Gobert et Ntilikina ont sauvé les Bleus

Comment ne pas passer en revue les incroyable prestations de Frank Ntilikina et Rudy Gobert, nos deux facteurs X dans l'exploit des Bleus face à Team USA

Gobert et Ntilikina ont sauvé les Bleus
La France l'a donc fait ! Dans une année où Team USA n'a jamais été aussi faible, les Bleus ont su crânement saisir leur chance. L'exploit fait clairement référence à celui réalisé contre l'Espagne en 2014. Une Roja au grand complet, chez elle, et qui alignait sa plus belle équipe sur le papier. À l'époque, le jeune Rudy Gobert avait été la plaque tournante, le facteur X. Il n'était ni plus ni moins qu'un rookie NBA qui venait de passer une année sur le banc (45 matches joués, 9 minutes de moyenne). Ses 14 rebonds et sa présence défensive avaient totalement annihilé l'attaque ibérique. Un facteur X qui est légion dans tous les exploits tricolores, tous sports confondus. Face à Team USA, il aura encore une fois été l'un des éléments surprises. Alors même qu'il est double défenseur de l'année et un cadre à part entière ds Bleus.

Rudy Gobert a tué le small-ball de Team USA

Mais comment un tel joueur a-t-il pu encore surprendre ? Parce qu'il a dominé, comme il y a cinq ans, le jeu intérieur. Défensivement tout d'abord, sans que ce soit une réelle surprise en soi. Rudy Gobert est un point focal pour son équipe. Encore plus dans le jeu FIBA où la règle des trois secondes défensives n'existe pas. Mais sa prestation loin du cercle, notamment dans le retour des Bleus et en fin de match, a été si juste dans la lecture. Alors que les Américains ont tenté à outrance le small-ball avec Jaylen Brown ou Harrison Barnes, pour éloigner Rudy le plus loin possible de la raquette, le pivot a tout simplement tué la tactique de Gregg Popovich. Ses trois contres ont tous été réalisés dans le money-time, dont deux sur Donovan Mitchell et Kemba Walker. Même pris au large, son QI défensif est tel qu'il a parfaitement analysé les trajectoires des deux petits dans leur course. Une chose qui est, en temps normal, son petit point faible dans ce secteur. On lui pardonnera d'avoir sauté naïvement sur Walker à trois points.

Tout en étant dangereux et prolifique en attaque

Mais c'est surtout en attaque que Rudy Gobert a été plus que surprenant. Servi comme rarement depuis le début du Mondial, il a été gavé de ballons en première période. Il provoque six fautes dans les vingt premières minutes, tel un vrai pivot offensif ! Myles Turner, pris à chaque fois et présent seulement 10 minutes, aura bien du mal à dormir cette nuit. Que ce soit en post-up, sur le roll du pick, et surtout dans un match-up préférentiel, ses coéquipiers l'ont cherché. Et trouvé. Il y a eu ses trois rebonds offensifs sur un air-ball de Fournier, qui termine par une claquette. Et ce dunk sur une position basse sur Marcus Smart pour permettre de passer à +4 (80-76). Au total, il termine à 21 points, 16 rebonds dont 7 offensifs, 3 contres, 2 passes, 1 interception et surtout ce +26 dans le plus/minus. Un match de titan qui fera page dans sa carrière. "Celui-là, je m'en souviendrai", a-t-il dit après-coup.

Frank Ntilikina, une page s'est tournée en Chine ?

Si on doit rester dans le facteur X pur et dur, comment ne pas être ébahi par la performance de Frank Ntilikina ? Le jeune Français a tout simplement sorti son meilleur match en carrière, NBA confondu (11 points, 3 passes et surtout un +23 sur le plus/minus !). Sa timidité et sa tendresse sont parfois ressortis, comme sur ses deux ballons perdus de manière enfantine. Mais sinon, quel caractère ! Il a participé grandement au non-match de Kemba Walker, tout comme Andrew Albicy. Ses qualités défensives ont été mises en valeur face à l'un des meilleurs meneurs NBA, rien que ça. Et dans des moments décisifs. Sauf que c'est de l'autre côté du terrain que le meneur des Knicks nous a tous bluffé. L'agressivité, c'est le leitmotiv que tous ses coaches veulent lui faire apprendre. S'il est monté en puissance dans ce secteur au fur et à mesure de la compétition, sa deuxième mi-temps contre Team USA fera date. Ses pénétrations tranchantes ont sonné la récolte quand les Bleus étaient au plus mal. Quand on pouvait perdre espoir, lui nous y a maintenu. Puis il y a eu ces deux shoots... Une bombe à trois points derrière l'écran pour ramener la France à égalité 76-76. Et celui à 2' du terme pour donner six longueurs d'avance. Un step-back dans le coin, le pied sur la ligne, au buzzer des 24 secondes, sur la truffe de Kemba Walker. Le tournant de la rencontre, incontestablement. Et plus globalement de sa carrière ? Cinq ans après le short de Thomas Heurtel, il y aura eu les c******* de Frank Ntilikina.