Pourquoi Andrew Bynum est une bonne recrue pour les Pacers

Andrew Bynum a donc rejoint les Indiana Pacers pour le reste de la saison. Aussi fou que ça puisse paraître, le pivot peut avoir un impact positif sur sa nouvelle franchise.

Pourquoi Andrew Bynum est une bonne recrue pour les Pacers
Andrew Bynum a finalement trouvé un point de chute. Relancé par les Cleveland Cavaliers après une saison blanche aux Sixers, transféré par ces mêmes Cavaliers en raison de son attitude instable, coupé par les Bulls, le pivot de 26 ans est désormais un joueur des Indiana Pacers. La signature de l’ancien Lakers à Indianapolis a pu en laisser certains perplexes. Bynum était convoité par les Los Angeles Clippers et le Miami Heat mais Larry Bird a pris les devants pour recruter le joueur assimilé à un « cancer du vestiaire ». Une signature pour contrecarrer les plans de Miami ou une vraie recrue d’impact ?

Les Indiana Pacers, un cadre idéal pour Andrew Bynum ?

Evidemment, les observateurs et les fans se sont empressés de pointer du doigt les risques entraînés par le recrutement d’Andrew Bynum. Son passage aux Cleveland Cavaliers a laissé des traces. L’attitude du pivot à l’entraînement a été vivement critiquée dans l’Ohio. Le natif du New Jersey refusait de se soumettre aux consignes, il a même boudé et fait mine d’être en dépression pour se voir offrir une place de titulaire. Il a ensuite tout fait pour se barrer du merdier qui régnait à Cleveland bien avant qu’il se pointe. Les joueurs des Cavaliers n’ont pas d’ailleurs pas spécialement enfoncé Bynum. Jarrett Jack décrivait même un « gars sympa avec qui les joueurs s’entendaient bien. » L’arrivée de l’ancien All-Star peut-elle vraiment perturber l’excellente cohésion des Pacers ?
[superquote pos="d"]"Notre comportement dépendra de son envie de jouer" Paul George [/superquote]« Vu comment nos gars se comportent ici, je pense qu’ils sont capables de tenir leur propre vestiaire », assure Larry Bird à l’Indy Star. « Je n’y ait pas vraiment pensé (aux éventuels effets néfastes pour le vestiaire des Pacers). Ce sont des grands garçons. Ils savent quel est l’objectif et si Andrew peut s’intégrer et aider l’équipe, il sera apprécié. »
L’absence de vétérans a pénalisé les Cleveland Cavaliers. A Indiana, c’est tout l’inverse. Le vestiaire ne manque pas de voix fortes et écoutées. Un joueur de la trempe de David West – un vrai dur – ne laissera jamais un gars comme Andrew Bynum foutre le boxon. Larry Bird le sait et même Andrew Bynum le sait. George Hill est également un leader. Enfin, Roy Hibbert et Paul George montent en puissance. Si les Pacers sont capables de canaliser Lance Stephenson, ils peuvent faire de même avec le pivot. Ce dernier débarque sur la pointe des pieds et il devra faire ses preuves.
« Il va devoir se prouver beaucoup de chose à lui-même. S’il est prêt à travailler, prêt à adhérer à notre programme et à jouer, alors nous n'aurons aucun problème avec lui », prévient déjà Paul George. « Notre comportement avec lui dépendra pour beaucoup de son envie de jouer avec nous. »
Contrairement aux Cavaliers, les joueurs des Pacers ont immédiatement mis les choses au clair. Andrew Bynum n’est pas un voyou. Il est sûrement un brin égoïste mais il n’est pas stupide non plus. Il sait que ses chances sont désormais limitées. L’organisation solide et bien encadrée d’Indianapolis devrait l’aider à se reconcentrer sur le basket. Frank Vogel est un coach charismatique qui n’hésitera pas à flanquer Bynum tout au bout du bout du bout du banc si ce dernier bronche. Après tout, les Pacers gagnaient déjà sans lui.
« Il est vraiment prêt à s’entraîner dur et à jouer. Il a juste dit qu’il voulait s’intégrer chez nous. Ce sont des mots importants pour une franchise comme la nôtre, orientée d’abord sur l’équipe. Les problèmes rencontrés à Philadelphie et Cleveland ne nous concernent pas. C’est un bosseur et on s’attend à ce qu’il travaille dur. »
Andrew Bynum n’a jamais été présenté comme un acharné de travail et Kareem Abdul-Jabbar, tout comme ses anciens coéquipiers, ont souvent souligné ce trait de caractère chez le pivot. Cependant, par ses déclarations, Frank Vogel annonce la couleur. Bynum devra bosser, dur. Sinon, il ne jouera pas. Larry Bird a fait de même en évoquant « les quelques minutes de jeu » dont disposera le nouvel arrivant. Le président des Pacers est une ancienne légende NBA et c’est un personnage très, très, très charismatique – c’est un euphémisme. Nombreuses sont les têtes brûlées à avoir adhéré à sa philosophie. Bird espère sans doute que Bynum suive le même chemin. Car si l’ancien All-Star se donne à fond, Indiana ne peut qu’en sortir gagnant.

Andrew Bynum, une arme contre le Miami Heat

Le joueur de 26 ans débarque donc pour occuper le rôle de back-up de Roy Hibbert. Sa signature est un point de nez au Heat et ceci pour deux raisons. Premièrement, Miami ne peut tout simplement pas recruter Andrew Bynum pour « gêner » Hibbert maintenant qu’il a signé à Indiana. Simple, logique mais vrai. Même si Larry Bird s’en défend.
« J’ai entendu ça mais nous ne faisons pas ça. On n’a pas le budget pour engager des gars et les laisser sur le banc juste parce que d’autres équipes veulent ce joueur. Je ne sais pas qui a sorti ça en premier mais c’est le truc le plus débile que j’ai entendu. »   « Je pense que c’est un super apport pour nous. On ne fait jamais quelque chose sans être sûr que cela va nous aider. Et je pense que sa venue va nous aider. »
Effectivement, deuxième point, Andrew Bynum peut aider les Pacers dans leur quête de titre. Sauf surprise GIGANTESQUE, Indiana et Miami se retrouveront en finale de Conférence. Face aux doubles champions en titre, Frank Vogel a décidé d’imposer son jeu. Hors de question de basculer dans le « small ball », les Pacers alignent en permanence deux intérieurs de formation sur le parquet contre Miami. Le but étant de s’appuyer sur une raquette dominante pour prendre le dessus sur les troupes de South Beach et d’obliger les adversaires à s’épuiser en défense, voire à prendre des fautes. Lors du premier affrontement entre les deux équipes, Roy Hibbert a dominé la raquette du Heat, Indiana l’a emporté. Lors de la revanche quelques jours plus tard, le Jamaïcain a connu des problèmes de fautes et Miami a gagné. En effet, si Ian Mahinmi est un très bon défenseur, il n’a pas le même apport en attaque que le pivot All-Star. D’où la signature de Bynum. Même s’il n’a pas retrouvé son explosivité, Andrew est toujours un point d’ancrage intéressant dans la raquette. La paire Hibbert – West sera titulaire et la paire Bynum – Scola peut prendre le relais. Autrement dit, les intérieurs de Miami n’auront aucune minute de répit. L’ancien joueur des Lakers n’est plus un All-Star, il ne peut plus marquer une vingtaine de pions mais sa puissance et son « jeu au sol » dos au panier lui permettent de contribuer au scoring. Il tournait à 8 points et 5 rebonds de moyenne en 20 minutes de jeu à Cleveland. Tout en étant hors de forme. Lors de ses passages sur le parquet, on a pu remarquer que les défenses adverses avaient tendance à faire prise-à-deux sur Andrew Bynum. Malgré sa perte de vitesse, le pivot attire donc l’attention de la défense. Une aubaine pour Danny Granger. L’ancien All-Star – un autre avec des problèmes de genoux – peine à retrouver le rythme. En effet, il a lui aussi perdu en explosivité et il lui est difficile de créer son propre tir. Si Bynum est pris à deux, Granger aura sans doute des shoots ouverts. Bingo. Le banc des Pacers gagne donc en puissance. En revanche, la signature du natif de Plainsboro est difficile à encaisser pour Ian Mahinmi. Le Français est solide en défense et il ne méritait peut-être pas de voir un ancien banni prendre sa place – si jamais Andrew Bynum prend sa place. Malgré tout, Mahinmi préfère la jouer collectif.
« Je me concentre uniquement sur l’équipe. Je suis à l’aise avec tout ça du moment que l’on continue de gagner. »

Indiana, la dernière chance ?

Andrew Bynum n’est peut-être pas le joueur le plus passionné par son métier de toute la ligue. Il n’est peut-être pas le plus grand compétiteur non plus. Mais n’oublions pas que le joueur a déjà connu deux titres avec les Lakers. Bynum a connu les joies du succès et nul doute qu’il n’est pas assez motivé pour jouer dans une équipe médiocre comme les Cavaliers actuels. En revanche, le projet et les ambitions d’Indiana peuvent le séduire. D’ailleurs, le pivot évoque la notion de groupe à chacune de ses interventions dans la presse depuis sa signature aux Pacers, hier. Vous estimez que le joueur pense avant tout à l’argent ? Soit. Et bien dans ce cas, Bynum a tout intérêt à être performant à Indiana. Comme l’expliquait Jalen Rose, des statistiques faibles mais un apport certain dans une franchise candidate au titre sont mieux perçues que des cartons dans une équipe faible. S’il parvient à s’intégrer dans le moule à Indianapolis, Andrew Bynum peut se refaire une réputation, comme Michael Beasley est en passe de le faire à Miami. Ainsi, il pourrait enfin orienter sa carrière dans une nouvelle direction. A lui de jouer.