Le warrior, c’était Steven Adams

Derrière les deux stars KD et Westbrook, Steven Adams est aujourd'hui le joueur le plus indispensable de son équipe. Il l'a encore prouvé en réussissant un game 1 de haut niveau contre les Warriors.

Le warrior, c’était Steven Adams
Le Thunder ne pourrait évidemment pas se passer de Kevin Durant et Russell Westbrook dans une série au niveau aussi élevé que celle face à Golden State. Mais alors que les deux pétards ambulants d'OKC sont les atouts les plus clinquants du groupe de Billy Donovan, un troisième larron est en train de réussir une campagne de playoffs assez épatante et de se rendre complètement indispensable. Il ne s'agit pas de Serge Ibaka, utile à défaut d'être aussi productif que par le passé, mais de Steven Adams, véritable tour de contrôle du Thunder dans cette post-saison pour le moment couronnée de succès. Match après match, le Néo-Zélandais prouve qu'il n'est pas qu'une machine à mettre des mandales et à faire dégoupiller ses adversaires. Un peu effacé dans un premier temps contre Dallas au 1er tour, l'intérieur de 22 ans est depuis le début de la série face aux Spurs le joueur le plus régulier d'OKC. Là où "KD" et Westbrook connaissent quelques trous d'air légitimes, Adams est fidèle au poste, dans un rôle qui dépasse désormais largement le cadre de la dissuasion et de l'intimidation. Son temps de jeu a augmenté, ses responsabilités en attaque aussi. Le coup de génie de Billy Donovan, qui s'affirme de plus en plus depuis la fin de la saison régulière, c'est justement d'avoir compris ce qu'il avait à gagner en impliquant davantage le Kiwi. Steven Adams, grâce à son jeu basé sur la combativité et l'énergie, trouve un terrain d'expression idéal dans ces rencontres serrées et évidemment plus accrochées. Les Spurs l'ont compris, eux qui ont pris de plein fouet ses 3 double-doubles consécutifs (16&11, 12&11, 15&11) lors des 3 derniers matches de la série, tous remportés par le Thunder. [superquote pos="g"]"Je ne sais pas pourquoi j'ai attaqué le cercle, ç'aurait pu être tragique".[/superquote]Appliqué à la finition, dur comme la pierre au contact défensif, Adams a une influence positive qui se traduit par l'une des données les plus parlantes des traditionnelles feuilles de stats d'après-match : le différentiel +/-, qui symbolise l'impact direct du joueur sur le score et sur la dynamique de son équipe lorsqu'il est sur le parquet. Son +19 la nuit dernière lors du game 1 arraché sur le parquet des Warriors en dit plus long que son 6e double-double (16 points et 12 rebonds) de cette campagne, lui qui en avait enregistré autant lors des 82 matches de saison régulière. Donovan, qui le sortait fréquemment pour profiter du talent offensif d'Enes Kanter (inversement proportionnel à ses lacunes terribles en défense) lorsqu'il avait besoin de voir son équipe scorer davantage, sait aujourd'hui que son pivot est capable d'assurer entre 12 et 15 points de moyenne par match sans rien perdre du reste de son arsenal. En maintenant un 5 de grande taille avec rotation très serrée et articulée autour du "vrai 5" qu'est l'Océanien, l'ancien coach de Florida a déstabilisé la mécanique des Warriors dans ce game 1. Symbole de cette confiance dont jouit Steven Adams en ce moment : sa décision d'attaquer le cercle à 1 minute de la fin du match plutôt que de servir l'un des deux leaders offensifs de l'équipe. Après avoir obtenu la faute, l'ancien de l'université de Pittsburgh n'a pas tremblé et a converti deux lancers qui ont permis au Thunder d'aborder le dernier virage en tête.
"Je ne sais même pas pourquoi j'ai attaqué le cercle. Je n'en ai vraiment aucune idée. C'aurait pu être tragique !", a plaisanté Adams.
Adepte du franc-parler et des boutades en interview, le 12e choix de la Draft 2013 a malheureusement pour lui déclenché une petite polémique juste après avoir obtenu le scalp des Warriors. Au micro de Chris Broussard d'ESPN, Adams a ainsi qualifié les joueurs de Golden State de "petits singes rapides". Evidemment, la toile s'est emballée pendant quelques minutes avant que l'intéressé ne s'excuse tout en expliquant qu'il n'y avait évidemment rien de raciste dans ses propos.
"Il s'agissait simplement d'un mauvais choix de mots. Je n'ai pas réfléchi sur le coup et je ne me suis même pas dit que cela pouvait offenser quelqu'un. Je suis vraiment désolé. Je voulais simplement exprimer la difficulté que l'on avait à suivre ces gars sur le terrain. Il faut aussi prendre en compte les différences de vocabulaire entre la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis. Les expressions sont différentes et peuvent être interprétées différemment selon le pays dans lequel vous vous trouvez. Je suis toujours en train de m'adapter à ces différences et aux limites de langage. Je les ai clairement dépassées ce soir", a expliqué Steven Adams dans les colonnes de USA Today.
S'il estime ne pas être complètement habitué aux "coutumes" américaines, Steven Adams a parfaitement réussi son intégration en NBA. Au point aujourd'hui d'être l'une des raisons pour lesquelles les Golden State Warriors ne parviendront peut-être pas à réussir le back-to-back...

Les playoffs de Steven Adams

Date Opp. Score Min FGM FGA FG% 3PM 3PA 3PT% FTM FTA FT% Off Def Reb Ast TO Stl Blk PF Pts
May 16 @GS W 108-102 36:35 5 8 62.5 0 0 0.0 6 9 66.7 2 10 12 0 1 0 2 2 16
May 12 SA W 113-99 40:21 6 7 85.7 0 0 0.0 3 4 75.0 5 6 11 0 0 2 1 5 15
May 10 @SA W 95-91 35:04 5 8 62.5 0 0 0.0 2 6 33.3 4 7 11 1 1 1 0 4 12
May 8 SA W 111-97 36:05 6 8 75.0 0 1 0.0 4 6 66.7 2 9 11 0 1 0 2 5 16
May 6 SA L 96-100 41:01 0 1 0.0 0 0 0.0 2 2 100.0 3 8 11 1 1 0 1 3 2
May 2 @SA W 98-97 37:15 5 6 83.3 0 0 0.0 2 2 100.0 3 14 17 0 2 1 1 1 12
Apr 30 @SA L 92-124 25:12 4 7 57.1 0 0 0.0 1 2 50.0 4 6 10 0 1 0 1 2 9
Apr 25 DAL W 118-104 37:55 5 8 62.5 0 0 0.0 5 9 55.6 5 5 10 1 1 0 1 4 15
Apr 23 @DAL W 119-108 24:49 5 7 71.4 0 0 0.0 4 6 66.7 3 5 8 2 1 0 0 2 14
Apr 21 @DAL W 131-102 22:38 2 4 50.0 0 0 0.0 0 0 0.0 4 2 6 1 0 1 0 2 4
Apr 18 DAL L 84-85 30:19 4 6 66.7 0 0 0.0 1 2 50.0 5 2 7 1 0 0 1 2 9
Apr 16 DAL W 108-70 22:30 2 4 50.0 0 0 0.0 0 1 0.0 2 5 7 0 2 1 1 4 4