Trois jobs plus durs que celui de Tyronn Lue

Tyronn Lue est persuadé d'avoir le job le plus difficile de la ligue. On a trouvé au moins trois coaches qui vendraient père et mère pour être à sa place.

Trois jobs plus durs que celui de Tyronn Lue
Tyronn Lue a sorti deux belles énormités ces dernières semaines. La dernière en date : "C'est plus facile de défendre face aux Warriors que contre les Celtics". On voit l'idée - Boston est plus imprévisible, blablabla - mais pas sûr que ce point de vue mis les Californiens de bonne humeur avant le game 1 des Finales NBA dans la nuit de jeudi à vendredi... Un peu plus tôt, le coach des Cleveland Cavaliers avait expliqué qu'il avait, selon lui, "le job le plus difficile de la ligue" et qu'il méritait qu'on respecte un peu plus son travail. On veut bien comprendre que réussir un back-to-back n'est pas simple et que les attentes sont élevées dans toute équipe dont LeBron James est la star. David Blatt peut en témoigner, lui qui n'a pas survécu au-delà d'une saison et demie. Mais dire qu'il s'agit du "job le plus dur" en NBA, vraiment ? Avec tout le respect que l'on a pour Tyronn Lue, voici trois coaches qui échangeraient très volontiers leur place, tant leur mission a tout d'un bourbier.

Kenny Atkinson (Brooklyn Nets)

Avec le travail de sagouin de Billy King, le job est vérolé depuis quelques années et il le sera encore tant que les Celtics ont autant d'emprise sur l'avenir des Nets... Kenny Atkinson a fait de son mieux depuis son arrivée à la tête de l'équipe, mais l'ancien du Paris Basket Racing le sait : il n'aura ni star, ni énorme prospect dans un futur proche sauf coup de génie de son General Manager Sean Marks. Cette saison, il a dû composer avec une équation insolvable : tenter de décrocher un classement honorable avec un effectif absolument pas compétitif, puisque Boston avait le droit d'échanger son 1er tour de Draft... La mission sera la même l'an prochain, puisque le 1er tour 2018 (vraisemblablement encore un joli morceau...) reviendra aux Celtics. Avec Brook Lopez, Jeremy Lin et quelques sans-grade pour accomplir ça, Atkinson devra faire des miracles. Et éviter la dépression...

Jeff Hornacek (New York Knicks)

Jeff Hornacek s'est d'abord vu promettre une certaine marge de manoeuvre et le droit de ne pas recourir au triangle. Phil Jackson n'a finalement pas pu tenir bien longtemps sans se mettre en mode ingérence. L'ombre du Zen Master et son recrutement finalement peu inspiré ont plombé la mission déjà compliquée d'Hornacek : ramener les Knicks en playoffs. Le poste a tout du traquenard puisque les attentes sont incroyablement élevées autour de la franchise, mais que rien n'est réuni structurellement pour les satisfaire. La saison prochaine, Hornacek va, possiblement, devoir composer avec un Melo indésirable, un Porzingis contrarié et prêt à aller au clash, mais aussi des cadres loin de leur meilleure forme physique comme Joakim Noah. La presse se concentrera sur Jackson, mais les coaches sont également rarement épargnés par les médias locaux et on souhaite bien du courage à Jeff Hornacek.

Dave Joerger (Sacramento Kings)

Joerger est un bon coach. On l'a vu à Memphis et même, dans un certain sens, lors de sa première saison à Sacramento. Simplement, il doit composer avec la direction la plus incompétente et dysfonctionnelle de la Conférence Ouest, voir de toute la NBA. Vivek Ranadive, le propriétaire, est persuadé de bien connaître le basket, Vlade Divac ne capte pas grand chose aux spécificités du CBA et les autres membres du board ont l'air de naviguer à vue dans l'espoir qu'une orientation claire soit prise. Aujourd'hui, Dave Joerger sait qu'il a deux ans pour réaliser le souhait de son boss (une 8e place minimum), mais sans disposer d'aucune star, ni avoir de capacité d'attraction. La tâche est colossale et si Jorger parvient ne serait-ce qu'à donner une identité de jeu à ce groupe très jeune et à faire progresser les talents qui le composent, ce sera déjà une petite victoire...