DeAndre Jordan, métamorphose en cours

Machine à dunker depuis son arrivée dans la ligue, DeAndre Jordan a vraiment franchi un cap aux côtés de Doc Rivers. Le pivot des Clippers est désormais un candidat au titre de DPOY.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
DeAndre Jordan, métamorphose en cours
DeAndre Jordan est un show man. Ses dunks font le tour de la planète et le pivot athlétique des Los Angeles Clippers a encore ajouté un poster à sa collection personnelle après avoir écrabouillé Glen « Baby » Davis cette nuit. Oui, D.J. a le sens du spectacle comme son coéquipier et grand ami Blake Griffin. Ensemble, les deux jeunes joueurs ont pris l’habitude de squatter les tops 10 chaque soir de match. Ensemble, ils n’ont pas encore passé un second tour de playoffs et ce malgré la présence de Chris Paul ou encore Jamal Crawford, Matt Barnes, etc. Sous les ordres de Vinny Del Negro, DeAndre Jordan était un avant tout un pivot jeune et très athlétique incapable de rentrer un lancer-franc. Pour éviter de pénaliser son équipe, le coach n’avait pas d’autre choix que de laisser le natif de Houston sur le banc dans les fins de match serrées. Aux yeux des dirigeants des Clippers, Jordan n’était pas vraiment perçu l’avenir de la franchise – même s’il a été resigné pour 43 millions sur quatre en 2011 – mais plutôt comme un joueur susceptible d’être échangé pour attirer un plus gros poisson. Et puis Doc Rivers est arrivé.

De show man à défenseur de l'année ?

Le « Doc » est l’un des quatre coaches en activité à posséder une bague de champion NBA. Et ce n’est pas pour rien. L’ancienne légende du banc des Celtics a un impact psychologique non négligeable sur ses troupes. Par son discours, ses méthodes et son charisme, Rivers sait métamorphoser ses joueurs, quand bien même cela parait impossible. Dès son arrivée à la tête des Clips cet été, le coach a fait part de ses projets pour DeAndre Jordan.
« Doc m’a lancé un défi cet été. Il veut que je sois le meilleur défenseur de l’année », racontait le pivot californien au mois de novembre.
DeAndre Jordan meilleur défenseur de l’année ? Le pivot jugé trop soft pour contenir les meilleurs intérieurs de la Conférence Ouest en playoffs ? Doc Rivers a tenu à faire croire à son géant que c’était possible. Et D.J. y a cru.
[superquote pos="d"]"Je veux remporter le DPOY" D.J. [/superquote]« Je suis prêt à relever le défi. C’est clairement l’un de mes objectifs. Je ne veux pas le gagner qu’une fois mais plusieurs fois (le trophée de DPOY). Cela s’obtient sur la durée donc j’essaye de m’améliorer à chaque match. »
Juste après l’arrivée de Doc Rivers, une rumeur insistante d’un échange entre Jordan et Kevin Garnett a tenu à motiver encore plus le jeune big man des Clippers.
« Je ne veux pas que Doc se dise ‘oh non, nous aurions pu avoir KG ici.’ Tant que Doc me veut ici, je veux être ici. Je sais qu’il est l’un des meilleurs coaches de la ligue. Je veux jouer pour lui. Je sens que Doc peut m’aider à devenir le meilleur défenseur de l’année. Je sais qu’il met vraiment l’accent sur la défense. »

Changement d'attitude

[caption id="attachment_126151" align="alignleft" width="300"] DeAndre Jordan met désormais l'accent sur la défense.[/caption] Même ses coéquipiers ont senti un changement chez DeAndre Jordan lors du training camp comme l’explique ESPN. Le joueur de 25 ans a été nommé co-capitaine de l’équipe. Il s’est donc senti investi d’une mission. Jordan ne veut plus seulement faire le spectacle, il veut défendre dur, être compétitif et viser les sommets. Avant même le début de la saison, il est devenu l’un des joueurs les plus importants de l’effectif. Et pour cause, Doc Rivers sait bien que le succès de sa formation passe par une métamorphose du joueur drafté au second tour en 2008.
« La confiance, c’est vraiment la clé pour lui », raconte Blake Griffin. « Il joue bien lorsqu’il sent que l’on a confiance en lui. On lui dit de ne pas s’inquiéter lorsque nous sommes dans le quatrième QT. Il apporte plus de positif que de négatif. Il peut influencer le jeu de tellement de manières différentes. »
DeAndre Jordan est devenu le patron de la défense des Clippers. C’est un ogre aux rebonds (13,5 prises par match, meilleur rebondeur de la ligue) et il est une menace défensive sous le cercle (2,4 blocks). Cette nuit, il a compilé 14 points, 17 rebonds et 8 contres en 32 minutes face au Magic, rien que ça. Le type de performance dont le joueur est devenu coutumier. Il a pris moins de dix rebonds à seulement cinq reprises en 37 rencontres. Ce n’est plus arrivé depuis le 11 décembre dernier et une victoire face à Boston. En novembre, contre Sacramento, il a frôlé le triple-double avec 10 points, 15 rebonds et 9 blocks. Bref, DeAndre Jordan est devenu une machine nettement plus crédible en défense.
« Je pense qu’il a réalisé qui il est. Il est génial », assure Doc Rivers. « J’étais sur son dos lors des quatre dernier matches. J’ai vraiment été dur avec lui lors des dernières 48 h car il était distrait par d’autres trucs (rumeurs de transfert de Blake Griffin ?). Cette nuit, il a rejoué comme il l’a fait depuis le début de la saison. Il était concentré en défense. »

Un peu de Ben Wallace dans le moteur ?

DeAndre Jordan est un candidat au titre de meilleur défenseur de l’année, même si, a priori, le trophée semble déjà promis à Roy Hibbert, le pivot des Indiana Pacers. Mais Doc Rivers continue de pousser son jeune joueur. Pour renforcer encore la confiance de ce dernier, Doc compare Jordan à Bill Russell, son idole.
[superquote pos="d"]"La confiance, c'est la clé pour lui" Blake Griffin[/superquote]« D.J. me rappelle ce gars de Boston. Je continue à dire que s’il y a un meilleur défenseur dans la ligue, je ne le connais pas. Il était phénoménal cette nuit. »
Pour la comparaison avec Bill Russell, on attendra encore un peu. A la limite, on pourrait trouver quelques points communs (sans parler de vraie ressemblance) entre DeAndre Jordan et Ben Wallace, la légende des Detroit Pistons. Comme lui, Jordan est limité en attaque. Comme lui, il n'était pas censé être une star dans cette ligue. Comme lui, il collectionne les rebonds et les contres au sein d'une équipe qui aspire à aller loin en playoffs mais que personne ne voit décrocher le Graal (ne  voyait dans le cas de "Big Ben"). Comme lui, la ligne des lancers-francs est synonyme de cauchemar. C’est bien le domaine où le jeune joueur de Los Angeles doit progresser désormais. Il tourne autour des 40% cette saison et sa maladresse pourrait jouer un rôle en playoffs. Mais comme l’expliquait donc Blake Griffin, DeAndre Jordan a appris à peser sur une rencontre de nombreuses façons différentes, notamment en défense.
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