A la rue, Deron Williams est un sacré flop pour les Cavs

A la rue, Deron Williams est un sacré flop pour les Cavs

Deron Williams était l'un des meilleurs joueurs de sa génération. A seulement 32 ans, ce qu'il montre sous le maillot des Cavs est alarmant et indigne de son talent passé.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Nous sommes le 24 janvier 2017. Les défaites s'enchaînent pour les Cavs et LeBron James est excédé. Le "Chosen One" ne cache plus son aigreur et lâche devant la presse des mots qui font évidemment le tour des médias NBA.

"On a besoin d'un putain de playmaker".

En somme, un joueur capable d'organiser le jeu derrière Kyrie Irving et de le faire souffler. Un coup de pression que goûte peu le General Manager David Griffin, souvent considéré comme un simple exécutant des souhaits de sa star. Griffin fait néanmoins bien le job. Quelques semaines après la sortie de LeBron, le public de Cleveland, qui s'attendait probablement à voir débarquer Mario Chalmers ou un meneur du même acabit, apprend la signature de Deron Williams, libéré par Dallas. Pour ceux qui ne suivent le basket que depuis la montée en puissance des Golden State Warriors, "D-Will" n'est pas n'importe qui.

Le meilleur meneur officieux de NBA

Avant de s'enfoncer dans le bourbier de Brooklyn et de se relancer tant bien que mal à Dallas, le Texan était une pointure : trois fois All-Star, deux fois membre d'une All-NBA 2nd Team et double champion olympique avec Team USA. Mieux, beaucoup, nous y compris, estimaient que Chris Paul et lui étaient les deux meilleurs meneurs de la ligue entre 2008 et 2012. Niveau CV et expérience, les Cavs pouvaient difficilement rêver mieux. Certes, ses problèmes au cheville, son poids aléatoire et le fait qu'il ait été identifié comme l'homme qui a eu la tête du mythique Jerry Sloan à Salt Lake City lui ont fait perdre son statut de star NBA. Mais en back up d'Uncle Drew, on l'imaginait encore capable de quelques entrées tranchantes et décisives. https://www.youtube.com/watch?v=RRUT940KE1g&t=73s Cleveland semblait enfin disposer d'un joueur de haut niveau à ce poste en sortie de banc, là où Golden State peut s'appuyer sur le discret mais brillant Shaun Livingston depuis trois ans. Quatre mois et demi et deux matches des Finales NBA 2017 plus tard, Griffin regrette sans doute de ne pas avoir misé sur un autre cheval. Qu'il semble loin le temps où Deron Williams donnait des maux de tête à toutes les défenses NBA et tournait à 20 points et 10 passes de moyenne tout en étant un membre indiscutable de Team USA...

Chalmers, Cole ou Krypto-Nate auraient peut-être fait mieux...

A l'heure qu'il est, par rapport à ce qu'il apporte à ce groupe (sur le terrain, puisqu'en dehors il est difficile de mesurer son éventuel impact), D-Will est presque devenu un poids. En tout cas, c'est un non-facteur. Pas plus utile que le rookie Kay Felder, envoyé en D-League, et probablement pas plus performant que ne l'auraient été d'autres free agents comme Chalmers, Norris Cole ou Nate Robinson... Ses 35 points en avril dernier lors d'une défaite à Miami où Tyronn Lue avait mis tout le monde ou presque au repos auraient pu être le signe d'une petite renaissance. Mais à bien y regarder, ses 10 pertes de balle et la faiblesse du groupe concocté ce soir-là rendaient presque obligatoire une prestation aussi prolifique. En playoffs, ce que l'on pressentait en le voyant se déplacer avec difficulté et chercher constamment s'est confirmée. Williams n'a jamais eu besoin de contribuer réellement lors de chacune des promenades de santé de LeBron et compagnie. Ses deux premières apparitions contre Golden State sont symptomatiques de ce qu'est malheureusement devenu Deron Williams.

Le même âge que LeBron...

Game 1 :  19 minutes de jeu, 0/4 au shoot, 2 turnovers, 3 rebonds, 1 passe décisive, 3 fautes, -8 de différentiel lorsqu'il est sur le terrain. Game 2 : 15 minutes de jeu, 0/5 au shoot, 3 passes décisives, -8 de différentiel. Au-delà de statistiques auxquelles on peut faire dire à peu près ce que l'on veut, l'ancien 3e pick de Draft à sa sortie d'Illinois est méconnaissable. A seulement 32 ans, le même âge que LeBron James, laisse une impression visuelle désastreuse. Emprunté, en difficulté sur ses courses, sa vitesse d'exécution et évidemment sa défense, Williams donne davantage l'impression d'être de la génération d'Andre Miller ou, pour rester dans cette série, de Richard Jefferson, toujours doté de bonnes cannes à 37 ans. Sa conduite de balle et ses drives ne font peur à personne. Pas plus que ses quelques tentatives de shoots à mi-distance, souvent trop courtes.

A qui la faute ?

Difficile de savoir si l'intéressé a un physique brisé ou s'il ne s'est pas mis dans les meilleures conditions possibles au moment de débuter ce challenge. Pour qu'un talent s'évapore de la sorte, on ne peut s'empêcher de penser qu'il y a, à un moment, eu relâchement ou résignation. Les Cavs savaient-ils qu'ils recrutaient un joueur aussi loin de son meilleur niveau et si peu capable d'être dans le coup face à des adversaires de haut niveau ? Si oui, leur responsabilité est engagée. Si D-Will a trompé son mode avec un workout génial (y en a-t-il seulement eu un ?) avant de retomber dans sa léthargie, on ne pourra pas vraiment les blâmer. Il est presque injuste que Deron Williams ait eu la chance de disputer des Finales NBA avant Chris Paul, son rival de (pratiquement) toujours. Il lui reste au moins deux matches pour prouver qu'il peut encore se rappeler au bon souvenir de ceux qui l'ont connu brillant sur un parquet. Sinon, il restera comme le résultat d'un "panic move" mal négocié et aura bien du mal à trouver un contender capable de lui offrir une chance de décrocher une bague.
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