Giannis champion, il n’y a rien de plus beau dans ce monde

Giannis Antetokounmpo est un champion NBA et il n'y a absolument rien de plus beau dans ce monde ce matin. Que c'est mérité !

Giannis champion, il n’y a rien de plus beau dans ce monde
La NBA a une nouvelle silhouette et un nouveau visage depuis ce matin. Le corps longiligne et musculeux de Giannis Antetokounmpo. Avec son grand sourire, si charismatique et si caractéristique, jusqu’aux oreilles. En réalité, cela fait déjà deux ans que le Grec est très haut placé dans la hiérarchie, peut-être même à son sommet comme en témoignent ses deux MVP consécutifs glanés en 2019 et 2020. Mais ses détracteurs, étrangement nombreux, refusaient de le voir ou de l’admettre. Ils préféraient noter ses échecs en playoffs. Logique, quelque part. Les grands joueurs ne le deviennent vraiment que lorsqu’ils décrochent le plus prestigieux des trophées. Giannis tenait le même raisonnement. Il ne voulait pas être considéré comme un MVP tant qu’il n’aurait pas remporté deux fois la plus convoitée des récompenses individuelles. Une fois le doublé en poche, il insistait sur le fait qu’il faudrait qu’il soit d’abord sacré champion avant de reconnaître ses accomplissements personnels. Eh bien c’est fait. Giannis sort un match légendaire, Milwaukee est champion NBA ! Quelques semaines après une blessure au genou, une hyper extension qui laissait craindre bien pire en regardant les images, Antetokounmpo vient de conclure les finales NBA 2021 par une performance monstrueuse à 50 pions. « Je pensais que j’étais fini », disait-il en évoquant cette grosse frayeur lors du tour précédent. Au contraire. Ce n’était que le début. Revenu à la hâte, il a plané sur cette série. De loin le meilleur sur le terrain. Probablement aussi le meilleur en dehors.

Giannis Antetokounmpo, des finales irréelles

Il est devenu le septième basketteur NBA de l’Histoire à marquer autant de pions sur une rencontre à ce niveau de la compétition. Suivant ainsi l’exemple de légendes comme Michael Jordan ou LeBron James, pour ne citer que les plus récents. Il a tout de même claqué plus de 40 unités à trois reprises lors des six matches de ces finales. Assez dingue. Et il a même fait bien plus que ça sur ce Game 6. 50 points à 16 sur 25 aux tirs et 17 sur 19 aux lancers. Sa prestation sur la ligne réparatrice est évidemment bluffante. Impressionnante pour un joueur qui tournait à 55% de réussite depuis le début des playoffs. Elle illustre parfaitement son état d’esprit, lui qui insistait sur le fait qu’il devrait être plus appliqué que jamais pour être couronné devant la foule absolument dingue de Milwaukee. Sa présence s’est encore une fois faite ressentir aux quatre coins du parquet avec ses 14 rebonds et 5 blocks. Un chef d’œuvre. Giannis Antetokounmpo termine ses premières finales NBA avec 35,2 points, 62% aux tirs, 13 rebonds et 5 passes décisives de moyenne. Fort. Très fort. Il complète ainsi un palmarès incroyable : une bague, un MVP des finales, deux MVP, un DPOY et des statistiques ahurissantes. Ils ne sont que trois à posséder autant de trophées différents : Michael Jordan, Hakeem Olajuwon et lui-même. Mais personne ne l’a fait à 26 ans. https://twitter.com/ArashMarkazi/status/1417702738574462978

Parenthèse enchantée

Peut-être qu’il ne gagnera plus jamais. Peut-être que cette parenthèse enchantée, avec ces finales surprenantes, prendra fin dès la saison prochaine. Oui, peut-être que les Brooklyn Nets domineront la NBA. Peut-être que les Los Angeles Lakers et Clippers monteront des armadas de plus en plus folles. Peut-être que Luka Doncic prendra l’ascendant au point d’éclipser son camarade européen. Ou encore peut-être que les Bucks retrouveront toujours les mêmes problèmes avec un (superbe) effectif qui ne comporte qu’une seule superstar. Mais peu importe. Peu importe. Parce que quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe à l’avenir, le petit gamin d’Athènes qui vendait des montres en toc dans la rue, ce même gamin sorti de nulle part aux dimensions hors du commun qui ont attiré les scouts NBA, ce gamin qui a quitté son pays à 18 ans pour découvrir le Wisconsin et son climat très dur, ce gamin qui a bossé comme un acharné pour progresser de saison en saison, et bien ce gamin est un champion. Un champion NBA. Ce gamin est devenu un homme à Milwaukee. Et quel homme. « J’aimerais remercier la ville qui m’a accueilli et la franchise qui a cru en moi », rappelait-il, ému, au moment de soulever le trophée. Mais ce sont les Bucks, leurs supporters et tous ses concitoyens qui devraient le remercier. Le remercier d’avoir tenu sa promesse. Celle de rester tant qu’il n’aurait pas gagné ici. Il y a quelques mois, il pouvait faire le choix de maintenir le suspense sur son avenir. Il pouvait très bien attendre la fin de son contrat, initialement prévue pour cet été, afin de rejoindre d’autres horizons.

Le héros de toute une ville

Les médias US pressaient la superstar de changer d’air. Pour jouer à Miami, à San Francisco ou à Dallas. Mais surtout pas à Milwaukee, cette « ville horrible » selon les animateurs d’une émission d’ESPN. Il n’a pas cédé. Il est resté fidèle à son petit marché. Là où il se sent bien. Là où il mène sa vie de famille. Giannis a préféré prolonger avec les Bucks en acceptant une extension record. Il n’a pas encore touché un dollar de ce nouveau contrat. Mais le voilà déjà sur le toit du monde. Toutes ses décisions et toutes ses déclarations témoignent du bonhomme humble qu’il est au quotidien. Une superstar différente des autres, qui n’hésite pas à reconnaître qu’untel ou untel joue mieux que lui. Une superstar qui n’a pas peur de s’humilier, mais qui ne baissera décidément jamais les bras. Un compétiteur stakhanoviste qui ne cherche pas particulièrement à faire ami-ami avec ses pairs, quitte à ce que certains lui manquent de respect en le considérant comme un athlète qui se contente d’être « grand, de courir et de dunker. » Peut-être. Et encore, c’est faux. Mais peut-être. Là encore, peu importe. Parce que ce n’est pas juste ce qu’il fait sur le terrain qui compte. C’est toute sa manière de se comporter. Son leadership. Son incroyable leadership. Giannis Antetokounmpo est constamment en train de mettre les autres en avant. De leur donner confiance. « Khris we fucking did it », lâchait-il au micro, pour rendre hommage à son coéquipier de toujours. Il est resté à Milwaukee. Il a décroché un titre sans superteam, avec des excellents joueurs autour, évidemment, mais sans une deuxième superstar, en choisissant le chemin le plus difficile mais aussi le plus beau et le plus noble. He fucking did it.