Brooklyn, toujours la sinistrose

Sur le terrain comme dans le vestiaire, les Brooklyn Nets semblent frappés par l'apathie et l'incapacité à se révolter.

Brooklyn, toujours la sinistrose
"C'est sympa d'avoir attendu tout ce temps pour moi les gars". Chaîne en or qui brille autour du cou, TyShawn Taylor est bien le seul à avoir le sourire dans le vestiaire des Brooklyn Nets, alors que la presse attend que Paul Pierce fasse une apparition. Quelques minutes plus tôt, "The Truth" et ses camarades ont subi une nouvelle défaite cuisante sur leur parquet contre les Detroit Pistons. Une mi-temps honnête, puis une mi-temps désastreuse pour ne pas dire cauchemardesque, le schéma habituel a été respecté au Barclays Center. Malgré la présence de vétérans plus que confirmés dans ce locker room, on ne sent pas d'émulation, de volonté de tout casser après un début de saison à des années-lumière des attentes. Les joueurs ne s'attardent pas, évitent d'en dire trop. Pierce sort enfin et tente de répondre avec autant de retenue que possible aux interrogations sur les choix de Jason Kidd, le 3e quart-temps apocalyptique (34-15) face aux Pistons et les performances décevantes des anciens Celtics.
"On doit rester positif. C'est dur quand on voit notre bilan, mais il faut garder la tête haute. Ça ne sert à rien de dire les choses, il faut agir maintenant. Les retours de mi-temps sont notre point de faible. Est-ce que c'est insultant que J-Kidd dise que les remplaçants ont plus d'énergie ? C'est lui le coach et il prend les décisions, on a confiance en ses choix. Bien sûr que Kevin (Garnett) et moi devons faire plus, c'est évident", explique P-Double.
Venons en à Jason Kidd. Le coach de Brooklyn laisse perplexe, c'est le moins que l'on puisse dire. Impossible de savoir, lorsqu'il se plie à la traditionnelle conférence d'après-match, s'il est complètement dans la lune et déconnecté de la réalité de son équipe, ou s'il est simplement persuadé que son boulot va finir par payer. En tout cas, l'ancien meneur All-Star n'a pas l'air plus désespéré que ça. Dans les travées et les couloirs du Barclays, personne ne donne pourtant cher de sa peau.
"Les coaches et les joueurs doivent s'améliorer. On ne finit pas nos actions et les adversaires arrivent à nous mettre des paniers difficiles. On a pris 19 points en contre-attaque, c'est un souci. On n'arrivait tout simplement pas à revenir dans notre camp. Je ne sais pas si ça va passer par des changements ou par autre chose mais il faut qu'on règle ça".
Kidd l'avait déjà sous-entendu lors des premières déconvenues, les titulaires ne donnent pas assez. Face aux blessures à répétition de Deron Williams et à l'absence de Brook Lopez, le voilà contraint de redistribuer un peu les cartes. Dans son style un peu particulier, Andray Blatche a marqué des points récemment, alors que Mirza Teletovic et Miles Plumlee ont apporté un peu d'énergie et d'audace contre Detroit, en débutant le 4ème quart-temps. De là à imaginer un 5 complètement chamboulé ou des changements plus fréquents en cours de match ?
"Ce n'est pas moi le coach. On joue tous très mal, on ne va pas dire qu'untel ou untel joue mieux", a lâché dans la souffrance un Blatche très abattu, prostré devant son casier et englobant même Joe Johnson, irréprochable et impressionnant au scoring depuis deux matches.
Il est compliqué d'imaginer les choses s'arranger dans l'immédiat pour les Brooklyn Nets. Les équipes jeunes et rapides leur posent encore plus de problèmes. Or, c'est sur le parquet des Raptors vendredi que les New-Yorkais vont tenter de se refaire la cerise et d'éviter une 6ème défaite consécutive...