France-Italie, comment les Bleus peuvent éviter le traquenard

Les Bleus sont aux portes des demi-finales, avec un rendez-vous délicat à négocier contre l'Italie. Voici ce qu'ils doivent faire pour ne pas tomber dans le piège.

France-Italie, comment les Bleus peuvent éviter le traquenard

L'équipe de France a une occasion en or de rejoindre le dernier carré de l'Eurobasket, mercredi, à 17h15, contre l'Italie. On s'attendait tous à voir les Bleus défier la Serbie en position d'outsiders. Ils devront finalement à nouveau en découdre avec les Italiens, tombeurs de Nikola Jokic et sa bande à la surprise générale. Voilà qui change évidemment les données du problème et les perspectives des Tricolores pour la suite du tournoi.

Voici comment Evan Fournier et ses camarades peuvent viser la qualification et, peut-être, s'offrir une demi-finale explosive contre la Slovénie de Luka Doncic.

En ne se basant pas trop sur le quart de finale à Tokyo

Ce serait un peu trop simple de se dire que puisque l'on a battu l'Italie en quarts de finale aux derniers Jeux Olympiques, cette opposition sera une formalité. Le groupe transalpin est très similaire à celui qui avait posé quelques problèmes aux Bleus au Japon, mais la donne change forcément avec l'absence de Danilo Gallinari, pas forcément en mal.

Les Italiens sont contraints d'impliquer davantage de monde sans le leader de la sélection et cette recette fonctionne assez bien. L'excellent Polonara, mais aussi l'expérimenté Melli et les plus jeunes Pajola et Mannion sont toujours là, avec évidemment l'artilleur en chef Fontecchio qui fera ses débuts en NBA au Jazz la saison prochaine. En termes d'expérience, la Squadra Azzurra peut bénéficier du leadership du O.G. Luigi Datome, qui n'était pas de la fête aux J.O.

Pas du tout utilisé contre la France à Tokyo, Marco Spissu a été le bourreau de la Serbie en huitièmes de finale avec 22 points, le meilleur total de son équipe. Le meneur de Venise sera un facteur X à surveiller comme le lait sur le feu.

La Serbie passe à la trappe, ce sera France-Italie en quarts !

En oubliant qu'ils sont favoris

C'est presque une tradition dans le basket et le sport français en général. Lorsque l'une de nos équipes est très attendue, que ce soit pour la gagne ou pour une médaille, elle a tendance à souffrir de la pression. Les choses ont un peu changé pour cette équipe à Tokyo, où les Bleus ont parfaitement assumé leurs ambitions de finir au moins sur le podium. Ce serait bien d'avoir la même assurance maintenant que l'on se rapproche du dernier carré...

En gardant leurs nerfs

On avait rarement vu Evan Fournier et Vincent Collet aussi remontés à la fin d'un match qu'après le buzzer final face à la Slovénie. Collet était même sorti de son flegme traditionnel en mitraillant l'arbitrage de la rencontre et le comportement des Slovènes, notamment de Luka Doncic.

Si Doncic et ses coéquipiers savent exagérer les contacts et savamment manipuler les officiels, les Italiens ne sont pas en reste de ce point de vue-là non plus. Le basket latin a cette composante et il faut savoir l'affronter et s'en accommoder. Il y aura peut-être du flopping, des réclamations et des protestations, mais les Bleus doivent contrôler ce qu'ils peuvent contrôler et ne pas sortir de leur match.

En prenant plus soin du ballon

C'est d'une évidence dramatique, mais on a beaucoup plus de chances de gagner un match de basket sans trop stresser lorsque l'on perd moins de ballons que son adversaire. Les Bleus ont une fâcheuse tendance à approcher ou dépasser allègrement les 20 turnovers par match. Contre la Turquie (21), la Slovénie (18), la Hongrie (20), la Bosnie (18) et l'Allemagne (17), on a vu beaucoup trop de séquences où ils ont été trop peu précautionneux avec la gonfle.

S'il faut prendre un match comme référence de ce point de vue-là, c'est sans doute celui face à la Lituanie, certes gagné de "seulement" quatre points, mais où les Français n'ont perdu que 9 ballons tout en en provoquant 17 chez les Baltes. L'Italie est bien du genre à sanctionner en transition un trop grand nombre de balles abandonnées. Prudence, donc !

En insistant à l'intérieur

L'Italie a de multiples talents, mais pas celui de pouvoir compter sur des big men traditionnels et dominants. Là aussi, cela peut sonner comme une évidence, mais ce serait criminel de ne pas tenter d'utiliser la taille de Rudy Gobert, Vincent Poirier ou Moustapha Fall pour profiter des mismatches. Il faudra bien entendu faire attention à la manière dont Rudy est alimenté et lui envoyer des passes de qualité pour lui faire produire le minimum d'efforts à la finition et qu'il conserve du jus pour dissuader en retour.

En verrouillant Fontecchio

Simone Fontecchio est un pétard ambulant et l'un des scoreurs les plus doués de cet Eurobasket. Pour éviter qu'il ne prenne feu - il peut y parvenir de bien des manières vu sa panoplie - on imagine qu'envoyer un ou plusieurs joueurs en mission sur lui serait une bonne idée. Ce pourrait être Timothé Luwawu-Cabarrot et Terry Tarpey dans un premier temps, avec pourquoi pas, malgré l'écart de taille important (2,03 vs 1,78), Andrew Albicy pour brouiller les pistes.

En s'assurant que Vincent Collet ait le bon score en tête

On est taquin avec le sélectionneur des Bleus, tellement chamboulé par la fin de match folle de ses hommes contre la Turquie qu'il a cru que son équipe avait gagné alors que Rudy Gobert n'avait fait qu'égaliser. On veut bien croire que les émotions fortes, ça peut dérégler un peu l'horloge interne, même pour un coach aussi expérimenté que lui. Cela dit, manquer la qualif' pour le dernier carré en faisant une JR Smith à la sauce coaching, ce serait fâcheux. Donc on se concentre Mr Collet !

Les notes des Bleus contre la Turquie