Kelly Olynyk, le héros que personne n’avait vu venir

Kelly Olynyk, le héros que personne n’avait vu venir

On attendait Isaiah Thomas, on a eu Kelly Olynyk. Le placide Canadien a livré un 4e quart-temps aussi mémorable qu'inattendu pour qualifier les Celtics.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse
Les Wizards n'iront pas en finale de Conférence parce qu'ils n'ont pas réussi à stopper Kelly Olynyk. Qui aurait pu croire, il y a 15 jours, que quelqu'un prononcerait cette phrase avec le plus grand sérieux du monde au terme de cette passionnante série ? L'affrontement final entre Boston et Washington se résumerait, pensait-on, à une bataille rangée entre Isaiah Thomas et John Wall. Les deux hommes ont joué leur rôle pendant 7 matches. Dans 20 ans, on parlera encore des 53 points du meneur des Celtics au lendemain de l'enterrement de sa soeur. Du côté de DC, on n'oubliera pas les trois rencontres où Wall a porté les Wizards sur ses épaules et confirmé son statut de joueur d'élite avec la promesse de meilleurs lendemains pour la franchise. Malgré tout ça, on ne pourra s'empêcher de se rappeler que si cette série a tourné à l'avantage de Boston, c'est grâce au coup de chaud invraisemblable de Kelly Olynyk. Depuis son arrivée en NBA, le Canadien porte le costume du remplaçant discipliné mais sans génie, ni capacité à inverser le cours d'un match. A peine discernait-on les qualités offensives de "Dirk Nowitzki du très pauvre" qui avaient convaincu Danny Ainge de le sélectionner en 13e position lors de la Draft 2013 à sa sortie de Gonzaga. Deux rangs plus loin, les Bucks se ruaient sur Giannis Antetokounmpo... [caption id="attachment_389147" align="alignright" width="318"] On ne dit pas que Kelly Olynyk et Jason Mewes sont la même personne. Juste qu'on a jamais vu les deux ensemble au même endroit...[/caption] Ces dernières semaines, beaucoup se demandaient même si Boston ferait l'effort de lui proposer un nouveau contrat digne de ce nom, alors qu'il sera restricted free agent cet été. En un match, voir même en un quart-temps, Olynyk a vu sa cote de popularité et sa valeur sur le marché exploser en conséquence. Sosie non-officiel de Jason Mewes, le Jay du duo "Jay and Silent Bob", Kelly Olynyk aurait presque eu le droit de proposer la Big Balls Dance de Sam Cassell au public du TD Garden. Revenus à 6 points à 7 minutes de la fin, les Wizards se sont logiquement tournés vers une défense serrée sur Isaiah Thomas, estampillé "King in the Fourth" grâce à ses prouesses depuis le début de la saison, sans se méfier de l'intérieur fuyant de 26 ans. Avec un sang froid et une réussite assez terrifiante, Olynyk s'est mis à faire trembler le filet sans pitié ni remords : 14 de ses 26 points ont ainsi été inscrits dans le 4e quart-temps, un record en playoffs pour un Celtic depuis Eddie House en 2009). A mi-distance, à trois points, en post-up sur Otto Porter et même en pénétration (!), l'improbable héros a anéanti chaque tentative de comeback des Wizards. Des commentateurs aux spectateurs dans les travées du TD Garden, personne n'a semblé croire à cette prise de responsabilités inattendue. http://www.dailymotion.com/video/x5mfwkz_kelly-olynyk-can-t-miss-in-the-fourth-quarter_sport En l'interrogeant quelques instants après le coup de sifflet final, David Aldridge pensait peut-être que Kelly Olynyk lui-même n'en reviendrait pas et livrerait une déclaration exaltée à la Kevin Garnett façon "Anything's possible". Raté : le Canadien, d'ordinaire placide et timide, semblait tout sauf interloqué et se savait visiblement capable d'accomplir un match comme celui-là si on lui en laissait l'opportunité.
"Quelqu'un devait faire ça. On en avait besoin. De ce fait, j'ai eu les positions et c'est une grande joie d'avoir pu faire ça devant notre public si enthousiaste. 20 000 personnes en transe, c'était incroyable".
En filigrane, Olynyk était aussi ravi de pouvoir montrer qu'il n'était pas le joueur "dirty" et sans talent accablé par les Wizards et une partie des observateurs après son altercation avec Kelly Oubre. Draymond Green avait ainsi déclaré qu'il ne "respectait pas les joueurs qui en blessent d'autres intentionnellement..." Une déclaration savoureuse avec le recul de l'incident entre son coéquipier Zaza Pachulia et Kawhi Leonard... http://www.dailymotion.com/video/x5kykqb_furieux-apres-un-ecran-muscle-kelly-oubre-jr-renverse-kelly-olynyk_sport

Peut-il le refaire contre les Cavs ?

Isaiah Thomas n'était lui pas contrarié une seule seconde d'avoir été dépouillé de sa cape de super-héros par son partenaire, présent à côté de lui en conférence de presse.
"Kelly était un MVP ce soir. Il a tout fait ! Kelly a joué dur et finalement, il est la raison principale pour laquelle nous avons gagné".
Presque gêné de recevoir des louanges et d'être interrogé sur sa prestation individuelle, Olynyk n'a eu de cesse de souligner l'importance de Thomas, sans lequel il n'aurait pu être en aussi bonne situation dans le 4e quart-temps. La donne est aujourd'hui différente pour lui. Les Cavs et leur armada se profilent et Kelly Olynyk va devoir prouver qu'il est capable d'être un vrai contributeur au-delà de cette parenthèse enchantée. Pour le bien des Celtics et pour son propre avenir. LeBron et sa bande sont en tout cas prévenus : ils ne pourront pas se contenter de surveiller Isaiah Thomas en finale de Conférence s'ils veulent poursuivre leur parcours sans faute. Sans quoi on aura sans doute droit à des titres encore plus improbables que celui évoqué en début d'article comme : "Les Cavs privés de Finales par Kelly Olynyk". Ne riez pas, on ne sait jamais...
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