Deron Williams : et si Paul Pierce avait raison ?

Deron Williams n'a inscrit que 5 points lors de ses deux derniers matches. Le meneur des Nets prouve malheureusement qu'il n'est plus que l'ombre de lui-même. Et que, comme Paul Pierce l'expliquait, la pression qui pèse sur ses épaules est trop lourde.

Deron Williams : et si Paul Pierce avait raison ?

On le croyait de retour. Notamment suite à ce match du 3 avril dernier face à Toronto. Une victoire des Brooklyn Nets face aux Raptors ponctuée par 31 points et 11 assists de Deron Williams. Deux jours après une rencontre à 26 pts et 7 assists face au rival new-yorkais, les Knicks. Et une autre victoire. Lors de la fin de la saison régulière, Deron Williams montrait qu'il en avait encore sous le capot pour permettre aux Nets de se qualifier en playoffs. Et faisait taire les critiques qui l'avaient enterré. Rangé parmi les anciens All-Star dont la splendeur n'est plus. Qui n'ont brillé qu'un court moment. Problème : ce retour de flamme dont nous avait gratifiés D-Will il y a à peine un mois s'est éteint. Au plus mauvais moment.

Un problème mental ?

Alors reste une question : et si c'était son ancien coéquipier à Brooklyn, Paul Pierce, qui avait raison ? Soit l'un des trois joueurs d'expérience avec lui et Kevin Garnett qui devaient bâtir la franchise de Brooklyn à ses débuts.

« Avant que j’arrive chez les Nets, Deron Williams ressemblait à un candidat potentiel au titre de MVP », racontait récemment Paul Pierce au sujet de D-Will. « Mais une fois qu’on a commencé à jouer ensemble, j’ai eu le sentiment que ce n’était pas ce qu’il voulait être. Il a été soumis à beaucoup de pression à Brooklyn et c’était la première fois pour lui qu’il avait une telle exposition. Les médias dans l’Utah ne sont pas les mêmes qu’à New York et ça peut atteindre certains joueurs. Je pense que tout ce qui s’est dit sur lui l’a touché ».

Aujourd'hui, KG est reparti à Minnesota. Paul Pierce montre que malgré l'âge, il peut être décisif en playoffs. Au grand dam des Raptors. Et au contraire de Deron Williams, le rescapé de BKL, qui confirme malheureusement ne pas être perméable à la pression.

Alors les fans des Nets n'en peuvent plus. Hier, ils attendaient que Lionel Hollins, leur coach, lui préfère Jarrett Jack au poste de meneur. Lequel avait inscrit 23 points lors du Game 2 face à Atlanta. Quand D-Will n'en inscrivait que 2, à 1/7 au shoot, et 0/2 à trois-points. Et, surtout, échouait dans le money time, seul face au panier, alors qu'il pouvait permettre aux Nets de recoller au score. Un bien triste symbole. Si Jarrett Jack est réputé pour briller dans de telles circonstances, sur cette action, Deron Williams confirmait que la confiance le fuyait. Ce shoot raté pourrait bien être l'un des faux pas de D-Will qui coûteront cher aux Nets dans cette série. Entre d'autres.

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Un corps fragile ?

Hier soir, les galères ont continué pour l'ancienne gloire. Le Barclays Center l'a vu se rendre l'auteur de plusieurs airballs. Et a prié pour revoir Jarett Jack à l’œuvre. D-Will a enchaîné les shoots. Sans succès. Résultat : après 3 points et un médiocre 1/8 au shoot et 1/4 à trois-points, il a été benché. Pour les seize dernières minutes. Il a ainsi regardé Jarett Jack confirmer (5 pts, 8 assists, 5 rebonds, à 1/3 au shoot, 1/1 à trois-points en 27 min). Ses coéquipiers réaliser un fulgurant 18-0 et abattre les Hawks. Puis a prétexté des pépins physiques. La raison d'une telle baisse de régime ? Peut-être. Car en plus de ses mauvaises performances, c'est également des douleurs au coccyx et à la cuisse qui ont poussé Lionel Hollins à laisser D-Will sur le banc. Et qui l'empêcheraient d'être au maximum. Jarrett Jack abonde dans ce sens.

« J'essaie juste d'être prêt quand on m'appelle », a confié le back-up après la rencontre à NorthJersey.com. « Nous avons un très bon meneur titulaire avec D-Will. Mais il est un peu amoché en ce moment. Donc je dois le soulager et donner tout mon possible. Je sais qu'il a reçu beaucoup de bosses et de bleus, sur le dos, au coccyx, aux doigts et au genou. Mais il est dur, il est robuste. Il se bat malgré ça, et je suis certain qu'il va faire un très bon match lundi. Et si ce n'est pas le cas, je suis là pour l'aider. »

Aider D-Will, oui. Mais également les deux autres membres du Big Three à qui il est censé venir prêter main forte.

Le seul absent du Big Three ?

« Si vous regardez le moment où nous avons réussi à nous qualifier pour les playoffs, tous les trois jouaient bien » rappelle Lionel Hollins. Par « tous les trois », comprendre : Deron Williams, Brook Lopez et Joe Johnson. Les trois hommes sur qui BKL compte pour jouer le rôle de cador. Les mauvaises performances de Deron Williams pourraient donc mettre rapidement fin aux espoirs des Nets dans cette série face aux Hawks. Et ce même s'ils ont accroché une victoire malgré une bien mauvaise performance de leur meneur.

Hier soir, quand D-Will (re)sombrait, Brook Lopez signait 22 points et 13 rebonds. Joe Johnson 16 pts, 5 assists et 10 rebonds (malgré un faible 5/17 au shoot, et 2/7 à trois-points). L'ancien All-Star le sait : en ce moment, il est le seul qui manque à l'appel.

« C'est frustrant pour moi d'être benché, mais nous avons gagné ce soir », a lâché le numéro 8 après la rencontre. « Et comme je l'ai déjà dit, c'est la seule chose qui compte. Brook a fait un très bon match ce soir, et ce des deux côtés du terrain, notamment au rebond. Il a tout fait ce soir. Joe a aussi très bien joué. »

Mais le tableau n'est pas totalement noir. Il est aussi possible de trouver quelques satisfactions au regard de ses trois rencontres face aux Hawks. Ainsi après avoir réalisé un premier match à 13 points, 2 assists et 4 rebonds à 5/11 au shoot, il a compensé son manque d'adresse par un plus grand nombre d'assists et de rebonds. 8 assists et 10 rebonds en 28 minutes de jeu lors du Game 2. 6 assists et 7 rebonds en 26 minutes hier soir.

À 30 ans, D-Will est bien loin de l'époque dorée de ses deux médailles olympiques et de ses trois sélections au All-Star Game. Si le physique semble l'avoir lâché au plus mauvais moment, difficile de ne pas évoquer d'abord un manque de maîtrise face à la pression. Le doute est revenu dans son esprit alors que beaucoup le croyaient disparu. Peut-être même lui. Mais certainement pas Paul Pierce...