[ITW] Dell Curry : « Je n’aurais jamais accepté le load management »

On a pu discuter avec Dell Curry avant le NBA Paris Game 2020 entre ses Charlotte Hornets bien aimés et les Milwaukee Bucks.

[ITW] Dell Curry : « Je n’aurais jamais accepté le load management »
Dell Curry est dans la capitale pour le NBA Paris Game. Normal, puisqu'avant d'être le père du meilleur shooteur de tous les temps, Curry était lui-même un excellent joueur NBA et, jusqu'à ce que Kemba Walker ne le détrône, le meilleur marqueur de l'histoire des Charlotte Hornets. On a discuté un peu  (en compagnie de camarades de Basket Infos et Basket USA) avec le paternel du Splash Bro en chef à 48h du match entre sa franchise de coeur et les Milwaukee Bucks. Les Hornets étaient déjà venus à Paris pour un match de pré-saison en 94, mais tu n'étais pas de la partie. Tu te souviens pourquoi ? Dell Curry : Zo Mourning non plus, il était blessé. Moi, ma femme était sur le point d'accoucher (de Sydel, leur fille, NDLR). Entre cette époque et aujourd'hui, il y a eu la période Bobcats. Comment est-ce que tu as perçu le retour à Charlotte, puis au nom des Hornets ? Il y a clairement eu rupture et le nom 'Bobcats' n'a jamais vraiment trouvé d'écho auprès des fans et dans la région. La fanbase n'a pas accroché. Même pour moi, en tant qu'ancien joueur des Hornets, quand il y a eu l'annonce, je me suis dit : 'Hey, c'est mon équipe et elle est de retour'. Je pense que c'est une très bonne décision de la part de la franchise d'avoir retrouvé le nom de Hornets. En 2007, tu avais intégré le staff de Charlotte comme assistant, avant de te rétracter. Est-ce que c'est encore possible de te voir sur un banc ? Non, l'occasion est passée (rires). Ce qui est ironique, c'est que j'avais laissé tomber le poste pour pouvoir voir jouer mes enfants mais consultant télé sur les matches des Hornets. J'ai du temps l'été pour passer du temps avec ma femme, mes enfants et mes petits-enfants. Tu étais le meilleur marqueur de l'histoire des Hornets avant que Kemba Walker ne batte ton record. Les gens ont l'air d'avoir assez bien accepté son départ... C'était une décision orientée business qui convenait aux deux parties. Kemba est le meilleur joueur que les Hornets ont eu. Il a battu mes records (rires) et c'est un grand joueur et une très bonne personne. Aujourd'hui encore, il dit que Charlotte est sa maison. Il était impliqué dans la communauté et il n'y a pas eu de ressentiment de la part des fans et de l'organisation. Il a passé 8 ans ici, mais c'est un business. Le fan de base ne comprendra peut-être pas ce move. Mais pour quiconque comprend la question du salary cap, c'est une décision logique. En attendant, il est revenu jouer ici deux fois et il a été ovationné à chaque fois. C'est parce que c'est un gars super et Charlotte l'aimera toujours. Comment trouves-tu la reconstruction des Hornets cette saison ? Déjà, les jeunes joueurs sont en train d'acquérir une tonne d'expérience. Il y a une vraie confiance qui leur est accordée et la franchise est dans le bon timing de ce point de vue-là. C'est difficile de changer un effectif en NBA, mais Mitch Kupchak fait du bon travail, il a fait partir quelques contrats et a déjà réussi à bien drafter. Faire progresser un équipe n'arrive pas en un claquement de doigts. Il faut s'en tenir au plan et ne pas sortir du chemin. Tu vis toujours à Charlotte, est-ce que tu aimerais que l'un de tes fils vienne jouer chez les Hornets ? Absolument ! Ce serait super, mais je ne sais pas si ça arrivera. Ils aiment vraiment Steph dans la Bay Area et Seth vient juste de signer avec Dallas. Je sais qu'ils aiment venir ici, même si ça n'arrive qu'une fois dans la saison parce qu'ils sont dans la Conférence Ouest. Tu as aidé tes garçons à façonner leur shoot lorsqu'ils étaient plus jeunes. Qu'est ce que tu conseillerais aujourd'hui à un jeune qui aurait pour ambition de devenir un shooteur d'élite ? Le plus important, c'est de ne pas commencer à prendre des tirs à 3 points tant que tu n'a pas le niveau technique pour le faire. Une fois que tu as fait ça, rien ne remplace l'entraînement et la répétition. C'est ce qui fait que les shooteurs d'élite sont au-dessus. Donc, d'abord s'assurer que tu as acquis les vrais fondamentaux, puis les mettre en application à l'entraînement. Il n'y a pas d'autre solution. Tu es toujours dans le top 100 des joueurs avec le plus grand nombre de matches joués en carrière. Aujourd'hui, on vise la longévité via le load management. Est-ce que les joueurs d'aujourd'hui sont moins 'tough' ? Je ne pense pas qu'ils soient moins 'tough'. C'est simplement que les joueurs sont tellement importants aujourd'hui et les blessures tellement au premier plan, que les coaches et les front offices regardent le calendrier et cherchent les meilleures périodes pour les reposer. Après, ils appellent ça du load management... Michael, Muggsy et moi, on était des joueurs old school. On jouait chaque match si on n'était pas blessés. Donc je n'aurais pas eu recours à ça et je ne l'aurais pas accepté. Je ne suis pas un grand fan et je ne l'aurais pas du tout employé. Je ne comprends pas, mais ça fait partie de la ligue désormais... Comment est-ce que tu as vécu ce qu'a apporté Steph au jeu avec ce talent à 3 points ? Il a changé le jeu, c'est clair. Parce qu'il shoote à 3 points, mais surtout parce qu'il marque à 3 points. Il a changé l'importance de cette ligne à 3 points, étiré les défenses... Ce n'est pas quelque chose qui arrive du jour au lendemain. Steph est dans ce monde depuis longtemps, il a observé comment les joueurs travaillaient et a vu de quelle manière il pouvait avoir un impact sur le jeu. Il continue de travailler cette composante et de la maîtriser. Il a changé le jeu pour les gamins qui le regarde jouer. On t'identifie aux Hornets, mais tu as aussi joué à Toronto. Comment as-tu vécu ce titre de la saison dernière ? J'ai passé trois ans à Toronto. J'y ai encore beaucoup d'amis et j'aime cette ville. Quand on pense à ces Finales pour les Warriors, on se dit que la santé est ce qui compte le plus en définitive et si tu arrives diminué, tu peux avoir l'impression de ne pas avoir de chance équitable. Mais les Raptors ont mérité ce titre. Ils étaient la meilleure équipe en saison régulière et je suis vraiment heureux pour eux et pour les gens qui travaillent là- bas et qui y étaient déjà quand j'étais joueur. Cette année, ils surprennent encore. Quand Kawhi est parti, les gens pensaient qu'ils ne serait plus aussi bons. Ils le sont restés grâce à Kyle Lowry ou Pascal Siakam. Retrouvez le NBA Paris Game 2020 sur beIN Sports et le NBA League Pass.