Pourquoi Jimmy Butler tient le destin du Heat entre ses mains

Vrai joueur de playoffs, superstar à partir du mois d'avril, Jimmy Butler peut-il mener le Miami Heat jusqu'au Graal ?

Pourquoi Jimmy Butler tient le destin du Heat entre ses mains

Draymond Green fait une distinction entre les « 82-game players » et les « 16-game players. » Une manière de différencier les basketteurs taillés pour la saison régulière et ceux qui sont bâtis pour les playoffs. Une expression revenue dans la discussion après les 45 points de Jimmy Butler contre les Atlanta Hawks la semaine dernière. Pour l’arrière du Miami Heat, pas de doute : il appartient à la deuxième catégorie.

« Il nous a fait gagner le match », avouait Kyle Lowry. « C’est un sport collectif mais ses efforts ont été spectaculaires. (…) Il faut qu’il se transforme en Jimmy Buckets à cette période de l’année et il n’y a même pas besoin de lui rappeler. »

Sa réputation le précède. Butler n’est pas forcément le joueur le plus en vue pendant la saison régulière. Bien que six fois All-Star, il compte « seulement », attention, c’est relatif, quatre sélections All-NBA. Et à chaque fois dans le troisième cinq. Il est bon pendant 82 matches. Puis il excelle en suite.

Pour preuve, ses statistiques une nouvelle fois en hausse. Il affiche 30,5 points de moyenne après quatre matches de playoffs, contre 21,4 pendant la saison. Ses pourcentages sont aussi montés en flèche : de 48 à 54% aux tirs et de 23 à 43% derrière l’arc. Il en prend même de plus en plus à trois-points. 4 tentatives par match.

« Il les prend enfin », remarquait Gabe Vincent. « Jimmy est un excellent joueur en attaque et en défense, il l’a déjà prouvé à maintes reprises. Mais maintenant qu’il tente des trois-points en étant en confiance, son jeu offensif bascule dans une autre dimension. »

Cette confiance est aussi le fruit d’un changement d’état d’esprit. Jimmy Butler est animé par les matches qui comptent vraiment. Le reste, à ce stade de sa carrière, ça l’emmerde par moment. D’ailleurs, il ne s’est jamais vraiment donné lors des All-Star Games par exemple. Le concept ne fait pas écho chez lui. Ce qu’il lui faut, c’est de l’enjeu, une bonne bataille avec un objectif précis à aller chercher.

Il se sublime dans ces moments-là. Ses 7 points consécutifs dans les dernières minutes du Game 2 ont assommé les Hawks. Surtout qu’il s’évertue aussi à ralentir Trae Young en défense. Mais avec 8,3 points de moyenne dans les quatrièmes quart-temps, à 54% qui plus est, il est l’un des joueurs les plus productifs dans le money time depuis le début des playoffs.

Jimmy Butler, la victoire comme seul moteur

C’est très important pour le Heat que JB évolue au-dessus de son niveau habituel. Les Floridiens ont eu beau finir premiers de leur Conférence, ils ne bénéficient pas du même statut que les Milwaukee Bucks ou même les Golden State Warriors. Parce qu’ils ne possèdent pas un super talent dans leur effectif pourtant très fourni et très intéressant. C’est un peu comme si le Heat avait tous les ingrédients pour aller au bout sauf ce top-5 ou top-8 player à même de faire la différence au sommet.

Pour illustrer le propos, imaginez cette équipe avec Kevin Durant à la place de Jimmy Butler. Ou même LeBron James. Dingue, n’est-ce pas ? Mais les dirigeants font avec ce qu’ils ont. Et c’est donc Butler. Une star NBA, sans doute un top-12 player en playoffs… voire parfois mieux. Comme en 2020, quand il avait mené les siens jusqu’en finales en sortant notamment Giannis Antetokounmpo et Jayson Tatum.

« Je suis un joueur différent maintenant », nuançait tout de même l’intéressé. « Je n’ai plus autant la balle entre les mains. C’est Kyle [Lowry] le meneur. Et c’est génial. J’essaye juste de scorer. Nous sommes une équipe différente et plus forte. On est meilleurs comme ça. »

Un collectif encore plus abouti avec une défense plus redoutable mais aussi des talents mieux diversifiés. N’empêche que même dans ces moments-là, il faut une étoile qui brille plus que les autres pour guider les troupes. Et ce joueur, ça ne peut être que Jimmy Butler à Miami. Un pur « 16-game player », ça ne bouge pas.