Ces 15 hommes de l’ombre qui vont faire la différence cette saison

Toute équipe ambitieuse a besoin de role players inattendus qui dépassent leur fonction. En voici quelques uns pour la saison NBA à venir.

Ces 15 hommes de l’ombre qui vont faire la différence cette saison

Parfois, une qualification en playoffs, en play-in tournament ou simplement le gain de l'avantage du terrain au 1er tour des playoffs, se jouent sur des détails. Ce peut être, par exemple, une saison inattendue d'un role player, pas encore sorti de l'ombre ou très peu médiatisé. On a identifié quelques profils de joueurs qui ne seront pas dans la lumière cette saison en NBA, mais qui ont des chances d'avoir un impact décisif sur le classement de leur équipe.

Sam Hauser (Boston Celtics)

Rien à voir avec Doogie Hauser, l'ado-médecin joué par Neil Patrick Harris dans les années 90 (les vieux savent), si ce n'est la couleur de cheveux. Sam Hauser est un secret bien gardé par les Celtics, qui ne vont pas pouvoir le planquer bien longtemps. La saison dernière, déjà, on avait eu vent du côté machinesque à 3 points de l'ancien universitaire de Marquette et Virginia à l'entraînement. Avec son faible temps de jeu (6 minutes en moyenne sur 26 apparitions) l'an passé, difficile de se mettre en évidence.

Il se murmure que Hauser est époustouflant depuis la reprise et le début du training camp. On a pu le voir contre les Raptors la nuit dernière (22 pts avec 5 paniers à 3 points), il saisira toutes les chances qui lui seront données à l'aile. Avec le changement de coach et les absences, on ne serait pas étonné de le voir devenir une bouffée d'air frais en sortie de banc, avec des minutes fortement accrues par rapport à la saison dernière.

Nic Claxton (Brooklyn Nets)

La saison dernière, on a surtout parlé de Nic Claxton pour sa maladresse sur la ligne (4/22 sur les derniers playoffs). C'est évidemment pénalisant, mais il faut aussi lui accorder le crédit qui lui est dû et qu'il semble en mesure de réclamer dans les mois qui viennent. Avec Kevin Durant, Kyrie Irving et Ben Simmons sur le parquet, plus Joe Harris pour artiller, Claxton aura un rôle fondamental pour servir de liant dans toute cette histoire.

Brooklyn a besoin qu'il fasse le sale boulot en étant dans l'énergie et le combat constants. Ca tombe bien, l'intérieur de 23 ans a montré des aptitudes dans la protection du cercle et la capacité à cavaler sur le terrain. S'il arrive à éviter les blessures et que son coach parvient à déjouer la problématique d'avoir deux non-shooteurs en même temps sur le parquet lorsque Ben Simmons le foule aussi, Nic Claxton peut être la très bonne surprise à Brooklyn cette saison et aider les Nets à remplir leurs objectifs.

Son importance est fondamentale tant les Nets sont léger sur ce poste 5...

Isaac Okoro (Cleveland Cavaliers)

Est-on vraiment un joueur de l'ombre lorsque l'on est titulaire et pas forcément beaucoup mis en concurrence sur le poste 3 ? Dans le cas d'Okoro, on considère que oui, tant l'attention était et sera portée sur d'autres joueurs que lui tout au long de la saison sur le plan offensif. Avec Darius Garland, Donovan Mitchell et Evan Mobley, les Cavs ont une force de frappe importante qui va décharger Isaac Okoro de certaines tâches offensives dans lequel il était trop sollicité à son goût jusque-là.

On va pouvoir le voir se concentrer sur deux aspects cruciaux pour Cleveland, comme pour lui : la défense, où son potentiel est énorme, et les shoots dans le corner, où il doit clairement s'améliorer. S'il excelle comme 3 and D, en laissant les gros noms faire le reste du job, les Cavs auront alors vraiment les moyens de leurs ambitions.

 Jose Alvarado (New Orleans Pelicans)

"Grand Theft Alvarado" a largement contribué au superbe run des Pelicans pour se qualifier au 1er tour des playoffs la saison dernière. La logique voudrait que la petite hype retombe un peu, maintenant que les Pels vont déployer leur armada offensive avec Zion Williamson, Brandon Ingram et CJ McCollum. Sauf que c'est avec le fighting spirit et l'envie de tout dévorer de joueurs comme Alvarado que NOLA arrivera justement à répondre aux attentes.

Ses interceptions d'escroc, son +/- et sa gnaque dans un rôle de back-up à la mène seront particulièrement importants pour le groupe de Willie Green.

On aurait bien mis Herb Jones, mais il n'est déjà plus dans l'ombre et est un indispensable dans le cinq grâce à ses prouesses défensives.

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Matthew Dellavedova (Sacramento Kings)

Si Matthew Dellavedova a quitté son continent pour revenir en NBA, c'est parce que le challenge lui plait. Sacramento a besoin d'un changement de culture pour que l'étiquette de franchise de la lose cesse de lui coller à la peau. On a tous besoin d'un Australien mort de faim prêt à défendre le plomb sur n'importe quel adversaire, quel que soit le nombre de centimètres qu'il lui rend.

"Delly" a déjà remporté un titre NBA et vécu des Finales. Même si son temps de jeu ne sera peut-être pas gigantesque, ce qu'il va apporter dans le vestiaire s'annonce inestimable et peut aiguiller les Kings vers le chemin d'un retour en playoffs, 17 ans après leur dernière participation.

 Gary Payton II (Portland Trail Blazers)

Il va encore sortir du banc, comme à Golden State, et encore être un déclencheur de tout un tas de situations et de dynamiques positives, sans que la lumière ne se porte sur lui. Poste 4 dans un corps d'arrière, le fils du Glove est une superbe recrue pour les Blazers, qui manquaient justement de joueurs avec cet appétit, ce talent défensif et cette culture de la gagne qu'il a pu développer chez les Warriors. Sa présence sera l'un des ingrédients du retour en playoffs des Blazers après une saison au purgatoire.

Frank Ntilikina (Dallas Mavericks)

Vous allez dire qu'on est encore trop chauvins avec Frank Ntilikina et vous aurez raison. Mais on ne va pas lâcher le French Prince après tout ce temps alors qu'il a trouvé un petit spot à sa mesure dans une équipe très ambitieuse et nettement moins dysfonctionnelle que les Knicks, non ?

Jason Kidd l'a dit durant la pré-saison, Ntilikina sera dans la rotation des meneurs, pourra être un ball handler occasionnel et aura à nouveau pour mission de verrouiller des adversaires précis sur des missions suicide d'une dizaine de minutes. On n'en demande pas plus et c'est peut-être dans ce costume que l'ancien Strasbourgeois s'exprimera le mieux et aura un vrai impact sur la saison des Mavs.

Donte DiVincenzo (Golden State Warriors)

Bob Myers continue de faire des merveilles en termes de recrutement. S'il échappe aux blessures, DiVincenzo est une addition incroyable et qui semble totalement adaptée à ce que proposent les Warriors. Le MOP du Final Four NCAA 2018 a les cannes pour le style offensif éreintant, l'énergie pour être un référent du second unit et le talent de scoreur et de shooteur pour se fondre dans le projet.

Dans une saison où les médias seront encore logiquement concentrés sur Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green et Andrew Wiggins, l'ancien joueur des Bucks risque de faire de jolis dégâts en toute discrétion pour permettre aux cadres de souffler.

 Santi Aldama (Memphis Grizzlies)

Sa saison rookie a été discrète, mais il semblerait que l'Espagnol soit pressenti pour être starter le temps que Jaren Jackson Jr revienne de son opération, ce qui pourrait prendre un certain temps. Aldam est le genre de garçon qui peut se révéler et, puisqu'il ne jouait que très peu l'an dernier, apporter quand même un souffle nouveau à une équipe où tout le monde se connaît très bien. En début de semaine, l'intérieur de 21 ans a compilé 21 points et 6 rebonds à 4/5 à 3 points contre Orlando, ce qui a poussé son coach Taylor Jenkins à dire de lui :

"Il joue avec une confiance magnifique jusqu'ici. Je vois de superbes choses de sa part en défense, mais aussi en attaque avec ses coupes, la manière dont il rentre ses shoots et ses qualités de playmaker".

Bruce Brown (Denver Nuggets)

Il l'a dit lui-même à son arrivée, "Denver c'est quand même plus tranquille que Brooklyn". Tu m'étonnes... Brown faisait partie des joueurs irréprochables la saison dernière dans le marasme des Nets. Depuis qu'il a déménagé dans le Colorado, il est en tout cas comme un poisson dans l'eau de l'aveu de son coach Michael Malone.

On le voit beaucoup à la mène avec le second unit en pré-saison, les Nuggets ayant perdu Monte Morris, parti à Washington. Il y incarnera stabilité et intensité défensive, un peu en mode couteau-suisse, et fera beaucoup de bien à sa nouvelle équipe, en même temps qu'à sa cote en NBA.

 De'Anthony Melton (Philadelphie Sixers)

Les Sixers sont traditionnellement embêtés par les meneurs et arrières, qui les font fréquemment souffrir puisqu'ils n'ont pas de réponse à leur proposer défensivement. De'Anthony Melton est en partie là pour répondre à ces problèmes, lui qui est à la fois un joueur compétent offensivement et un très bon défenseur.

Melton sera dans un premier temps le back up de James Harden, avec comme tâche importante de faire en sorte que Philadelphie ne soit pas en difficulté en attaque lorsque le barbu en chef n'est pas sur le terrain, tout en étant plus saignant que lui défensivement, ce qui ne sera pas trop compliqué.

Dalano Banton (Toronto Raptors)

Sorti un peu de nulle part l'année dernière, Banton a fait admirer sa longueur et son activité all-around pendant de belles séquences lors desquelles les Raptors étaient un peu légers. On devrait le voir plus longuement cette saison, lui qui a réalisé une superbe AmeriCup avec le Canada et a été désigné MVP du début du training camp par son coach Nick Nurse. Il y a de la place pour faire son trou, dans une équipe qui ne refuse jamais d'opportunités aux plus méritants.

Austin Reaves (Los Angeles Lakers)

Rayon de soleil dans la grisaille la saison dernière, Reaves aura un rôle crucial chez ces Lakers version Darvin Ham. Le nouveau coach de L.A. compte sur lui, probablement dans son cinq, pour apporter le sérieux défensif et la justesse dans quasiment tout ce qu'il fait que l'on avait pu entrevoir en 2021-2022. Le parallèle avec Alex Caruso est un peu facile, mais c'est pourtant exactement ce dont ont besoin les Angelenos pour trouver un équilibre et une alchimie.

John Wall (Los Angeles Clippers)

C'est fou de se dire qu'un multiple All-Star, ex-franchise player et n°1 de Draft est un joueur de l'ombre en NBA. C'est pourtant avec cette approche qu'il entend débuter la saison, en faisant ce qu'on lui demande de faire en sortie de banc pour que les Clippers restent crédibles avec un meneur d'un genre différent de celui de Reggie Jackson.

Il y a un monde où Wall retrouve son niveau défensif tout en restant un très bon pourvoyeur de caviar. C'est tout ce que lui demandera Tyronn Lue, en sachant que la lumière et le gros des responsabilités seront sur les épaules du tandem Kawhi Leonard-Paul George.

Isaiah Hartenstein (New York Knicks)

Ce n'est pas la signature qui a fait le plus de bruit cet été, mais Hartenstein est un joli coup pour les Knicks. Ils vont enfin avoir un profil différent à l'intérieur, avec de vraies bonnes mains, une qualité de passe et la capacité de s'écarter pour shooter. Tyronn Lue, qui l'a coaché chez les Clippers la saison dernière, a dit de lui que l'on ne se rendait pas compte de tout ce qu'il avait apporté à L.A. la saison dernière. New York, qui espère avoir son mot à dire dans la course au play in tournament, comptera sur l'international allemand pour franchir le cap dans un rôle de super sub à l'intérieur.