Dragic, la nouvelle dimension

S'il a manqué de peu une sélection au All-Star Game, Goran Dragic est devenu incontournable en NBA cette saison. Plus qu'une progression, une évolution.

Dragic, la nouvelle dimension
On avait laissé Goran Dragic sur une immense déception l'été dernier, lorsque la Slovénie était sortie de "son" Euro, battue en quarts de finale par l'équipe de France. Le meneur avait fait une excellente compétition, au point d'être nommé dans le meilleur 5 du tournoi en compagnie de Tony Parker. Mais comment imaginer, même après cette distinction honorifique, ce que le joueur de 27 ans allait proposer une fois rentré aux Etats-Unis ? Ce n'est pas seulement une progression à laquelle la NBA tout entière a assisté, mais une véritable évolution. Estampillé Steve Nash du pauvre lors de ses premiers pas dans la ligue, Dragic est aujourd'hui un prototype assez unique, dans un style loin d'être complètement calqué sur le génial Canadien. La filiation parait même erronée, si ce n'est par leur capacité à sublimer les Suns.

Un joueur presque impossible à défendre

On lui envoie un intérieur en sortie d'écran ? Il utilise sa vitesse pour le contourner et l'éliminer. On l'oblige à rester le plus loin possible du cercle ? Il n'hésite plus à shooter à 3 points, un secteur où il est passé de 31.9 à 41.5% en un an pour le même nombre de tentatives par match. On lui inflige une prise à deux ? Il s'appuie sur une qualité de passe intacte qui lui permet de jouer les playmakers quand la situation l'exige et de rendre ses partenaires meilleurs. Petit à petit, le voilà sorti du cliché de l'Européen surtout à l'aise derrière l'arc. Derrière George Hill (71.4% à 75/105) et son coéquipier blessé Eric Bledsoe (66,4% à 73/110), Dragic est le guard le plus efficace près du cercle, avec 66.1% de réussite (91/289). [superquote pos="d"]Hornacek : "Une performance comme la sienne alors qu'il était blessé ? C'est ce que font les stars".[/superquote]Vendredi, contre les Pelicans, c'est tout cet arsenal offensif que Goran Dragic a déployé pour battre son record de points en carrière (40), malgré une blessure à la cheville qui l'avait rendu incertain pour cette rencontre. Fêté par ses coéquipiers, qui lui avaient réservé une chaleureuse mêlée à sa sortie du parquet, l'intéressé a également reçu l'éloge appuyé de son coach Jeff Hornacek.
"Une performance comme celle-là alors qu'il était blessé prouve qu'il a franchi une nouvelle étape. C'est ce que font les All-Stars, les types que vous retrouvez dans les meilleurs 5 en fin de saison. Ils ne se cachent pas lorsqu'ils sont blessés ou moins bien. Goran a toujours eu cette mentalité. Il est à un stade de sa carrière où il a été confronté à tous les types de défense. Il est désormais capable de s'adapter à tout. Aujourd'hui, tout le monde sait qui il est", a expliqué Hornacek sur ESPN.
Le talent de Goran Dragic était déjà visible lors des saisons précédentes. Mais il a fallu qu'il se fasse un peu violence et prenne conscience qu'il avait les capacités pour être le vrai leader d'une équipe. Il a néanmoins conservé une certaine timidité face à l'enthousiasme qu'il est capable de déclencher chez des fans qui ne s'attendaient pas à être autant gâtés. D'un côté, le public de l'US Airways Center vient de passer en quelques mois d'un spectacle pauvre (et d'une dernière place à l'Ouest), à un basket hyper rapide et spectaculaire qui pourrait emmener Phoenix en playoffs.
"Je n'aurais jamais cru que le public s'enflammerait autant pour moi un jour. J'avais vu ça de leur part lorsque Steve Nash était ici. Mais pour moi... C'est une sensation incroyable et quelque chose de très spécial de voir une foule entière se lever et vous applaudir lorsque vous tirez un lancer franc".

Au côté de KD et LeBron en termes d'efficacité

Une autre preuve que Goran Dragic frappe à la porte des cadors de la NBA ? L'ancien meneur de Ljubjana est l'un des 5 joueurs de la ligue à afficher une moyenne de 20 points avec une adresse supérieure à 50%. Les autres individus présents dans ce club fermé  ? Deux intérieurs, Anthony Davis et Blake Griffin, et deux monstres : LeBron James et Kevin Durant... Des chiffres impressionnants pour un joueur drafté au second tour en 2008 (45e pick). On se dit d'ailleurs avec un peu de recul que cette cuvée regorgeait de bons joueurs après les 30 premiers choix : DeAndre Jordan, Mario Chalmers, Nikola Pekovic, ou encore Omer Asik. Pièce centrale du projet des Suns avec Eric Bledsoe, Dragic semble être arrivé à maturité. On en a désormais la confirmation : ce n'était pas uniquement pour convaincre les coaches de la ligue de le retenir au All-Star Game que le Slovène se démenait depuis le début de la saison à Phoenix. Ou alors personne ne l'a prévenu que l'évènement était passé...

Les stats en carrière de Goran Dragic

Player FG 3PT FT Reb. Misc
Year Team G Min FGM FGA FG% 3PM 3PA 3PT% FTM FTA FT% Off Def Reb Ast TO Stl Blk PF Pts
2008-09 PHO 55 13:14 1.6 4.1 39.3 0.4 1.0 37.0 0.9 1.2 76.9 0.6 1.3 1.9 2.0 1.3 0.5 0.1 1.6 4.5
2009-10 PHO 80 18:01 2.8 6.1 45.2 0.9 2.4 39.4 1.5 2.0 73.6 0.5 1.7 2.1 3.0 1.6 0.6 0.1 1.6 7.9
2010-11 HOU 22 17:10 2.7 5.7 47.2 1.3 2.5 51.9 1.1 1.6 66.7 0.5 2.0 2.5 2.5 1.0 0.6 0.2 1.6 7.7
2010-11 PHO 48 17:50 2.8 6.6 42.1 0.6 2.1 27.7 1.2 2.0 60.8 0.5 1.3 1.8 3.1 2.0 0.8 0.1 1.9 7.4
2011-12 HOU 66 26:32 4.2 9.1 46.2 1.0 3.1 33.7 2.3 2.9 80.5 0.8 1.7 2.5 5.3 2.4 1.3 0.2 2.5 11.7
2012-13 PHO 77 33:31 5.2 11.8 44.3 1.1 3.6 31.9 3.2 4.2 74.8 0.8 2.3 3.1 7.4 2.8 1.6 0.3 2.8 14.7
2013-14 PHO 54 34:40 7.3 14.2 51.2 1.6 3.8 41.5 4.5 5.9 76.7 1.0 2.4 3.5 6.1 2.9 1.4 0.2 2.6 20.6
Totals 402 23:54 3.9 8.5 45.9 1.0 2.7 36.2 2.2 3.0 74.8 0.7 1.8 2.5 4.5 2.1 1.0 0.2 2.1 11.0