Brandon Miller : la surprise des Hornets sera-t-elle à la hauteur du pari ?

Brandon Miller, finalement sélectionné en deuxième position, a pleinement séduit les Charlotte Hornets au point de les détourner de Scoot Henderson. Sera-t-il à la hauteur de ce pari audacieux ?

Brandon Miller : la surprise des Hornets sera-t-elle à la hauteur du pari ?

Sentiment étrange que de voir les Hornets choisir Brandon Miller en deuxième position de la draft. Après une année où le top 2 formé par Victor Wembanyama et Scoot Henderson semblait s’imposer de lui-même, il fallait que Charlotte ajoute une note de surprise à l’évènement.

Pourtant, nous y voilà. L’ailier d’Alabama accompagnera LaMelo Ball sur le parquet du Spectrum Center la saison prochaine. N’ayant pas autant d’informations que les dirigeants à l’origine de ce choix, il vaut sans doute mieux leur accorder le bénéfice du doute. Essayer de les comprendre plutôt que de les descendre immédiatement.

« Ce n'était pas la décision la plus facile, mais Brandon Miller était notre favori depuis le début », a confirmé Mitch Kupchak, GM de la franchise de Caroline du Nord. « Nous avons eu beaucoup de discussions animées ces derniers jours, ce que j'apprécie. Nous avons l'impression que Brandon était le meilleur joueur [disponible]. C'est celui qui, nous pensons, aura la meilleure carrière de la NBA en tant que Hornet. »

Ses démêlés avec la justice — pour lui, qui a fourni l’arme avec laquelle son coéquipier Darius Miles a commis un meurtre — n'a pas suffi à dissuader le front office. Ses provocations dirigées envers Michael Jordan, qui avait le dernier mot sur la décision finale, et les rumeurs bourgeonnant autour de son manque de motivation non plus. Pas même le fait qu’Henderson apparaît, sur le papier comme un (bien) plus grand potentiel. Brandon Miller a convaincu l'organisation à tous les niveaux.

Brandon Miller, parcours traditionnel et profil précieux

Les deux premiers choix de la draft NBA ont emprunté des voix encore peu conventionnelles : la G League Ignite pour Scoot Henderson et le Championnat de France pour Victor Wembanyama. Le natif du Tennessee a, pour sa part, emprunté le chemin plus traditionnel de NCAA. Il incarne la persévérance du circuit universitaire, faisant face à un peu plus de concurrence chaque année.

Avec l’Université d’Alabama, l’ailier s’est illustré comme un redoutable attaquant. Meilleur marqueur parmi les freshmen avec ses 18,8 points par match, il a régulièrement aligné des statistiques rappelant les plus grands phénomènes des dernières années. Mais c’est surtout l’impression visuelle que l’on retient quand on se penche sur son cas.

LaMelo Ball, les Hornets vont devoir se mettre à gagner…

Même si les grands shooteurs se font de moins en moins rares dans la grande ligue, il s’agit toujours d’un profil rare. Brandon Miller est un tireur létal, habitué à prendre de grandes responsabilités. Il est capable de créer ses propres opportunités et de les convertir avec une efficacité vertigineuse (38,4 % à trois points cette saison, malgré une claire baisse), même dans des positions surprenantes et à très longue distance.

« Toutes les équipes recherchent ce type de joueur », a notamment rappelé Jonathan Givony, spécialiste de la draft pour ESPN, au micro de Zach Lowe. « 2,06 m, un grand extérieur, peut jouer balle en main. Faire des passes en pick and roll. Faire des tirs en dribblant. Défendre plusieurs positions. Prendre les rebonds. C’est ce que les gens recherchent. »

Ses qualités font de la nouvelle recrue des Hornets un complément de choix pour jouer aux côtés de LaMelo Ball. Le fit est évident. Dangereux en mouvement et en catch and shoot, le rôle de seconde option offensive devrait lui aller à merveille. Son potentiel laisse entrevoir un destin encore plus grand, mais le voir réussir en tant que numéro 2 serait déjà un franc succès.

Potentiel de star, mais des doutes qui persistent

Miller a fini sa saison, globalement convaincante, de la pire des manières. Il n’a absolument pas tenu son rang pendant la March Madness, ne réussissant que 19 % de ses tirs lors de ses trois matches dans le tournoi. Un échec que l’on peut notamment mettre sur le compte de sa blessure à l’aine, mais qui a tout de même suscité la critique.

Au-delà de ses résultats concrets, il lui manque encore plusieurs choses pour devenir une star en NBA. Il y a d’abord ses choix, notamment sa sélection de tirs, et son envie en défense, où son physique est un formidable atout. Des défauts qui collent à la personnalité nonchalante qu’il laisse transparaître devant la presse. Il y a aussi la finition au cercle qu’il doit, de son propre aveu, encore travailler.

« Je pense que ce qui me différencie de n’importe quel autre joueur, c’est ma versatilité. Le côté défensif me tient à cœur », a assuré Miller, dans une interview. « Le jeu ne se résume pas à l’attaque. Si votre tir ne tombe pas, que pouvez-vous faire pour aider une équipe à gagner un match ? Je pense que je peux aider avec ma défense. »

Victor Wembanyama, drafté par les Spurs, a accompli son destin

L’avenir pourrait être radieux s’il passe des paroles aux actes. Si Brandon Miller ne présente ni les garanties physiques de Wembanyama ni les promesses athlétiques d’Henderson, il demeure un All-Star en puissance. La condition, bien sûr, sera d’évoluer dans le bon environnement, d’y mettre du sien et d’avoir une certaine chance, comme pour tous les prospects.

En attendant de voir s’il pourra transposer ses qualités dans le monde professionnel, la question reste surtout de savoir si ce choix changera d’une quelconque manière les plans de Charlotte.

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