Gary Payton II, un « fils de » qui peut changer la donne aux Warriors

Les Golden State Warriors ont fait une superbe affaire en donnant une opportunité à Gary Payton II.

Gary Payton II, un « fils de » qui peut changer la donne aux Warriors

LaVar Ball avait raison. Pas seulement pour ses fils. Mais il voyait juste en affirmant qu’il serait difficile pour les gamins de superstars de suivre les traces de leur père. Gary Payton, deuxième du nom, en sait quelque chose. Son paternel était une légende dans cette ligue. Un All-Star et un champion NBA. Quand lui, le 17 octobre dernier, se retrouvait une nouvelle fois sans club.

Bientôt six ans après la signature de son premier contrat, sans avoir été drafté, ce « fils de » ne s’est toujours pas fait une vraie place chez les pros. Pas facile de vivre avec un nom et une réputation familiale à assumer. Les Milwaukee Bucks, les Los Angeles Lakers et les Washington Wizards l’ont testé. Sans succès.

GP II semblait parti pour retourner une fois de plus à l’échelon inférieur. En G-League. Mais les Golden State Warriors lui ont finalement donné un contrat. En le préférant notamment à Avery Bradley, au regret de Stephen Curry ou Draymond Green. Un choix qui n’est plus du tout contesté aujourd’hui. Parce que le joueur de 28 ans – et oui – est en passe de se faire un nom. Son propre nom.

Comme un symbole, c’est dans la Bay de San Francisco, proche des terres de son père, originaire d’Oakland, qu’il s’illustre réellement pour la première fois en NBA. Son développement donnant même une autre dimension à ses Golden State Warriors, dont l’effectif gagne encore une fois un peu plus en profondeur avec sa présence.

« Je suis tellement content pour lui », confie le papa. « Je savais qu’il pouvait faire tout ça. Il fallait juste qu’il puisse avoir la bonne opportunité et il l’a aujourd’hui aux Warriors. »

Alors, « tout ça », c’est quoi ? Et bien ça commence évidemment en défense. Logique. La pomme ne tombe jamais très loin de l’arbre. Comme le sénior, Gary Payton est d’abord un excellent défenseur. Dur sur l’homme, tenace, solide et vif. Un match-up douloureux pour les meilleurs attaquants adverses. C’est même une menace pour eux. Il les étouffe. LaMelo Ball a souffert récemment. Il n’est pas le seul.

Avec 3,7 interceptions sur 36 minutes, Gary Payton II est tout simplement premier de la catégorie devant d’autres stoppeurs reconnus comme Matisse Thybulle ou Alex Caruso. Un chien de garde que les Californiens envoient en mission, avec succès. Son rating défensif est là aussi très parlant : son équipe n’encaisse que 91 points sur 100 possessions quand il est sur le terrain. Hormis Andre Iguodala, personne ne fait mieux à Golden State parmi les joueurs qui passent au moins 10 minutes sur le parquet.

Le limiter à sa défense serait toutefois trop réducteur. Parce que son rating offensif est le plus élevé des Warriors. 118,9 points, toujours sur 100 possessions. Il s’est d’ailleurs illustré en attaque avec quelques tomars monstrueux.

« Franchement, je ne sais pas comment il fait. Il mesure la même taille que moi », lâche Curry, impressionné.

« Il est tellement athlétique ! L'autre jour, je me demandais si le facteur ne venait pas chez nous quand j'étais en déplacement », osait même son père.

Gary Payton se demande si son fils est bien son fils : « Il est tellement athlétique »

Peu importe d’où il les tient, sa capacité à jumper vite et haut ne servent pas qu’à faire le spectacle. Son profil se morfond parfaitement dans le style de jeu tout en mouvement des Warriors. Parce qu’il ne peut y avoir que des snipers. Lui évolue dans un autre registre à la finition.

En fait, c’est même un meneur de jeu qui joue comme un pivot, pour reprendre l’expression de Tom Haberstroh. Il pose des écrans, il coupe vers le cercle et profite des passes rapides de ses coéquipiers pour conclure au panier. Un rôle un peu similaire à celui de Bruce Brown aux Brooklyn Nets.

C’est important d’avoir des joueurs comme ça au côté de Steph Curry. La défense se concentre principalement sur lui et elle tend à mettre une forte pression sur le meneur pour qu’il lâche la balle. Si ses coéquipiers se déplacent vite et intelligemment, comme Gary Payton, ils se retrouvent avec de belles opportunités de marquer.

Les grands joueurs ne font pas toujours des grands joueurs. Mais il faut de tout pour faire une équipe de champions. Des Curry, des Green et des Payton. Et parfois, jouer dur, se donner tout s’inscrivant dans le collectif peut suffire à faire carrière. GP va peut-être enfin lancer la sienne.