Elles vont marquer la Coupe du monde 2022

La Coupe du monde 2022 débute ce jeudi pour l'équipe de France et les 12 équipes qualifiées. Petit topo sur les Bleues et les joueuses à suivre dans ce tournoi.

Elles vont marquer la Coupe du monde 2022

Histoire de ne pas trop déprimer après la fin de l'EuroBasket 2022, on va vite se reconcentrer sur la Coupe du monde 2022 pour les filles de l'équipe de France. Les Bleues sont en Australie pour y disputer le Mondial parmi les 12 équipes qualifiées. Après 8 années sous les ordres de Valérie Garnier, les Françaises sont désormais coachées par Jean-Aimé Toupane et auront fort à faire à l'autre bout du monde.

Privées de Sandrine Gruda, Marine Johannès, Endy Miyem, Olivia Epoupa ou encore Valériane Ayayi-Vukosavlejevic, les Tricolores tenteront de surfer sur leurs médailles d'argent à l'Eurobasket et de bronze aux Jeux Olympiques. Malgré les absentes et le niveau très relevé de la compétition, le groupe reste de qualité et jouera crânement sa chance dans le groupe B, en compagnie de l'Australie, de la Serbie (qui les a battues en finale de l'EuroBasket), du Canada, du Japon (médaillé d'argent aux JO) et du Mali.

L'occasion semble belle de donner progressivement de plus grandes responsabilités aux jeunes talents tricolores comme Iliana Rupert, tout juste championne WNBA avec Las Vegas, Marine Fauthoux ou Kendra Chéry et des cadres qui entrent doucement dans leur prime, comme Alexia Chartereau. En Australie, c'est Sarah Michel qui sera la capitaine des Bleues.

Les 12 joueuses de l'équipe de France pour la Coupe du monde 2022

Guards : Marine Fauthoux, Lisa Berkani, Marie-Eve Paget
Arrières/Ailières : Sarah Michel, Gabby Williams, Migna Touré, Kendra Chery
Intérieures : Helena Ciak, Alexia Chartereau, Iliana Rupert, Ana Tadic, Marième Badiane

Cette Coupe du monde 2022 vaudra le détour, notamment de par la richesse et le niveau du plateau. On vous a sélectionné 8 joueuses qui devraient marquer le tournoi de leur empreinte.

Gabby Williams (France)

Arrivée dans l'équipe à temps pour disputer l'Eurobasket 2021, Gabby Williams a parfaitement réussi son intégration, aussi bien sur le plan relationnel que sportif. Excellente dans la campagne jusqu'à l'argent à l'Euro, elle a été de nouveau déterminante pour décrocher le bronze à Tokyo. Gabby est un couteau-suisse d'élite dont la progression a encore été criante avec Seattle cette saison en WNBA. Elle est l'une des joueuses les plus actives de la ligue en défense, mais également une redoutable athlète en transition.

Son côté all-around player est une grande force pour l'équipe de France, qui pourra compter sur elle dans ce Mondial. Pour ceux qui ne connaissent pas son histoire, on le répète, il ne s'agit pas d'une naturalisation de complaisance. La mère de Gabby est d'origine française, elle a toujours de la famille en France, a joué pour le BLMA dans le championnat de France (et bientôt pour l'ASVEL) et parle français.

Breanna Stewart (Etats-Unis)

Il n'y a rien de plus dangereux que la meilleure joueuse du monde au sortir d'une saison où elle n'a pas pu atteindre ses objectifs en club. Eliminée en demi-finale des playoffs avec Seattle par le futur champion Las Vegas, Breanna Stewart a dû accepter qu'il était possible de ne pas tout gagner sur une saison, elle la machine à trophées collectifs et individuels. Autant vous dire qu'elle débarque en Australie avec Team USA pour étoffer son palmarès et rappeler qui est la patronne.

L'ailière du Storm est d'ailleurs la MVP en titre de la Coupe du monde et n'entend probablement pas laisser quelqu'un la priver du back to back. "Stewie" est la joueuse typiquement indéfendable, capable de shooter par-dessus n'importe qui, tout en étant également une plus-value en défense. Un cauchemar pour les adversaires. Si les Bleues peuvent éviter de croiser Stewart et les Américaines avant le dernier carré, ce sera déjà une victoire.

Lauren Jackson (Australie)

Lauren Jackson a longtemps été l'un des rares noms que les fans non versés dans le basket féminin étaient capables de citer dans les années 2000. Ses batailles avec Lisa Leslie, en WNBA comme dans les compétitions internationales, sont mémorables et elle en est ressortie avec deux titres de championne WNBA et 7 médailles, dont une d'or (Mondial 2006) avec son pays.

Six ans après sa retraite, la légende est de retour. A 41 ans et après avoir réussi à régler les problèmes de dos qui l'avaient contrainte à dire stop plus tôt que prévu (merci le cannabis médicinal), l'Australienne va faire un comeback dans son pays pour cet événement exceptionnel. L'intérieure n'est pas là pour faire de la figuration ou par charité. Revenue jouer en D2 australienne pour faire ses preuves, elle a écrasé la concurrence avec des stats folles et un contrat en poche pour rejouer dans l'élite la saison prochaine.

En l'absence de Liz Cambage et du drama qui l'entoure à chaque instant, d'autres joueuses pourront éclore chez les Opals sous le leadership indiscutable de "LJ". Les Bleues se mesureront à cette très grande dame du basket d'entrée, jeudi, pour leur entrée en matière dans le tournoi.

Jonquel Jones (Bosnie)

Si vous ne suivez pas la WNBA de près (à tort, le niveau y est fantastique), vous ne connaissez peut-être pas la "Bahamian Beast", Jonquel Jones. Star du Connecticut Sun (battu en Finales par Las Vegas il y a quelques jours), la MVP 2021 est une joueuse unique et brillante. Jones joue à l'intérieure à cause de sa taille (1,98m), mais avec des skills et une qualité de shoot dignes d'une arrière.

Les Bahamas n'ayant pas d'équipe compétitive sur la scène internationale, elle a choisi il y a quelques années d'accepter un passeport bosnien. En quelques compétitions, celle qui est surnommée la "Mother of Dragons" (en référence à Game of Thrones et au surnom des joueuses bosniennes, les Dragonnes) a séduit tout le monde et placé le pays sur la carte du basket féminin.

Jonquel Jones est tout à fait capable de claquer des matches à 40 points comme lors du dernier Eurobasket. Watch out...

Emma Meesseman (Belgique)

L'intérieure belge du Chicago Sky est aussi discrète et placide que totalement mortelle lorsqu'elle foule un parquet de basket. Meesseman est la pièce-maîtresse de la séduisante sélection belge coachée par le Français Valéry Demory et l'une des joueuses les plus complètes de la planète.

MVP des Finales en 2019 en WNBA avec Washington puis membre de la superteam d'Ekaterinburg en Euroleague avant la guerre en Ukraine, la Flamande est une point forward capable de rendre les autres meilleures, tout en prenant les choses en main si le besoin s'en fait sentir.

Par sa seule présence, quand même conjuguée à celle de l'excellente meneuse de l'ASVEL Julie Allemand, elle fait des Belgian Cats des prétendantes à une médaille mondiale.

Yvonne Anderson (Serbie)

Les Serbes arrivent en Australie franchement dépeuplées avec des absences de cadres en pagaille, notamment l'emblématique Sonja Vasic et les "Françaises" Ana Dabovic et Aleksandra Crvendakic. Cela dit, Marina Maljkovic, l'une des meilleures coaches européennes, si ce n'est plus, est toujours là pour faire fonctionner l'ensemble. Personne ne prendra la Serbie, championne d'Europe en titre, à la légère, malgré les défections.

Naturalisée avant l'EuroBasket 2021, l'Américaine Yvonne Anderson a rapidement été une énorme plus-value pour sa nouvelle nation à un poste où elle manquait de talent et d'expérience. Déterminante, notamment pour battre la France en Finale, elle sera à nouveau là pour apporter des garanties à Maljkovic à la création.

Anderson, par ailleurs, s'est engagée avec Bourges pour la saison prochaine en LFB et en Euroleague.

Sika Koné (Mali)

Le Mali n'est pas loin d'être le petit poucet de cette Coupe du monde 2022, ce qui n'enlève rien à l'exploit d'être parmi les 12 meilleures nations de la planète. Les Maliennes ont la chance de compter dans leurs rangs Sika Koné, considérée comme la joueuse la plus prometteuse de tout le continent africain.

Draftée au 3e tour par New York en 2022, Koné aurait été sélectionnée plus haut sans une blessure qui l'a handicapée dans le championnat espagnol au mauvais moment. Douée des deux côtés du terrain, impressionnante d'intensité, la poste 4 du groupe coaché par Joaquin Brizuela va pouvoir montrer au monde l'étendue de ses capacités et, pourquoi, pas faire du Mali une équipe poil à gratter dans ce tournoi.

Lors de la Coupe du monde U19 l'année dernière, Sika Koné tournait à 26.2 points et 14.8 rebonds de moyenne, histoire de vous montrer à quel point elle est capable de dominer son sujet.

Ramu Tokashiki (Japon)

On adore Mai Yamamoto, star du 3x3 japonais présente dans le groupe pour sa première Coupe du monde à 22 ans, mais difficile de savoir quel sera son temps de jeu. Ce tournoi marque en revanche le comeback de celle qui fut un temps le plus grand espoir du basket japonais, Ramu Tokashiki. L'ancienne intérieure de Seattle, victime d'une rupture des ligaments croisés l'année des J.O., va apporter son énergie et son envie de rappeler qu'elle n'est pas n'importe qui.

Les Nippones ont perdu des éléments importants de l'équipe qui a décroché la médaille d'argent à Tokyo. Rui Machida, la géniale passeuse des Washington Mystics, a émis le souhait de souffler, et Tom Hovasse, le coach à l'origine de cet exploit, est parti entraîner les garçons. L'expérience et le talent de Tokashiki, en plus de ceux de la scoreuse Maki Takada au poste 4, seront déterminants.