Merci aux Boston Celtics de sauver les playoffs

Guerriers des parquets, parfois vicieux et plein de fierté, les Boston Celtics donnent un peu de saveur à des playoffs qui en manquent cruellement.

Merci aux Boston Celtics de sauver les playoffs
Ce weekend, nous nous lamentions de la situation à l’Est après la victoire éclatante de Cleveland Cavaliers sur le parquet des Boston Celtics (+44). La donne n’a pas complètement changé après le succès de Marcus Smart et de ses coéquipiers cette nuit. La probabilité d’une belle entre les champions en titre et les Golden State Warriors est plus élevée que jamais. Mais plus que l’absence de suspense, c’était le manque d’émotions suscitées par ces playoffs que nous avions mis en avant. C’était sans compter sur la ténacité des joueurs de Brad Stevens. Car même s’ils n’iront très probablement pas au bout, les soldats verts et blancs nous ont offert une campagne chaotique, certes, mais sans doute plus passionnante que celle des grandes armadas de la NBA. Des playoffs parfaitement synthétisés lors de leur victoire sur le parquet des Cavaliers hier. A l’exception des quelques blowouts difficiles à regarder qu’ils ont pris ici et là, ils ont le mérite d’apporter un peu de vie à des matches qui manquent souvent de saveur. Leur irrégularité chronique les empêche de réellement prétendre au trophée (pas seulement mais c’est un début d’explication). Mais il leur apporte aussi un certain charme. Car avec les Boston Celtics, tout devient improbable. Comme une tête de série menée 2-0 après les deux premiers matches sur son parquet au premier tour des playoffs. Dès le départ, ils ont commencé à nous surprendre. D’abord en perdant contre les Chicago Bulls. Puis en gagnant quatre fois de suite pour finalement accéder au second tour. Face aux Washington Wizards, c’était l’inverse. Ils ont remporté les deux premières rencontres pour finalement passer en sept manches. Cette série était d’ailleurs l’une des plus engagées de tous les playoffs. Si ce n’est la plus engagée. Entre le trashtalking sur le terrain, dans la presse, les débuts de bagarre, les suspensions, les coups bas, les joueurs débarqués en noir pour assister à des funérailles, le panier décisif de John Wall ou les 53 points d’Isaiah Thomas… il y avait tout. Tous les ingrédients pour une vraie bataille. La mini-rivalité naissante entre Boston et Washington a maintenu en vie les fans lassés par les duels à sens unique entre les Warriors et le Jazz ou les Cavaliers et les Raptors.

Pas de "nous aussi on peut gagner avec LeBron"

Même là, contre Cleveland, les Celtics ont encore trouvé le moyen de redonner un peu de passion et de couleurs à la planète NBA. Surtout avec Kawhi Leonard et Isaiah Thomas sur la touche. Le meneur All-Star était d’ailleurs au cœur de cette campagne. Entre l’émotion tristement liée au décès de sa sœur, ses larmes et ses cartons à gogo, IT était l’une des belles histoires du printemps. Son absence – il est blessé à la hanche – aura donc provoqué le sursaut d’orgueil de ses camarades. Plutôt que de s’enterrer eux-mêmes, ils ont encore une fois fait preuve de caractère en battant les Cavaliers à la Quicken Loans Arena cette nuit. Le tout après avoir été menés de 21 points à la mi-temps. Mais ça, ce n’est pas si étonnant quand on se fie aux personnalités qui composent ce groupe. Même après la défaite de 44 points, Al Horford mettait en lumière un vestiaire resté « digne » où personne ne cherchait à rejeter la faute sur l’autre. Bien que balayés dans les deux premiers matches, les Boston Celtics n’ont pas non plus exposé outre-mesure la domination pourtant extrêmement visible de LeBron James. Il n’y avait pas de « nous aussi nous pouvons gagner avec LeBron » (Coucou DeMar DeRozan). Mais plutôt des « nous n’avons pas peur des Cavaliers. » Et ça fait toute la différence. Au final, cette équipe n’est évidemment pas la plus talentueuse du lot. Mais elle est combative. Fière. Attachante. Elle résume finalement l’esprit des playoffs. Et rien on peut la remercier rien que pour ça.