Les 5 hommes qui donnent envie de croire aux Knicks

Les New York Knicks sont l'équipe la plus en forme de la NBA. S'ils sont en mesure de dépasser les attentes, c'est en partie grâce ces cinq personnalités.

Les 5 hommes qui donnent envie de croire aux Knicks

Les New York Knicks sont sur une formidable série de 9 victoires consécutives à l'heure de ces lignes. Il est probable que celle-ci prenne fin prochainement, comme à chaque fois que l'attention médiatique commence à se porter sérieusement sur une équipe ou un joueur très performants. Peu importe. L'idée est justement de se dire que même si cette série prend fin rapidement, New York a trouvé son rythme de croisière, développé une identité de jeu efficace et mérite de faire partie des outsiders de la Conférence Est.

Voici cinq acteurs majeurs de cette période enthousiasmante pour les Knicks et qui donne envie d'y croire.

Julius Randle

Julius Randle est peut-être le plus frustrant des "bons" joueurs NBA contemporains, mais il faut souligner l'abnégation avec laquelle il a rebondi après une saison précédente calamiteuse. En quelques mois, Randle est passé du statut de star au Madison Square Garden, à celui de cible que les fans auraient tradé en un claquement de doigts s'ils avaient été à la place de Leon Rose et Scott Perry. Malgré l'absence de résultats probants depuis 10 ans, il y a toujours cette pression inhérente à New York et ce fameux "contexte" qui tétanise plus d'un bon joueur. Randle a essuyé les critiques, survécu aux rumeurs de trade et retrouvé son niveau d'il y a 2 ans.

Aujourd'hui, dans son style à l'ancienne de chantre de l'iso, il est exactement ce dont ont besoin les Knicks en termes d'attention générée chez les défenseurs adverses et de production. Le voilà avec de meilleures stats individuelles qu'en 2021, lorsqu'il était devenu All-Star et avait guidé la franchise jusqu'en playoffs. L'ancien intérieur de Kentucky tourne à 25.4 points, 10.4 rebonds et 4 passes de moyenne à 46.8%. Absent sur les trois premiers matches de la magnifique série de 9 victoires, Randle a été l'un des moteurs sur les 6 suivants, avec un impact phénoménal : 32 points de moyenne à 53.5% d'adresse globale et 47.7% à 3 points.

S'il parvient à transposer cette forme à une série de playoffs, ce qui n'avait pas été le cas contre Atlanta en 2021 pour la première post-saison de sa carrière (il avait shooté à 29%, avec 18 points par match), New York n'en sera que plus redoutable.

Jalen Brunson

Lorsque Jalen Brunson a signé aux Knicks, on savait que New York avait signé un vrai pro, intelligent et capable d'amener d'excellentes choses à un groupe en manque de QI basket et d'expérience de la gagne. Néanmoins, il faut le reconnaître, en voyant Leon Rose allonger 104 millions de dollars pour Brunson, on s'est quand même demandé si l'investissement n'était pas un poil trop coûteux par rapport au statut du joueur. Après tout, le double champion NCAA avec Villanova n'était qu'un lieutenant et une seconde lame à Dallas. Huit mois après, le montant de 104 millions paraît presque cheap.

S'il n'a pas été convié au gala de Salt Lake City, Jalen Brunson est un All-Star en termes de niveau et l'un des meneurs les plus fiables et performants de toute la NBA cette saison. Tom Thibodeau a pu confier les clés du jeu à un garçon équilibré, malin et avec un tempérament de leader. L'intéressé est incontestablement candidat au titre de MIP après être passé de 16 points par match à près de 24, de 4.8 passes à 6.2 et de 37% à 3 points à 41%, tout en naviguant dans les eaux des 50% d'adresse globale. L'ascension est telle que Brunson a été nommé meilleur joueur de la Conférence Est pour le mois de février et est déjà parti sur des bases indécentes pour le mois de mars, avec deux matches à 32 points et 7 passes de moyenne en shootant à 75%...

Avec l'arrivée de son ancien camarade de Nova, Josh Hart, Jalen Brunson a même l'air d'être encore plus épanoui que ces derniers mois, si toutefois c'était possible. Son plafond semblait limité, mais on ne fera plus l'erreur de prendre ça pour acquis. Les Knicks ont un vrai meneur d'élite et ont réussi l'un de leurs meilleurs recrutements à ce poste depuis une éternité. Et pas qu'à ce poste, d'ailleurs...

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Immanuel Quickley

"Quickley, c'est mon gars". Tom Thibodeau ne cache pas son affection pour Immanuel Quickley, qu'il a fait jouer 55 minutes (un record en NBA cette saison) lors de la victoire en double prolongation contre Boston. Déjà très utile depuis le début de l'année en sortie de banc, "IQ" est presque impossible à sortir du terrain lorsque Jalen Brunson est absent, comme lors de ce thriller du weekend. L'ancien guard de Kentucky ne sera pas 6e homme de l'année, à moins que l'habitude de décerner le trophée au plus gros scoreur remplaçant de la ligue disparaisse, mais en termes d'impact sur le jeu et l'état d'esprit, il est plus que dans les clous.

Quelque part, avec son mélange d'abnégation défensive et de justesse en attaque (il vient de battre son record personnel avec 38 points contre Boston), Quickley est un joueur rêvé pour le style Thibodeau. A 23 ans, il sera bientôt éligible à une prolongation de contrat juteuse et on imagine mal les Knicks prendre le risque de le perdre, surtout si sa montée en régime se confirme au fil des semaines. Lui aussi aspire à vivre une campagne plus satisfaisante que celle de 2021, où il avait été utilisé avec parcimonie par son coach. Immanuel Quickley est prêt à endosser plus de responsabilités.

RJ Barrett

Pour beaucoup, RJ Barrett n'a pas encore atteint le niveau et le statut que son potentiel le supposait, en tant que n°2 de Draft et joueur star de Duke avec Zion Williamson. Dans le sens traditionnel du terme, c'est peut-être vrai. Barrett n'est pas le franchise player des Knicks - en ont-ils vraiment un ? - et a parfois donné l'impression de stagner un peu. Tom Thibodeau et son staff le disent : le Canadien est très important et sa faculté à ne justement pas montrer de frustration qui handicaperait le collectif, tout en continuant de travailler dur pour progresser est un atout énorme.

RJ Barrett fonctionne plus par fulgurances qu'avec une vraie constance, mais il reste un jeune joueur impressionnant et avec un profil all-around qui laisse espérer de belles choses. Face à Boston, et à plusieurs reprises cette saison, on l'a vu réussir à hausser son niveau de jeu de manière significative. Le tir à 3 points n'est toujours pas totalement en place (33%), mais l'activité et l'envie de bien faire oui. Son nom revient lui aussi souvent dans des rumeurs de trades depuis la fin de saison dernière, mais il est toujours là et la direction n'a clairement pas encore tiré un trait sur lui.

Tom Thibodeau

Thibs est étiqueté coach "has been", militaire et dogmatique quasiment quotidiennement. On ne peut pas nier que l'ancien entraîneur des Bulls n'a pas le style le plus "2023" qui soit en NBA, mais il s'agirait quand même de lui donner le crédit qu'il mérite. Ici, on a parfois remis en cause la gestion des temps de jeu et l'entêtement de Tom Thibodeau. Jamais sa science, son érudition du jeu et sa capacité impressionnante à transmettre un état d'esprit conquérant et batailleur à ses équipes. On aurait bien sûr aimé qu'Evan Fournier fasse partie de ses plans. Que Derrick Rose ait un peu plus de temps de jeu. Mais Thibodeau n'est pas là pour faire plaisir à qui que ce soit.

Son dévouement total au jeu et à ce qui peut permettre aux Knicks de gagner des matches confère parfois à une forme d'autisme, mais on dit ça de le manière la plus admirative qui soit. Thibodeau se lève, respire et se couche en pensant basket et en réfléchissant à ce qui pourrait faciliter l'arrivée au sommet de son équipe.

On ne sait pas de quelle manière finira son aventure à New York, mais il aura dans tous les cas contribué à rendre à nouveau cette équipe intéressante sportivement et ses limites ne sont certainement pas encore atteintes.