à lancer sa carrière aux Etats-Unis, mais ce qu’a montré le Francilien par la suite du côté d’Orlando en particulier, a donné tort à Kiszla. Fournier a contribué à ramener le Magic en playoffs deux saisons de suite, avec une belle régularité au scoring (6 saisons consécutive entre 15 et 19 pts de moyenne) et est devenu un fan favorite du côté de Disneyworld.

Si son aventure avec les Knicks n’a pas été aussi épanouissante et réussie qu’il l’aurait aimé, Evan peut tout de même se targuer d’avoir battu le record du nombre de paniers à 3 points sur une saison pour un joueur de la franchise. On ne sait pas ce que lui réserve l’avenir en NBA, lui qui est actuellement à la relance à Detroit, mais on ne pourra jamais lui enlever le fait d’avoir réussir à verser un peu de champagne français sur la NBA pendant quelques saisons. 

6- Nicolas Batum

Le capitaine de l’équipe de France est en train d’achever une belle et longue carrière en NBA, dans le costume perpétuel de lieutenant, puis de soldat capable de tout faire pour le bien de son équipe et de ses coéquipiers. En cela, ce qu’a fait Nicolas Batum dans la ligue est admirable. Mais au moment de distinguer des individualités, cet altruisme et cette personnalité le desservent un peu. Il s’en moquera royalement et il aura bien raison, mais c’est un fait : “Batman” aurait été plus haut dans ce classement s’il avait davantage joué pour sa pomme, ce qui va de toute façon à l’encontre de sa mentalité.

Contentons nous du coup de tout ce qui lui permet d’être tout de même dans notre top 6 : 7 belles saisons à Portland, une saison de calibre All-Star à Charlotte autour de périodes plus nébuleuses, un five-by-five en 2012, puis une renaissance chez les Clippers où la franchise entière n’a eu que des mots incroyablement positifs à son égard. En définitive, Batum aura entretenu une image immaculée de team player et de couteau-suisse précieux. On lui souhaite que la fin de son parcours en NBA lui permette de partir sans regrets vers le nouveau chapitre de sa vie. 

5- Victor Wembanyama

Too soon ? Too high ? En l’espace d’une saison, Victor Wembanyama a déjà réalisé des accomplissements statistiques énormes, décroché (sauf cataclysme) le titre de Rookie of the Year, donné quelques maux de tête aux votants pour le titre de Defensive Player of the Year et pour les meilleurs cinq défensifs alors que son équipe est dernière à l’Ouest et de loin, caracolé en tête du classement des contreurs, réalisé un five-by-five, mais aussi et surtout survécu à l’immense hype autour de lui. Ce n’est qu’une saison, on est bien d’accord, mais se dire que ce que l’on vient de voir, c’est à dire plus de 20 points, 10 rebonds et 3 contres par match en 28 minutes et son niveau plancher est absolument terrifiant pour l’opposition, et en même temps incroyablement excitant pour les compatriotes que nous sommes. 

4- Boris Diaw

Babac a eu deux vies en NBA. Une première entre 2003 et 2012, où il a montré de très belles choses par instants, notamment du côté de Phoenix où il a décroché le titre de MIP et fait partie d’une équipe qui aurait pu et dû disputer des Finales NBA à un moment. Mais c’est la seconde, entre 2012 et 2018, qui lui a vraiment donné ses lettres de noblesse. Son trade vers San Antonio après des saisons moribondes à Charlotte, a été une renaissance. Boris a été comme un poisson dans l’eau et une pièce-maîtresse du groupe de Popovich en 2013 et 2014, avec deux Finales NBA et un titre de champion. Sa saison au Jazz, la dernière de sa carrière, a été honorable, mais c’est évidemment au Texas que le souvenir de son QI basket et de ses moves saupoudrés de café et de bonne chère est le plus vivace. 

Café, claquettes et dunk, l'anecdote so Boris Diaw

3- Joakim Noah

“Jooks” était un joueur assez unique en NBA, avec cette rage et cette intensité inégalables, mais aussi une panoplie lui permettant d’être un point forward ultra précieux en attaque, en plus d’être l’un des meilleurs défenseurs du monde. Si on retiendra majoritairement ses années chez les Bulls, en tentant d’oublier son rêve avorté de briller chez lui à New York, c’est parce qu’il est devenu une véritable icône à Chicago.

Avec Derrick Rose, Noah a incarné le vrai retour de l’ambition à Windy City. Les gens l’oublient souvent, mais les meilleures saisons de Joakim en NBA sont d’un très, très haut niveau, particulièrement la 2013-2014 qui l’avait vu être élu Defensive Player of the Year, mais aussi 4e au trophée du MVP de saison régulière et membre de la All-NBA First Team, aucun tricolore n’ayant jamais réussi à faire aussi bien en ce qui concerne les deux derniers accomplissements.

Deux fois All-Star, ennemi public de LeBron James et de l’Ohio, et personnalité aussi entière qu’imprévisible, Noah a même réussi à faire manger son article à un journaliste local qui ne croyait absolument pas en lui à son arrivée dans la ligue. Respect !  

2- Rudy Gobert

Si la tendance est au Gobert bashing, particulièrement chez nos amis américains qui passent rarement une journée sans le qualifier de surcoté et de surpayé, essayons d’éclairer la carrière de Rudy avec un peu de sérieux. Quoi que l’on pense du joueur - d’après Shaq et Chalmers, c’est à peine s’il sait défendre correctement - ne pas respecter ses accomplissements et son niveau de jeu est malhonnête. A l’heure de ces lignes, le pivot des Bleus est en bonne voie pour remporter un QUATRIEME trophée de Defensive Player of the Year. Quatre ! Seuls Ben Wallace et Dikembe Mutombo, deux membres du Hall of Fame, ont fait aussi bien.

Ajoutez à cela ses 7 présences dans la All-Defense First Team, une place de 37e contreur le plus prolifique de l’histoire de la NBA avec encore quelques belles saisons à disputer et l’impact qu’il a eu sur le Jazz et les Wolves, ses deux seules équipes à ce jour, et vous avez un futur membre du Panthéon de la ligue. La suite peut encore être plus belle et l’aider à améliorer cette image très clivante, mais même s’il arrêtait aujourd’hui, Rudy Gobert serait un dauphin plus que respectable au roi de ce classement, dont l’identité vous était sans doute connue avant même que vous ne démarriez la lecture de cet article…

1- Tony Parker

Qui d’autre ? TP a mis la France sur la carte du basket international et, avec d’autres, a cassé la barrière qui empêchait les Américains de respecter les joueurs européens. Arrivé sur la pointe des pieds, mais avec l’avantage de parler la langue, Tony Parker a charbonné pour se mettre Gregg Popovich dans la poche et le convaincre de lui faire confiance. Bien en a pris au mythique coach des Spurs, qui a pu faire du meneur tricolore un membre du trio le plus victorieux de l’histoire de la NBA.

TP aux Etats-Unis, c’est : 4 titres de champion, un titre de MVP des Finales, 6 sélections au All-Star Game et, honneur suprême, une entrée au Hall of Fame en 2023. Si Victor Wembanyama a le talent qu’il faut pour devenir le meilleur Français de tous le temps en NBA, il va quand même devoir faire dans l’exceptionnel pour supplanter Tony Parker tant ce dernier a mis la barre asses haut sur le plan collectif et individuel.