NOLA, let’s get ready to Randle !

On continue notre petit tour des franchises NBA avec un sujet sur Julius Randle et les New Orleans Pelicans. De sa réussite dépendront bien des choses...

NOLA, let’s get ready to Randle !
"Anthony et Julius vont torturer les autres big men de la ligue. J'ai vraiment hâte de voir ça". Kenny Payne sait ce que valent Anthony Davis et Julius Randle mieux que quiconque. L'assistant de John Calipari était aux premières loges en 2012, lorsque "AD" a porté Kentucky jusqu'au titre en NCAA. Pareil deux ans plus tard, lorsque les Wildcats se sont appuyés sur le bulldozer Randle pour atteindre la finale et s'y incliner face à UConn. Aujourd'hui, les deux hommes sont réunis sous les couleurs des New Orleans Pelicans. Le General Manager Dell Demps avait déjà tenté un duo d'ex-grands noms de "UK" à l'intérieur en 2017. DeMarcus Cousins blessé et parti, c'est donc Julius Randle qui aura a priori la tâche d'épauler le plus fréquemment Anthony Davis dans la peinture. On dit bien a priori, puisque la connexion entre Nikola Mirotic et "Unibrow" a été bonne la saison passée. Alvin Gentry sera peut-être tenté de faire débuter le Monténégrin et d'utiliser Randle comme un 6e homme de luxe. Ou de mettre en place un improbable trio avec un "Miro" au poste 3. Dans les faits, peu importe. Le rôle de Randle dans les mois - peut-être les années - à venir est décisif.

Randle in the Jungle

Au sortir d'une belle saison statistique avec les Lakers, le joueur de 23 ans a logiquement mis les voiles durant la free-agency, L.A. étant peu disposé à engager trop d'argent sur des "non All-Stars" avant l'été 2019. Et Randle a parié sur lui-même. En signant un contrat de deux ans (9 millions la saison) mais avec une player option pour la seconde, il se laisse la possibilité de recevoir des offres nettement supérieures en cas de bonnes performances. L'une d'elle pourrait d'ailleurs venir des Pelicans eux-mêmes si la collaboration est fructueuse. La menace d'un coup de pression d'Anthony Davis, façon Irving-Butler-Leonard, est latente. Tout le monde doit en être conscient. Grâce à ses accomplissements la saison dernière (membre de la All-NBA First Team), la star de NOLA est éligible pour un futur contrat record de 230 millions de dollars sous le régime "super-max". Mais Davis a déjà expliqué qu'il ne voulait pas d'une trajectoire à la Kevin Garnett chez les Wolves à l'époque. A savoir être un joueur monstrueux dans une équipe qui passe, au mieux, un tour de playoffs avant de tomber face à plus fort. L'intérieur des Pelicans peut être free-agent en 2020 s'il le souhaite et donc faire planer la menace d'un départ s'il juge que l'équipe n'est pas assez compétitive. Il existe tout de même un scénario où Anthony Davis reste à New Orleans. Julius Randle en est l'un des personnages centraux. Sa seule présence ne suffira sans doute pas à faire de NOLA un contender. Mais elle peut montrer à Davis et à d'autres ambitieux que l'avoir à ses côtés et un atout important. Car cette saison pourrait bien être celle de l'explosion pour Randle.
Certes, son profil n'est pas très exactement le plus moderne qui soit. Il n'a pas encore montré qu'il pouvait "stretch the floor" comme d'autres intérieurs avec un shoot fiable. Le Texan n'a pris que 45 tirs à 3 points la saison dernière. Et il ne semble pas avoir particulièrement envie de développer cet aspect de son jeu. Sa défense est elle aussi sujette à caution, même s'il a les atouts pour briller dans ce secteur. Avec Davis, Holiday ou Payton, les efforts de ce côté du terrain peuvent être contagieux. De plus, Randle n'a jamais été pénalisant. Juste pas particulièrement décisif sous le maillot de Lakers dont la défense n'était pas le principal centre d'intérêt... Il y a même quelques matches où, particulièrement inspiré et en jambes, l'intéressé a semblé capable de défendre sur toutes les positions. C'est pour d'autres raisons qu'il a en revanche la tête de la recrue parfaite.

Enfin des lauriers pour Julius ?

Peu de joueurs en NBA ont un tel moteur. Physiquement, Julius Randle est taillé pour la destruction, mais se déplace avec la fluidité et l'agilité d'un basketteur bien plus petit. En phase offensive, il peut aussi bien se défaire d'arrière ou d'ailiers trop pressants, qu'opter pour du brutal face à des big men. Si on ajoute à cela sa capacité à gober des rebonds, à créer balle en main bien plus que le commun des intérieurs et à insuffler une énergie indéniable à une rencontre, on a mine de rien un joueur sacrément complet et précieux. Là où ce cocktail est intéressant, c'est que Randle va enfin jouer dans une équipe avec de l'ambition. Plus de saison-tournée d'adieu comme avec Kobe ou de tanking éhonté comme depuis deux ans. Avec Anthony Davis et un roster compétitif à défaut d'être très compétent, il n'y aura aucune retenue valable dans son jeu. En NBA, tout est une question de contexte. Julius Randle n'avait pas encore trouvé celui dans lequel il s'exprime le mieux. Son heure est peut-être arrivée et elle pourrait coïncider avec celle où Anthony Davis sèmera la désolation sur la ligue avec l'ambition d'être MVP et de bouleverser les plans des Rockets, du Thunder, du Jazz et, qui sait, des Warriors...

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