Leçons de l’été : Les Chicago Bulls, c’est sexy et prometteur

Invaincus tout au long de la compétition, les Chicago Bulls ont remporté la Summer League sur un buzzer beater de Denzel Valentine hier soir.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Leçons de l’été : Les Chicago Bulls, c’est sexy et prometteur
Premier règle concernant la Summer League : ne jamais tirer aucune conclusion de la Summer League. Le niveau y est nettement moins élevé qu’une opposition entre les Philadelphie Sixers et les Los Angeles Lakers en saison régulière. Le score importe peu. Les prospects sont là pour se montrer, qu’il s’agisse des meilleurs rookies fraîchement draftés ou des joueurs obscures morts de faim en quête d’un contrat. Ceci étant dit, les Chicago Bulls ont séduit pendant la compétition d’été. Le noyau dur de l’équipe était composé de joueurs déjà assurés d’avoir leur place au sein de l’effectif l’an prochain. Moins de stress, mais pas moins de motivation. Les taureaux n’ont pas simplement pas cédé au « à toi, à moi » qui régit la plupart des rencontres de Summer League. Ils ont essayé de jouer ensemble, porté par quatre jeunes hommes : Bobby Portis, Cristiano Felicio, Denzel Valentine et Jerian Grant. Ils ont joué pour la gagne et ils n'ont pas perdu un match, remportant le tournoi avec sept victoires consécutives dont une dernière au scénario renversant contre les Minnesota Timberwolves.
« Ceux qui disent que ce n’est que la Summer League n’ont jamais gagné la Summer League », assure Denzel Valentine, auteur de tirs héroïques pour offrir la gagne à son équipe. « C’est une mentalité de loser. Si vous êtes là, c’est pour gagner. »

Un quatuor jeune et talentueux

Une déclaration à l'image de l'état d'esprit de cette formation estivale des Bulls. Portis était leur patron. L'intérieur sophomore avait déjà montré de belles choses lors de la deuxième partie de sa première saison NBA et il a confirmé en dominant une plus faible opposition ces derniers jours. Constamment proche du double-double, il a été le leader offensif de Chicago avec 17 points en moyenne par match (et 9,4 rebonds) et un très intéressant 41% de réussite derrière l'arc. Il a affiché l'étalage complet de ses atouts : un tir à mi-distance, un tir à trois-points en progression, du scoring dans la raquette, un alliage de puissance et de mobilité et du rebond. C'est donc sans surprise qu'il a été élu dans le premier cinq de la compétition avant même la victoire finale des Bulls, une rencontre au cours de laquelle il a cumulé 26 points, 10 rebonds et quatre tirs à trois-points.
[superquote pos="d"]« Ceux qui disent que ce n’est que la Summer League n’ont jamais gagné la Summer League. Si vous êtes là, c’est pour gagner. » Denzel Valentine[/superquote]« J’essaye de devenir un joueur plus complet. J’ai toujours été un bon rebondeur et un gars qui court beaucoup. J’essaye d’ajouter des moves au poste bas et d’être plus régulier. »
L'association de Bobby Portis avec Cristiano Felicio a posé bien des problèmes aux autres équipes engagées à Las Vegas. Ils ne sont pas les joueurs stars de la ligue estivale - Kris Dunn, Devin Booker, D'Angelo Russell, Brandon Ingram et Ben Simmons étaient bien plus observés - mais leur expérience acquise en NBA l'an passé leur a permis de maltraiter les raquettes adverses tout au long de la compétition. Le pivot brésilien n'était même pas cité parmi les 60 prospects les plus intéressants de la cuvée 2015 - il n'a pas été drafté - mais il s'est tout de même fait une place dans la ligue aux Chicago Bulls. Il a lui aussi apporté sa pierre à l'édifice en Summer League avec plus de 11 points et 6 rebonds de moyenne à un impeccable 75% de réussite sur l'ensemble de la compétition. A 24 ans, il va pouvoir bénéficier d'un temps de jeu revu à la hausse l'an prochain suite aux départs de Joakim Noah et Pau Gasol. Une belle récompense pour cet intérieur dur au mal doté de bonnes mains. Portis et Felicio ont fait le boulot dans la peinture mais ce sont les arrières des Bulls qui ont offert le titre hier soir. Jerian Grant a été élu MVP de la finale en postant 24 points, 10 rebonds et 5 passes contre les Wolves. Le meneur, récupéré dans le cadre du transfert de Derrick Rose aux New York Knicks, doit encore soigner son shoot mais il a un potentiel intéressant. Il est athlétique, il est jeune. Des caractéristiques recherchés par les Bulls pour traverser cette période de transition d'une ère à une autre. [caption id="attachment_316588" align="alignleft" width="318"] Excellent en NCAA, Denzel Valentine est prêt pour la NBA.[/caption] Son partenaire dans le backcourt, Denzel Valentine, a été terriblement maladroit lors de l'ultime rencontre mais il a planté le tir à trois-points pour arracher la prolongation a il a achevé les Timberwolves d'un autre shoot à mi-distance au buzzer.
« Je ne suis pas là par hasard. Les Bulls m’ont choisi (à la draft) car je suis un joueur sûr de lui capable de répondre présent quand l’équipe a besoin d’un winner », assure le héros du soir.
Valentine était le meilleur joueur universitaire la saison dernière - 19,2 points, 7,5 rebonds et 7,8 passes lors de sa quatrième année à Michigan State - et il est d'ores-et-déjà prêt pour les joutes de la NBA. Comparé à un Draymond Green en plus petit, il est capable de tout bien faire sur un parquet, ce qui devrait permettre à Fred Hoiberg de le faire jouer sur plusieurs postes dans différentes situations. Il a déjà fait preuve de polyvalence cet été et a démontré sa capacité à noircir la feuille de statistiques avec plus de 11 points mais aussi presque 7 rebonds et 3 passes de moyenne. S'il finit par mettre ses tirs ouverts, le coach des Chicago Bulls lui trouvera du temps de jeu.

Un groupe dominant en Summer League et déterminant en NBA ?

[caption id="attachment_313453" align="alignleft" width="318"] Doug McDermott aura un rôle important la saison prochaine.[/caption] Car ce qu'il y a de plus excitant avec cette équipe estivale des Bulls - et ce qui explique aussi son succès - c'est que ce même groupe d'hommes forts va en réalité avoir un vrai rôle en NBA. Les quatre joueurs clés de la Summer League seront aussi les back-up attitrés des titulaires à Chicago. Portis en ailier-fort, Felicio en pivot (surtout si Taj Gibson est transféré), Grant derrière Rajon Rondo et Valentine en soutien de Dwyane Wade. A ce quatuor s'ajoute Doug McDermott, lui aussi promis à un rôle plus important cette saison. Le shooteur a déjà plus de bouteilles que ses coéquipiers du banc. Il a déjà débuté dans le cinq et tournait à plus de 9 points par match lors de sa saison sophomore (avec aussi 42% derrière l'arc). Il va attaquer sa troisième année dans la ligue et c'est avec Team USA - où il joue les partenaires d'entraînement - qu'il prépare le prochain exercice. McDermott est l'un des rares joueurs de l'effectif capable de faire mouche de loin. Une qualité appréciée en NBA mais d'autant plus utile aux Bulls qui auront bien besoin d'un joueur pour étirer la défense adverse.
« Ces gars-là (Rondo, Wade, Jimmy Butler) vont attirer l’attention de la défense. C’est une bonne chose pour moi. »
Le joueur de 24 ans est susceptible de prétendre à une place dans le cinq majeur si jamais l'association entre Rondo, Wade et Butler venait à faire preuve d'un trop plein d'incompatibilité et si l'un d'entre eux - sans doute Wade - acceptait un rôle de sixième homme à la Manu Ginobili. Mais un tel scénario semble encore lointain. Les Chicago Bulls vont donc avoir un banc composé de Grant, Valentine, McDermott, Portis et Felicio sans oublier Taj Gibson et Isaiah Canaan. Si l'effectif soulève plusieurs interrogations, notamment sur la capacité des stars à évoluer ensemble, les Bulls seront intéressants à suivre, notamment pour leurs jeunes joueurs du banc prometteurs.
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