Victor Wembanyama et les Spurs se heurtent encore à la défense des Rockets

DE NOTRE CORRESPONDANT À SAN ANTONIO — Les Rockets ont été la bête noire de Victor Wembanyama cette saison. Ils en ont fait une nouvelle démonstration ce mardi, en venant à bout des Spurs (101-103).

Victor Wembanyama et les Spurs se heurtent encore à la défense des Rockets

Cette saison, aucun adversaire n’a posé plus de difficultés à Victor Wembanyama que Houston. Le rookie, systématiquement ciblé par leur défense, a fini en dessous de ses standards à chaque rencontre. La défaite des Spurs face aux Rockets ce mardi (101-103) n’a pas fait exception.

Marqué à la culotte par ses adversaires, Wembanyama n’a que rarement trouvé l’espace pour déployer son jeu. En 31 minutes de jeu, il n’a ainsi inscrit que 13 points à 5/12 aux tirs, dont 2/7 à l’extérieur. Il faut remonter au 21 décembre, face aux Bulls, pour retrouver une performance aussi poussive contre une autre équipe. Il n’était alors resté que 22 minutes sur le parquet, freiné par une douleur à la cheville, finissant avec 7 points.

De tous, c’est sans doute Dillon Brooks (1,98 m) qui a le plus gêné l’intérieur de 2,24 m. « Beaucoup de joueurs de petite taille sont capables de rentrer dans un grand comme lui et de lui donner du fil à retordre », a résumé Gregg Popovich, en conférence de presse. « Et ils ont fait des prises à deux à chaque fois (qu’il avait la balle). »

L’ailier a fait de sa mission défensive sa priorité, investissant toute son énergie pour bousculer Victor Wembanyama et rendre chaque mouvement compliqué. « J’ai apprécié la pression qu’il a exercée sur Wembanyama, en le poussant hors de sa position », l'a félicité Ime Udoka, son entraîneur. « Il l’a vraiment tenu en échec pendant la première mi-temps, lui et Vassell n’ont marqué que deux points. Il a fallu y aller un peu fort, mais c’est un excellent travail de l’avoir maintenu à 13 points, et six pour Vassell. Dillon a été le fer de lance de tout ça. »

Cependant, cet effort n’est pas l’œuvre d’un seul joueur, mais de tout un collectif. Dès que la balle lui parvenait, il voyait immédiatement un, voire deux défenseurs lui fondre dessus pendant toute la soirée. « Je ne dirais même pas que Brooks a été le problème ce soir, c’était plutôt le nombre de joueurs qu’ils lui envoyaient », a analysé Tre Jones. « [Si ce n’avait été que Brooks], nous aurions pu lui envoyer la balle près du panier et marquer à volonté. Mais quand ils ramènent un, deux ou trois défenseurs supplémentaires sur lui, c’est difficile de trouver des ouvertures. »

Jabari Smith Jr a notamment fait un formidable travail pour rester devant lui barrer l’accès à la raquette, où il n’a pu prendre que cinq tirs (3/5) sur toute la rencontre. Malgré ses 10 rebonds, 6 passes décisives et 2 contres, l’intérieur n’a pas eu son impact habituel.

Victor Wembanyama maîtrise l’art de se faire dunker dessus

Sans solution, les Spurs s'inclinent

Devin Vassell, limité à 6 points à 2/6 aux tirs, a subi un traitement similaire. « L’essentiel était de s’occuper des deux joueurs qui peuvent vraiment vous battre et marquer plus de 30 points », a expliqué Udoka, faisant référence à Wembanyama et Vassell.

Dans ces situations, si elle veut avoir une chance, l’équipe doit augmenter son niveau de jeu pour exploiter les espaces créés par cette stratégie défensive. Tre Jones (24 points à 9/15 aux tirs, dont 4/7 à trois points) et Jeremy Sochan (21 points) l’ont très bien fait en offrant des alternatives solides aux deux leaders de l’attaque. Ils se sont montrés incisifs, réalisant les bons cuts et les bons drives dans les interstices laissés par les Rockets.

Collectivement, les Spurs ont échoué. Ils n’ont réussi que 11 tirs à trois points sur 36 tentatives. « Si quelqu’un est défendu de cette manière, tous les autres joueurs doivent s’adapter et contribuer », a rappelé Gregg Popovich, estimant que l’adresse de l’équipe a été l’un des plus gros points noirs ce mardi.

Malgré tout, la rencontre s’est jouée à une possession près et s’est finie sur la ligne des lancers francs — le propre des matches les plus disputés. Mais San Antonio s’est finalement incliné pour la troisième fois contre Houston depuis le début de la saison, perdant le derby texan 1 à 3. Victor Wembanyama affiche des moyennes de 14,8 points (41,1 % aux tirs, dont 20,8 % à trois points) en 31,4 minutes sur cette série.

La tête sur les épaules, le rookie de 20 ans arrive néanmoins à voir du positif dans ces défis : « Les matches comme ça, j’imagine que ça rappelle un peu l’intensité des playoffs, donc c’est intéressant. […] Je remercie mes adversaires de jouer de cette manière, ça me fait progresser. »

Victor Wembanyama, défenseur générationnel