DPOY : Pourquoi les arrières méritent d’être enfin récompensés

DPOY : Pourquoi les arrières méritent d’être enfin récompensés

Le trophée de DPOY revient bien trop souvent à des intérieurs alors que ce sont les arrières qui se coltinent les meilleurs joueurs de la ligue.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus

Depuis la création du trophée de meilleur défenseur de la saison en 1982, seuls sept joueurs extérieurs ont été nommés DPOY : Sidney Moncrief, Alvin Robertson, Michael Cooper, Michael Jordan, Gary Payton, Ron Artest et Kawhi Leonard. Tout le reste du temps, la récompense est revenue à un intérieur. Et même le plus souvent à un pivot. C’est problématique. Un déséquilibre sur lequel la journaliste Doris Burke mettait l’accent en expliquant son vote pour Marcus Smart cette saison.

« Le jeu est concentré dans le périmètre. Et ça fait bien trop longtemps que nous n’avons pas donné aux Marcus Smart, aux Mikal Bridges et à tous ces bosseurs ce qu’ils méritent. J’avais dit que je donnerai ma voix au meilleur défenseur de la meilleure équipe », confie la journaliste.

Sa position est intéressante. Elle rejoint d’ailleurs ce que Mikal Bridges, stoppeur attitré des Phoenix Suns, avait pointé du doigt récemment. Il mettait en lumière le boulot monstrueux abattu par les défenseurs extérieurs et finalement très peu récompensé.

« Jamais je ne discréditerai les intérieurs. Ils gagnent ce trophée depuis longtemps et font un énorme boulot. Mais le nombre de fois où un intérieur a été élu plutôt qu'un arrière est invraisemblable. Je pense que les gens ne se rendent pas compte à quel point il est difficile de défendre sur les meilleurs extérieurs de la ligue sans pouvoir vraiment les toucher puisqu'ils ont souvent les coups de sifflet avec eux.

J'ai le sentiment que l'on nous manque de respect et je ne parle pas particulièrement de moi. Je ne comprends pas pourquoi des arrières ne gagnent pas plus souvent. Ils doivent défendre sur des mecs qui shootent en sortie d'écran, qui jouent en isolation, avec de l'espace et des tireurs partout. Ils sont sur du un contre un face à ces gars-là et j'ai l'impression que l'on trouve ça normal.

Il n'y a pas autant d'intérieurs de talent que d'arrières et d'ailiers de talent en NBA. S'occuper d'adversaires qui jouent du poste au poste 4, c'est dur. Sur le plan des skills, comptez simplement combien il y a de joueurs vraiment forts sur les postes 1 à 4 et faites la même chose avec le poste 5. »

Pour Mikal Bridges, le trophée de DPoY doit être réformé

La NBA appartient aux arrières. D’ailleurs, au tout début des années 80, avant l’émergence de nombreux pivots dominants, les extérieurs ont raflé 5 des 6 premiers trophées. Puis les grands ont pris le relais dans les années 90. Quasiment sans partage. Un Rudy Gobert, par exemple, est évidemment un défenseur terriblement important. La pièce maîtresse du système du Jazz grâce à sa capacité à protéger le cercle. D’une certaine manière, il ralentit aussi bien des pivots que des arrières. Draymond Green et Giannis Antetokounmpo sont des cas à part puisqu'ils peuvent aussi chasser des petits au large.

Mais les chiens de garde de cette ligue se coltinent chaque soir les meilleurs attaquants adverses. Et ce sont quasiment toujours des arrières, des meneurs ou des ailiers. Leur impact défensif se lit moins dans les statistiques et c’est peut-être aussi ce qui explique leur manque de reconnaissance. La défense est un aspect que certains journalistes – ceux qui votent – maîtrisent moins bien. Mais avec les analyses de plus en plus poussées, il est temps que ça change et que les Smart, Holiday et Bridges de ce monde soient enfin mis en avant.

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