La fin d’une génération… et du small ball ?

Si les trois plus grandes stars des 15 dernières années sont déjà en vacances depuis un moment (oui je m'auto-cite pardon), il y un autre constat que celui sur le changement de génération en NBA à faire.

Le Small Ball, incarné par la dynastie des Warriors, semble ne plus être forcement la tendance dominante dans la Grande Ligue. Au plus fort de la domination de Golden State, certaines franchises s'étaient inspirées de ce plan de jeu. On peut penser aux Rockets de James Harden avec PJ Tucker en pivot ou aux Hawks de Trae Young. Ces projets n'ont jamais connu les succès de leur modèle, faute de mouvement de balle pour le premier et de défense pour le second. Même si on se souvient que Houston est sans doute l'équipe qui est passée le plus proche d'empêcher les Warriors de rejoindre une quatrième finale NBA consécutive en 2018.

Depuis, même si les hommes de Curry ont remporté une quatrième bague en 2022, ils ne se sont retrouvés en playoffs que 2 fois sur les 5 dernières années. 

Sur cette même fourchette de temps, chaque équipe championne comptait une star dans la raquette et comme vrai big man.

Adebayo et Davis en 2020, Antetokounmpo (+ Lopez et Ayton comme joueurs majeurs) en 2021, Adebayo et Jokic en 2023.

Seule exception, la finale 2022 qui opposait Horford et Williams à Green et Looney. Aucun de ces joueurs n'est à la fois un "7 footer" et une star.

II faut remonter à Tim Duncan en 2014 ou à Pau Gasol en 2010 pour retrouver la trace d'une superstar ou d'un lieutenant qui soit un véritable intérieur dominant en finale. Kévin Love et Chris Bosh étant plutôt des troisièmes options.

Les playoffs 2024, un tournant ou une étape dans la continuité d'une tendance générale ?

Cette année, on retrouve des secteurs intérieurs dominants, très fournis et parfois même pourvus de stars dans une majorité des dernières équipes en lice dans ces playoffs.

Minesota joue avec KAT-Gobert et Reid sur le banc, Boston a fait venir Porzingis l'été dernier, Dallas s'est renforcé en intégrant Lively et Gafford dans son effectif en l'espace d'un an, Miles Turner fait une campagne sensationnelle, Cleveland jouait avec Mobley et Allen, Hartenstein a été capital, et OKC s'est fait dominer sous le panier face à Dallas car il n'y avait pas grand monde pour amener de la densité et aider Holmgren dans la raquette.

En saison régulière, entre Jokic (sans doute le meilleur joueur du monde), Antetokounmpo et Embiid, il faut remonter à 2018 (Harden) pour retrouver la trace d'un MVP sur les postes extérieurs.

Je tiens tout de même à nuancer. L'idée n'est pas de dire que le basket retombe dans la même tendance que celle des années 90 -sinon il y aurait des duels a la Jokic-Embiid dans chaque série- mais plutôt qu'il évolué. Il conserve le spacing des années 2010 tout en rajoutant de l'alternance. A l'image de ses intérieur, tantôt dominants près du cercle comme les trois derniers MVP, tantôt à l'initiative du jeu (Jokic, Adebayo, Wembanyama, Embiid..), et parfois même scoreurs au large (Turner, KAT, Porzingis..). Les interieurs reprennent petit à petit leur place en NBA mais avec des rôles toujours plus versatiles.

Finalement les grands se sont adaptés au ryhtme effréné des matchs NBA modernes et ont dû gagner en polyvalence pour rester sur le terrain. Aujourd'hui, certains semblent disposer des skills que requiert le "positionless basketball" et peuvent désormais les utiliser sans restriction, tout en conservant leur avantage de taille.

Le joueur dominant de la NBA contemporaine n'est-il pas simplement l'intérieur qui excelle dans le plus de domaines ?

 Si Stephen Curry a changé le jeu, Nikola Jokic est sans doute en train de le faire.

Hello,
Super session, merci.
Pour ma part, je vais totalement dans le sens de ton dernier point, le Small Ball n'a de nom small que pour une raison de skills.

Si on s'attache à définir le Small Ball version warriors, l'idée du "death line up" des Warriors était d'opposer à des équipes dites traditionnelles 5 joueurs permettant de créer du spacing et du mouvement autours des Splash Bro pour les mettre dans les meilleurs conditions soit pour un tir longue distance, soit pour attaquer le cercle. L'avantage qu'avait les Warriors à cette époque était que Draymond Green et Iguodala étaient capable de jouer (et surtout défendre) plus grands qu'ils ne le sont.
A une époque ou les intérieurs adverses étaient des Tristan Thompson ou même Clint Capela, les effets étaient dévastateur et les équipes ont dûs s'adapter.
Elle l'ont fait, à mon sens, en allant chercher des joueurs disposant de skills supérieur à la moyenne à chaque poste.

On en arrive aujourd'hui où, après une décennie, ou presque, d'adaptation, les défenses sont devenues capable de gérer le small ball grâce à des bigs disposant des fondamentaux techniques permettant de gérer les pivots small ball en défense tout en étant pas, ou peu, un problème en attaque. Un Chet ou un Wemby représente l'apogée de cette adaptation en bouchant le spacing au large ET le jeu de grand à l'intérieur, tout en représentant en attaque un problème car bon shooteur extérieur, et même joueur d'iso correcte pour l'Alien.

En résumé, si le Small Ball à du plomb dans l'aile, le spacing lui n'est pas mort. Loin de là. Il suffit de voir comment les T-Wolves ont exploités les failles du spacing en attaque de Denver et leur défense moins élite :
Aaron Gordon n'apporte pas de spacing, ne disposant pas d'un shoot de loin fiable -> On ne te laisse aucune ligne de drive, aucune ligne de passes, débrouille toi avec ça !
De l'autre côté du terrain, KAT avec son shoot et Gobert grâce à son jeu de PnR ont permis à Ant d'avoir l'espace pour attaquer le cercle de manière infatiguable et à Jaden McDaniels et NAW d'avoir des shoot ouverts.
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C'est vraiment plaisant d'avoir des intérieurs aux profils variés qui sont désormais pleinement acteurs du jeu, quel que soit leur rôle

Quand on compare aux intérieurs des équipes d'Harden ou Mitchell, ils étaient réduits au rôle de larbin, quel que soit leur niveau ..
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Ouais bon, Gafford-Lively font pas grand chose de plus que Capela époque Houston hein... Je suis toujours assez surpris de la différence de traitement entre les Rockets époque Harden et les Mavs version Luka, c'est vraiment les mêmes profils d'équipe (encore plus cette année) mais Harden énervait tout le monde donc on a préféré caricaturé les Rockets de l'époque.

Enfin je râle mais la session est super, et je suis entièrement d'accord avec Djezz, la question n'est pas tant d'avoir 5 petits que d'avoir 5 "basketteurs complets". Ceci étant parmi les équipes restantes ont peu considéré que deux d'entre elles (les deux à l'Ouest) ne sont pas small ball puisqu'évoluant avec des pivots sans shoot (nuance pour Minny qui varie par séquence avec les entrées de Reid).
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Oui c'est vrai que Gaffor-Lively ne sont pas Hakeem et Kareem (bon ça reste un peu les seuls pivots comparables aux "éboueurs" des années 2010)
Mais Lively est aussi un bon défenseur et un passeur qui lit bien le jeu !

Peut-être parce qu'il y avait ce côté "prodige ou génie" chez Luka, on l'a découvert avant même qu'il arrive en NBA (Real et Sélection Slovène) et à cette époque on voyait un adolescent qui dominait au plus haut niveau européen. Sa tête d'ange et son caractère moins affirmé au vu de sa jeunesse nous l'ont rendu plus appréciable qu'Harden. Sa défense n'était pas un problème, du moins pas si criant que celle du barbu.
Et puis je trouve que Luka est un meilleur créateur qu'Harden, un passeur plus complet et prolifique. Il a ce côté génial, où il va inventer un geste que personne n'a vu venir.
Et il a déjà un palmarès énorme malgré son âge, quant à celui d'Harden, il est vierge, à part avec Team USA.

Merci !
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Merci !
D'ailleurs ton commentaire est aussi long voire plus complet que ma session haha

Oui, si l'on résume, le jeu de passes, d"epaces et de mouvements qu'on implanté les Warriors perdure toujours.
Il n'est pas mort mais amélioré car aujourd'hui on peut le reproduire mais avec des joueurs de plus de 2m10 !
Comme tu dis, on est entrain d'assister à un croisement entre un jeu toujours plus aéré et des joueurs toujours plus grands, longs, déliés et techniques.
Le tout nous offre un jeu un peu moins caricatural qu'il y a quelques années (parfois c'était tout pour le 3pts) grâce à une alternance avec un jeu plus physique, plus près du panier et une implication des bigs grandissantes au sein de celui ci.

C'est aussi parce que les superteams de divas, avec des joueurs qui jouaient en iso les uns après les autres, ont échoué, et qu'en parallèle les équipes bien construites, équilibrées, coachées et défensives ont eu du succès que cette évolution du jeu prend forme: la NBA est un cycle perpétuel dans lequel les contenders tentent de s'adapter et de dépasser le champion-modèle.
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