Pourquoi les Hawks devraient laisser LeBron James marquer 40 points

LeBron James est au coeur du jeu des Cleveland Cavaliers. Pour le contenir, les Atlanta Hawks feraient mieux... de le pousser à jouer seul.

Pourquoi les Hawks devraient laisser LeBron James marquer 40 points
Tout au long de sa carrière, il a parfois été reproché à LeBron James de ne pas scorer une quantité incroyable de points, de ne pas être un tueur comme Michael Jordan, de ne pas flanquer 50 points par match, etc, etc. Vous savez quoi ? Le King est plus redoutable lorsqu'il plante ses 25 points, ses deux trois paniers dans les moments clés et distribue ses 8 ou 9 passes décisives que lorsqu'il marque une quarantaine de pions. C'est exactement ce qu'il a fait hier soir en ouverture des demi-finales de Conférence : 25 points, quelques actions décisives dans le quatrième quart temps et 9 caviars. C'est exactement ce que les Atlanta Hawks devraient chercher à éviter.

LeBron James est maladroit ? Laissez le shooter !

[caption id="attachment_322313" align="alignleft" width="318"] Les Pistons ont laissé shooter James. Mais aussi Irving et Love...[/caption] Dans l'ensemble, les joueurs de Mike Budenholzer ont plutôt bien contenu le meilleur joueur adverse. Mais ils n'ont pas réussi à le couper des autres joueurs. Kevin Love a mis 17 points tout en étant maladroit. Kyrie Irving en a ajouté 21. J.R. Smith a planté ses quatre tirs primés. C'est la recette du succès à Cleveland depuis le début des playoffs. Un trio de stars impliquées. Des joueurs capables de prendre feu derrière l'arc (48% de réussite à trois-points). Un partage de la gonfle qui permet à chacun de se mettre en rythme, dans une certaine mesure, de masquer les difficultés de James, dont l'adresse extérieure est en berne (26% à trois-points). [superquote pos="d"]Mieux vaut un LeBron James à 40 points qu'un LeBron James à 25 points et 9 passes[/superquote]En dehors de la zone la plus proche du panier, la star des Cavaliers est en perte de confiance. Le hic pour ses adversaires, c'est qu'elle trouve toujours une façon soit d'attaquer le cercle, soit de ressortir la gonfle sur l'un de ses coéquipiers démarqués. Il n'était même pas le meilleur marqueur de son équipe lors de la série contre les Detroit Pistons. Un fait presque inédit puisque ce n'était arrivé qu'une fois au cours de la carrière du quadruple MVP (en finales NBA, contre les Dallas Mavericks, en 2011).
«Ma capacité à faire des ajustements a été l'une de mes plus grandes forces depuis le début des playoffs», estime l'intéressé.
LeBron James a eu beau pester et faire la grimace lorsque Marcus Morris lui a offert un tir complètement ouvert à trois-points lors de l'une des quatre rencontres du premier tour, les franchises de la Conférence Est - et la NBA dans son ensemble - ont senti la vraie période de moins bien aux tirs d'une star qui n'a jamais été considérée comme un excellent shooteur. James a tellement de flèches à son arc que l'arrêter malgré sa maladresse est une tâche bien plus aisée en théorie qu'en pratique. Cela nécessite des défenseurs de qualités, un stoppeur capable de lui tenir tête, une alchimie d'équipe et même un peu de chance. [superquote pos="d"]Le King est complètement à côté de la plaque dès qu'il shoote en dehors de la raquette[/superquote]Les Atlanta Hawks sont probablement moins talentueux que les Cleveland Cavaliers sur le papier - ils n'ont pas un LeBron - mais ils disposent de l'une des défenses les plus solides du championnat. Paul Millsap, nommé dans le premier cinq défensif cette saison, a vraiment franchi un pallier dans ce domaine (encore 2 interceptions et 3 blocks hier soir). Il est mobile. Pas suffisamment mobile pour rester en permanence au contact de James mais, en laissant deux bons mètres au King, il est susceptible de contenir ses pénétrations. Une stratégie impensable face à un joueur capable de mettre ses shoots. L'idée, justement, c'est de miser sur le fait que James les rate. L'intérieur des Hawks a aussi la puissance physique pour batailler avec lui au poste bas. La priorité, dans tous les cas, est de tout faire pour éviter une prise à deux. Le couper de ses coéquipiers. Empêcher les autres joueurs de se mettre dans le rythme. Une tactique adoptée par les San Antonio Spurs en 2007 - les Cavaliers avaient été balayés en finale - et en 2013 - où James les a achevé avec quelques jumpers à mi-distance dans le Game 7.

Les Atlanta Hawks ont une vraie carte à jouer

[caption id="attachment_308543" align="alignleft" width="318"] Paul Millsap est un défenseur capable de contenir LeBron James - contenir, pas arrêter - en tête à tête.[/caption] Kyrie Irving, Kevin Love, J.R. Smith. Ces gars là doivent batailler pour aller chercher leurs points. S'ils sont capables de créer leur tir, ils sont bien plus efficaces quand LeBron James effectue le gros du boulot en créant des décalages permanents dans les défenses. Et même si le dernier QT leur a été fatal, les Hawks ont montré des signes encourageants.
«On est satisfait. Je ne dis pas qu'il s'agit d'une victoire morale mais nous avons eu notre chance. On en aura une autre», assurait Kent Bazemore après la rencontre.
Les joueurs d'Atlanta ont craqué sur la fin - après avoir été largement mené justement en raison de l'adresse extérieure des Cavaliers. Ils ont raté des tirs qu'ils rentrent habituellement et leurs adversaires ne seront pas toujours aussi adroits. De quoi rester optimiste et croire en leurs chances d'arracher le prochain match à l'extérieur. Mais, s'ils veulent vraiment réussir l'exploit de sortir les favoris de la Conférence, les Hawks vont devoir limiter James, non pas dans son nombre de points marqués mais dans sa relation avec les autres joueurs. Laisser le planter 40 points, du moment que Kyrie Irving en score 15 à 5/20 et que Kevin Love ne touche presque pas la balle. Sortez J.R. Smith de son match. Il faudra aussi bloquer un peu mieux Tristan Thompson aux rebonds (encore 7 prises offensives hier soir) et se montrer plus adroit (38% de réussite seulement). Cela fait beaucoup de «si». Peut-être un peu trop pour gagner cette série. Mais les Hawks ont quelque chose à creuser autour de cette maladresse de LeBron James. C'est peut-être le moment ou jamais pour le mettre face à ses responsabilités en attaque.