Miami Heat, un plan et surtout du cran !

Pour rivaliser avec les Boston Celtics, le Miami Heat peut compter sur le génie d'Erik Spoelstra, mais aussi un état d'esprit incroyable.

Miami Heat, un plan et surtout du cran !

Comme le dit la maxime : “Il ne faut jamais sous-estimer le cœur d'un champion". Sur les dernières années, il existe clairement une nouvelle formule : “Il ne faut jamais sous-estimer le cœur du Miami Heat". Peu importe les circonstances, cette équipe reste une sérieuse menace en Playoffs.

Et pourtant, cette fois-ci, la donne semblait différente. La majorité des observateurs - moi le premier - s'accordaient à le dire : sans Jimmy Butler, les chances des Floridiens étaient très limitées face aux Boston Celtics au premier tour des Playoffs. Je crois d'ailleurs qu'elles le sont toujours.

Cependant, cette série pourrait se révéler bien plus intéressante à suivre par rapport aux attentes initiales. Pour être honnête, je penchais pour un 4-0 ou 4-1, avec un match lâché en route par des Celtics trop complaisants. Mais j'ai sous-estimé les ressources incroyables de ce Miami.

Quitte à mourir, autant prendre des risques

Pourtant, sur le Game 1, le Heat avait totalement sombré (94-114). Sans proposer grand-chose, les Floridiens avaient subi, de A à Z, la maîtrise de Boston. Même dans l'intensité, Miami ne semblait pas vraiment dans le coup.

Une défaite presque trop facilement acceptée pour une équipe qui a pris l'habitude de ne jamais rien lâcher. Mais il y a aussi un homme à ne pas oublier dans cette série : Erik Spoelstra. Sans le moindre doute, l'entraîneur floridien est l'un des meilleurs coaches de la NBA. Et sur une série des Playoffs, il a une qualité essentielle : l'adaptation.

Quitte à perdre, quitte à se faire éliminer par la tête de série numéro 1 à l'Est, autant prendre des risques. Avec des choix marqués pour faire la différence. Le résultat ? Un Game 2 remporté (111-101) sur le parquet du TD Garden !

Sans pousser trop loin dans l'analyse, plusieurs changements ont été facilement notables entre les deux premiers matches. Tout d'abord, l'intensité. Le Heat a mis du rythme et n'a jamais freiné. Avec une défense musclée. Puis les tirs. Spoelstra a clairement donné l'autorisation de tirer à vue. Mais dans un cadre très précis avec rôles définis.

"Je comprends le calcul. Nous n'allons pas en tirer 50. Ce n'est pas réaliste", avait réagi Spoelstra après la défaite au Game 1 avec 49 tirs primés pour les Celtics.

Résultat ? Le Heat a tenté 43 tirs à longue distance ! Bouillants, les Floridiens en ont planté 23. Un record dans l'histoire de la franchise en Playoffs. Même au niveau des joueurs, il y a eu des transformations. Si Bam Adebayo reste fidèle à lui-même dans l'excellence, Caleb Martin, hué après sa faute sur Jayson Tatum au G1, a été intenable (21 points à 5/6 derrière la ligne).

Et Tyler Herro a été placé au centre des débats. Effacé (11 points à 4/13, 4 passes décisives pour 2 ballons perdus) au premier match, l'arrière a hérité des clés du jeu. Pour le meilleur et pour le pire. Cette fois-ci, on a eu le droit au meilleur : 24 points à 7/13 et 14 passes décisives.

Avec les blessures, et l'absence majeure de Butler, Spoelstra a décidé de faire confiance au jeune talent de 24 ans.

"Par rapport à notre situation actuelle, il va être impliqué d'une manière ou d'une autre. Et parfois cela signifie qu'il faut faire le bon choix, encore et encore. Et il a fait la bonne lecture à plusieurs reprises", a apprécié le coach de Miami.

Bien évidemment, une telle formule ne serait pas possible sans l'état d'esprit qui fait la force du Heat.

Même loin des parquets, Jimmy Butler chambre les Celtics !

Les Celtics sont pourtant prévenus...

Car dans l'adversité, Miami se sublime. Cette équipe l'a prouvé, encore et encore, au cours des dernières années. Cette fois-ci, le challenge est encore plus grand. Une saison régulière poussive, des Celtics ultra-favoris, un Butler blessé. Tous les ingrédients étaient réunis pour une élimination sans bataille.

Mais dans cette franchise, il ne s'agit pas d'une option. Et au contraire, tous les bruits extérieurs motivent ce groupe. Martin copieusement chahuté par les fans de Boston ? Il répond avec une performance XXL. Pour Adebayo, ce contexte est tout simplement idéal pour faire ressortir le meilleur de Miami.

"On a beaucoup douté de nous pendant nos campagnes de Playoffs, les gens disaient que nous ne pouvions pas faire beaucoup de choses que nous avons (finalement) faites. Alors, pour moi et mon équipe, pourquoi perdre la foi maintenant ? Nous sommes dos au mur.

Tout le monde est contre nous. Il faut donc utiliser cela comme une motivation. Nos gars croient que nous pouvons gagner. Alors, faisons un mano a mano - un combat en cage. Jouons", a commenté Bam Adebayo face à la presse.

Avec du cœur, Miami veut croire en l'exploit. Et on l'a compris : il ne faut pas sous-estimer le caractère de ce groupe. Cependant, il existe tout de même des limites. Encore une fois, sans trop pousser, certaines sont évidentes.

Le Heat va-t-il garder cette adresse (presque surréaliste) à longue distance ? Herro va-t-il conserver cette précision (folle) à la création ? Dans un match serré, qui pour faire la différence sans Butler ? Puis surtout, les Celtics vont répondre.

Par le passé, Miami a parfois profité d'un effet de surprise pour faire sensation. Battu (3-4) l'an dernier lors des Finales de la Conférence Est, Boston connaît donc le danger.

"Nous savions que ce ne serait pas facile. Il y a beaucoup d'histoire entre ces deux franchises, surtout ces derniers temps. Peu importe le classement, les présents et les absents. Il s'agit des Playoffs. C'est particulièrement vrai pour cette équipe.

Les choses ne se passeront jamais comme les gens l'attendent. C'est ce qui fait la beauté d'être en Playoffs et de jouer au plus haut niveau. Cela fait partie du jeu. Nous avons perdu le match et nous avons l'occasion de jouer à nouveau samedi. Ce devrait être un autre match amusant", a prévenu Tatum.

Joe Mazzulla et ses hommes ne peuvent pas se relâcher. Ils ne peuvent pas se permettre de donner de la confiance au Heat. Dès le Game 3, le premier à l'extérieur, Boston va devoir réaffirmer son statut de patron.

Dans le cas contraire, le danger deviendra de plus en plus menaçant. Et il ne faut définitivement pas le sous-estimer...

Sans Butler, mission impossible pour le Heat ? Kyrie a-t-il été snobé ?