Avec Ntilikina et Porzingis, New York peut se mettre à rêver

Déterminants cette nuit, les deux jeunes joueurs des Knicks ont mené New York vers une cinquième victoire au cours des six derniers matches. L'avenir est brillant.

Avec Ntilikina et Porzingis, New York peut se mettre à rêver
Comme un symbole, c’est sur une passe de Kristaps Porzingis que Frank Ntilikina a donné un ultime avantage aux New York Knicks cette nuit. Un panier à trois-points pour achever les Indiana Pacers à 90 secondes du buzzer. Et le Madison Square Garden a soudainement explosé ! Parce que là, sous leurs yeux, les supporteurs souvent déçus de Manhattan n’ont pas seulement assisté à la cinquième victoire de leur équipe au cours des six derniers matches. Ils ont eu un avant-goût d’un futur qui s’annonce brillant. Parce que le tandem formé par Ntilikina et Porzingis, il est susceptible de ramener enfin la franchise au sommet de la NBA. Et peut-être même plus un jour. En attendant, les Knicks sont quatrièmes à l’Est. Mais après deux semaines de compétition, les classements ne veulent pas dire grand-chose. New York sera peut-être sorti du grand huit de la Conférence dans moins d’un mois. Le plus important est ailleurs. L’organisation, ses dirigeants, ses membres, ses fans, semble revivre. Comme si tout le monde se voulait enfin optimiste. Est-ce vraiment un hasard si la franchise a entamé son renouveau depuis qu’elle a licencié Phil Jackson, ex-Président finalement viré de la grosse pomme ? Probablement non. Mais même s’il avait une obsession perturbante pour l’attaque en triangle, le « Maître Zen » a posé les bases de ce que seront les Knicks de demain : il a drafté les deux jeunes joueurs qui incarnent le présent et le futur de l’équipe. (Bon, pour Porzingis, c’est en fait Steve Mills, celui qui est désormais Président, qui a fait le boulot). Back in June. Quand nous avions rencontré le Letton à Barcelone, avant la draft et dans le cadre de la sortie de la nouvelle Crazy Explosive d’adidas, il n’avait pu masquer un sourire au moment où nous avions évoqué le nom du jeune joueur prometteur de Strasbourg. Il connaissait déjà le bonhomme, alors déjà pressenti pour atterrir à New York. NBA oblige, il n’a pas pu aller trop dans les détails. Mais il saluait le niveau de jeu de Frank, « un vrai bon meneur ». C’est exactement ce dont Porzingis avait besoin. Un vrai bon meneur. Un gestionnaire capable de le fournir en munition au poste. Et non un attaquant forcené comme Derrick Rose, machine à marquer des points qui jouent avec des œillères. Un vrai bon meneur… leur association n’était pas officielle qu’elle était déjà prometteuse. Cette nuit, quand les deux jeunes joueurs des Knicks ont foulé ensemble le parquet, New York a passé un 45-20 aux Pacers. Pour l’instant, leur temps de jeu commun est bloqué à 45 minutes – et encore, ils n’avaient jamais joué autant simultanément que cette nuit. Mais ces minutes se sont avérées très productives pour le groupe de Jeff Hornacek. +32 de différentiel. C’est clairement sur cet axe que la franchise doit se reconstruire. Car elle dispose là d’un duo complémentaire au potentiel affolant. Si l’avenir est aussi intrigant et excitant à Gotham, c’est d’abord grâce à Kristaps Porzingis. Le garçon est vraiment en passe de franchir un cap. Bien sûr que ses opportunités sont plus nombreuses maintenant que Carmelo Anthony a été envoyé à Oklahoma City. Il a été bombardé première option offensive de l’équipe. La star, c’est lui. Mais cela n’explique pas complètement son début de saison canon. Le Letton a vraiment progressé. Il prend par exemple plus de tirs (22 contre 15) mais il est aussi plus efficace (50% contre 45) que la saison passée. Et en conclusion, il marque beaucoup plus de points. Avec ses 30 unités par rencontre, il pointe actuellement à la deuxième place au classement des scoreurs les plus prolifiques derrière Giannis Antetokounmpo. Il a d’ailleurs battu son record personnel avec 40 points au compteur cette nuit. Mais aussi 8 rebonds et 6 blocks. Parce qu’en vrai chef de file, Porzingis met aussi ses 222 centimètres au service de la défense. Frank Ntilikina est déjà une référence new-yorkaise de ce côté du parquet. Le gamin a encore fait le boulot avec ses longs bras. 3 nouvelles interceptions pour celui qui compile 3,6 steals sur 36 minutes (troisième en NBA). Sa défense a été primordiale dans le succès des New-yorkais. Mais si Hornacek l’a laissé jouer le dernier quart d’heure sans interruption – offrant ainsi à son rookie une vraie chance de briller dans le money time – c’est aussi parce que le Français a réalisé son match référence (jusqu’à présent) en attaque. Vu sa mécanique de tir très propre, il était évident que les shoots – il était jusqu’alors maladroit – finiraient par rentrer pour Ntilikina. C’était le cas hier. Il a converti quatre de ses sept tentatives avec un deux sur quatre de loin. Du coup, il a enfin atteint la barre des dix points. Nouveau record personnel. Qui devrait évidemment être bientôt battu. C’est un peu comme à Strasbourg : il prend la température, il gagne la confiance du staff et de ses coéquipiers puis il monte en puissance. Il n’a d’ailleurs pas tremblé quand il a fallu prendre l’un des tirs les plus importants du match alors qu’il venait de rater son trois-points précédent. Ntilikina a aussi distribué 7 passes décisives. Là encore, cela devient peu à peu son domaine. Vrai bon meneur qu’il disait. « Frank était aux commandes. Il a dirigé le show », confiait Tim Hardaway Jr au journaliste français Antoine Bancharel. https://twitter.com/TweetsAntoine/status/927377490393346050 Un vrai match plein. Les supporteurs des Knicks ont donc quitté le Madison Square Garden avec des étoiles plein les yeux. Mais aussi des rêves plein la tête : ceux de luttes enragées de playoffs menées par deux jeunes basketteurs talentueux venus en ville pour sauver la franchise de son marasme.

Les highlights de Frank Ntilikina

https://www.youtube.com/watch?v=lUTLx11GYQ8