[ITW] Robert Horry nous parle de tirs clutch, des Lakers et des playoffs

Robert Horry, sept fois champion NBA et tireur clutch, nous parle de ses tirs épiques et de la saison des Lakers.

[ITW] Robert Horry nous parle de tirs clutch, des Lakers et des playoffs

Robert Horry nous répond depuis Abu Dhabi, où il participe aux finales de la Jr NBA League, programme développé par la NBA dans le cadre de leur partenariat avec la ville. On a eu l’opportunité de parler avec lui de la saison des Lakers, de son shoot légendaire face aux Kings en 2002, des playoffs et de tirs clutch.

BasketSession : Tu as gagné un three-peat avec l’une des meilleures équipes des Lakers de tous les temps et tu commentes maintenant leurs matches. Cette année, ils n’ont pas réussi à se qualifier en playoffs. Était-ce une déception pour toi? Que doivent-ils changer s’ils veulent gagner un titre l’année prochaine?

Robert Horry : Je pense que ça va être dur pour eux de récupérer de bons joueurs. Ils vont devoir faire un trade. Je ne pense pas à quelqu’un en particulier, mais ça devra être un membre du Big Three (LeBron James, Anthony Davis et Russell Westbrook - ndlr), parce qu’ils valent 40 millions de dollars. Ces 40 millions de dollars, ils pourraient les séparer en deux et récupérer deux bons joueurs. Ils doivent aussi choisir leur prochain coach rapidement, pour que les agents libres puissent choisir de jouer pour ce coach ou non.

Je pense que beaucoup de gens ont vu cette saison comme un échec, et c’en est un de la perspective des Lakers. Mais c’est à cause des blessures. Tout le monde veut pointer du doigt Westbrook et AD, mais ce n’était pas de leur faute. Bien sûr, Anthony Davis était blessé. Bien sûr, Russell Westbrook a eu l’une des pires saisons au shoot de sa carrière. Mais ça arrive. Et ils n’ont pas eu la chance de jouer ensemble cette année.

Cette année, qui est ton favori pour le titre?

Robert Horry : Je pourrais tricher et juste dire Golden State (rires). C’est tellement étrange. Je pensais qu’on reverrait les mêmes finales que l’année dernière. Et bien sûr, j’avais tort.

Je trouve que Golden State joue vraiment bien et que Stephen Curry joue vraiment bien. Je pense aussi qu’une équipe comme les Boston Celtics, qui est une excellente équipe défensive, peut s’immiscer dans la course. Si on regarde le Miami Heat, que je soutenais parce que je suis fan de Jimmy Butler, je ne pense pas qu’ils ont assez de puissance de feu pour rivaliser avec les Celtics.

Alors je dirais qu’on aura des finales Celtics – Warriors. Ça va être cool, parce que je pense que ce sont les nouveaux Splash Brothers contre les anciens Splash Brothers. Jayson Tatum et Jaylen Brown sont les "new kids on the block" et on peut les comparer à Klay Thompson et Steph.

Ça fait exactement 20 ans aujourd’hui que tu as marqué l’un des plus grands tirs de l’histoire, dans le Game 4 des Finales de Conférence contre les Kings. 20 ans plus tard, est-ce que tu te souviens toujours de comment c’était de réussir ce tir?

Robert Horry : Je suis content que tu en parles. Je me souviens du système qui a été mis en place, je me souviens de tout ce qui est arrivé. Je me souviens d’avoir récupéré le ballon exactement comme j’aime le récupérer et de rentrer ce tir.

Ce tir était vraiment incroyable pour moi. J’ai grandi en tant que fan des Lakers, je rêvais de rejoindre l’équipe. J’ai eu l’opportunité de jouer sous les couleurs des Lakers et j’ai réussi ce tir, à domicile. Et là, j’entends les fans crier mon nom… c’était quelque chose de vraiment spécial pour moi. C’est un moment que je n’oublierai jamais. Quand je regarde ma carrière, c’était mon moment de gloire (il chante "One Shining Moment", l’hymne de la NCAA).

C’est un débat que nous avons beaucoup entendu pendant les dernières semaines et tu es peut-être l’une des personnes les plus qualifiées pour y répondre. Parmi les joueurs qui jouent encore, à qui confierais-tu le dernier tir?

Robert Horry : Je dirais Steph. Enfin… Steph, Klay, peut-être Tatum. On parle souvent du handle de Kyrie Irving, on parle du handle de Chris Paul, mais le handle de Stephen Curry est vraiment bon lui aussi. Il peut créer de l’espace, créer son propre tir et il peut tirer de n’importe où.

Des fois, quand un joueur se blesse, c’est vraiment dommage. Mais quand Steph s’est blessé à la main, il est allé directement à la salle. Il est devenu plus massif, plus rapide, plus fort, et maintenant il tire sans effort. Je pense que cette blessure a été positive pour lui. Donc je pense que si l’on veut quelqu’un qui peut prendre un gros tir et remporter le match, je choisis Stephen Curry.

Je pense être le joueur le plus clutch de tous les temps. […] Je sais que les gens vont dire : et Michael Jordan ? Et Kobe Bryant ? Et ainsi de suite. Ces gars avaient le ballon en permanence. Ces gars étaient clutch. Mais je pense que je l’étais plus, parce que je n’avais pas autant le ballon qu’eux, et j’entrais en jeu à la fin.

Tu es considéré comme l’un des joueurs les plus clutchs de tous les temps. Penses-tu être LE joueur le plus clutch de tous les temps?

Robert Horry : Oui, je pense être le joueur le plus clutch de tous les temps. Et je vais te dire pourquoi, je vais te l’expliquer. Si vous regardez la carrière des joueurs qui sont considérés comme les plus clutch de l’histoire, ils avaient la balle en permanence. Ils avaient des systèmes pour eux, ils avaient tout le temps le ballon entre les mains. Donc ils étaient en rythme, vous voyez.

Maintenant, prenez mon cas. Un gars pour qui on n’a jamais dessiné de système depuis qu’il a quitté Houston. Et les gars viennent me voir et me disent : "Rob, on a besoin d’un gros tir. Maintenant on a besoin de toi". Et dans ma tête, je me dis : "Oh, maintenant vous avez besoin de moi ? Pourquoi vous n’aviez pas besoin de moi pendant le match ?" (rires)

Et donc je pense qu’il faut un processeur spécial pour réussir ses tirs à la fin du match. Ils avaient la balle pendant tout le match, et ils ont mis des tirs à ce moment-là. Mais après, ils viennent me demander de mettre un gros tir. Il faut rester très concentré, ne pas avoir peur du moment, et réussir ce tir.

Je sais que les gens vont dire : et Michael Jordan ? Et Kobe Bryant ? Et ainsi de suite. Ces gars avaient le ballon en permanence. Ces gars étaient clutch. Mais je pense que je l’étais plus, parce que je n’avais pas autant le ballon qu’eux, et j’entrais en jeu à la fin. Voilà ce que j’en pense.

À ce propos, tu étais un joueur connu pour réussir ses tirs dans les situations les plus difficiles. Dans ces playoffs, le tir à trois-points est très important. Les défenses sont resserrées, on voit beaucoup de bons tireurs rater leurs tirs. Donc, as-tu un conseil pour les shooteurs qui ont du mal actuellement? Quel est ton secret?

Robert Horry : Je regarde beaucoup les matches et beaucoup de tirs sont pris juste pour prendre des tirs. Il faut prendre de bons tirs. Quand je regarde les joueurs qui shootent, ils sont à plus d’un mètre derrière la ligne, ils sont en déséquilibre et, dans leur tête, ils prennent un bon tir parce qu’ils sont à 3-10 à trois points. Je trouve que ça craint.

Si tu veux prendre 10 tirs à trois-points, tu as plutôt intérêt à réussir 50 % d’entre eux. Je pense que, dans cette fichue époque, les coaches pensent qu’il leur suffit de tirer à trois points. Je veux qu’ils prennent de bons trois-points. Je veux même qu’ils prennent d’excellents tirs à trois-points, pas seulement des bons. Quand on fait une ou deux passes de plus, on offre un meilleur tir à un coéquipier.

Je pense que les gars maintenant sont tellement obsédés par le fait de tirer à trois-points qu’ils prennent de mauvais tirs. Je veux que ce soir, vous regardiez le match et que vous regardiez combien de tirs sont pris un mètre derrière la ligne, combien de tirs sont près de la ligne, combien sont tirés en déséquilibre… et vous verrez plus de mauvais tirs que de bons tirs. Parce qu’ils veulent juste que ce soit derrière la ligne à trois-points. Les coaches peuvent continuer à tirer beaucoup à trois-points, mais je veux qu’ils prennent de bons trois-points.

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Robert Horry participe aux finales de la Jr NBA League d'Abu Dhabi. Ce programme est développé par la NBA dans le cadre de son partenariat pluriannuel avec le Département de la culture d'Abu Dhabi. C'est également dans le cadre de ce partenariat que les Hawks et les Bucks joueront deux matchs en pré-saison les 8 et 10 octobre 2022. Pour plus d'informations, @NBAFRANCE sur Facebook et Twitter et @NBAEurope sur Instagram.

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