MVP : Qui va rétablir l’équilibre dans la Force et sauver l’Amérique ?

L'Europe a fait main basse sur le MVP depuis 2019. Il est temps pour l'Amérique de récupérer son bien. Mais qui stoppera la série ?

MVP : Qui va rétablir l’équilibre dans la Force et sauver l’Amérique ?

L'internationalisation de la NBA tant souhaitée par David Stern en son temps est désormais à pleine maturité. Les quatre derniers trophées de MVP ont été remportés par un Grec et un Serbe, Giannis Antetokounmpo et Nikola Jokic, trois des quatre derniers titres de meilleur défenseur de l'année sont la propriété d'un Français, Luka Doncic, la superstar émergeante, est slovène, et ce n'est qu'un bref résumé de l'importance prise par les étrangers dans une ligue autrefois excluante.

Entre le doublé de Giannis et la victoire de Dirk Nowitzki en 2007, onze trophées de MVP ont été décernés à des Américains : Kobe Bryant, LeBron James (quatre fois), Derrick Rose, Kevin Durant, Stephen Curry deux fois, Russell Westbrook et James Harden). C'est désormais la disette depuis 2018 et la victoire de Harden.

Cette saison 2022-2023 pourrait-elle être celle du retour au premier plan d'un Américain dans la course au MVP ? Voici les candidats les plus solides à nos yeux pour rendre la couronne au pays de l'Oncle Sam.

LeBron James

Oui, on sait, LeBron aura 38 ans en décembre et il n'est plus le même cyborg qu'autrefois, capable de jouer 80 matches sans la moindre égratignure. Mais avec le challenge de ramener les Lakers sur le devant de la scène et la belle histoire probable que ne manqueront pas de raconter les médias sur le record de points subtilisé à Kareem Abdul-Jabbar, le "King" a toutes ses chances.

Le côté storytelling dans une campagne de MVP est fondamental. Si LeBron surfe là-dessus en y ajoutant des victoires collectives et des stats à la hausse, son armoire pourra accueillir un cinquième trophée individuel de meilleur joueur de la ligue. Ceux qui aimeraient le voir rattraper MJ dans le débat du GOAT prient pour ce scénario, bien entendu.

Ja Morant

Il y a deux ans, Ja Morant annonçait qu'il se considérait comme l'un des cinq meilleurs meneurs de la ligue. On lui avait un peu ri au nez et il l'avait pris personnellement, à la manière d'un autre arrière très athlétique en son temps (si, si, avec les mêmes initiales que Ja Morant, mais inversées, vous voyez ?). Sa montée en puissance est euphorisante, au même titre que celle des Grizzlies.

Morant est déjà un joueur référence en NBA et avant qu'il ne se blesse la saison passée, il était dans la discussion pour le MVP. Les extraterrestres de la stat que sont Jokic, Giannis et Embiid auraient sans doute été trop compliqués à bouter hors de la conversation, mais les ingrédients étaient là.

S'il passe un nouveau cap cette saison, il faudra simplement voir si son équipe arrive, comme la saison dernière, à ne pas trop souffrir de ses absences. Le côté valuable est important dans les critères pour désigner le MVP. Si votre équipe n'est pas beaucoup moins forte sans vous, ce peut être un problème. On peut lui faire confiance pour mettre l'intensité et le style qu'il faut pour gagner encore en popularité, aussi bien auprès des fans que des journalistes qui ont le droit de vote pour le MVP.

Kevin Durant

Le cocktail de cette année à Brooklyn est au moins aussi explosif que la saison dernière, dans le mauvais sens du terme. C'est ce qui peut faire hésiter au moment de mettre KD dans les prétendants. On rappelle qu'il a demandé son trade, mais aussi le départ de Steve Nash, qui est toujours en poste, et du GM Sean Marks, qui a conservé les rênes de la franchise. Aura-t-il envie de se dépouiller et de sortir une saison de niveau MVP dans ce contexte ?

Sur le strict plan du talent, Durant reste le meilleur attaquant de la ligue et peut totalement afficher des stats folles et porter une équipe, même à 34 ans. On ne peut donc pas l'exclure pour un run, 9 ans après son unique trophée de MVP à ce jour.

Devin Booker

Il joue encore avec Chris Paul, qui est le vrai maillon "valuable" des Suns depuis qu'il est à Phoenix. C'est un handicap certain, mais même avec le facteur CP3, Booker a pris de l'ampleur et joué comme une star de la ligue sur les deux dernières saisons. Il faudrait vraiment que les Suns soient très bien classés ET que Booker ait des stats au scoring à la hausse et une grosse adresse. Vu son évolution, c'est tout à fait possible. Il n'est juste pas dans les favoris évidents, mais plutôt à ranger dans la catégorie des outsiders.

Stephen Curry

On parle quand même d'un double MVP. Donc d'un type capable d'être deux fois le meilleur joueur de la ligue en saison régulière. Il n'y a aucune raison qu'il ne puisse pas être crédible une troisième fois, surtout qu'il a réussi à entrer à nouveau dans la conversation une ou deux fois depuis son dernier sacre. Sans la pression de devoir absolument gagner un nouveau titre ou de casser des records en saison régulière, Steph pourrait être finalement encore plus dangereux à cet égard. Du scoring, de l'adresse et un gros bilan collectif pour les Warriors sont la clé pour lui permettre de décrocher un troisième trophée, lui qui vient à peine de déposer son premier titre de MVP des Finales sur l'étagère.

Damian Lillard

"Dame" est peut-être un peu sorti des radars à cause de sa saison quasi-blanche, mais attention à ce qu'il prépare. Le garçon a clairement affirmé qu'il voulait rester et finir à Portland, avec une vraie intention de ramener les Blazers sur le devant de la scène. Une saison folle au scoring, dans une équipe où il sera l'option offensive n°1 et le sentiment de revanche peuvent très bien le porter vers une campagne historique. Il n'a, au final, jamais réussi à être un finaliste pour ce trophée, mais il n'est jamais trop tard et le travail peut payer même quand on n'est plus forcément dans son prime. Outsider très out, mais outsider quand même.

Jayson Tatum

Forcément, les remous des derniers jours à Boston autour d'Ime Udoka ont impacté et vont encore impacter les joueurs. Mais une fois que le calme sera revenu, il faudra bien se rendre compte que cette équipe a ce qu'il faut pour sortir à nouveau du lot à l'Est et retrouver les Finales. Cela commence par une saison régulière de haut niveau, où le Jayson Tatum version 2022, avec un savant mélange de génie offensif et de dévotion défensive, peut briller de mille feux.

S'il confirme ses progrès en termes de playmaking et que les Celtics surfent sur leur hype et sur leur parcours de l'an dernier, attention à la candidature de Tatum. Il a clairement pour but de finir sa carrière en NBA avec au moins un MVP de saison régulière, comme son idole et modèle Kobe Bryant.

Kawhi Leonard

Peu de joueurs sont capables d'avoir un impact aussi fort des deux côtés du terrain en NBA que Kawhi Leonard. En 2017, il aurait pu (dû) être MVP, mais les votants lui avaient préféré Westbrook. Il est donc capable d'être assez fiable pour tenir la cadence tout au long d'une saison. Mais en 2023 aussi ? Le souci reste ses problèmes physiques, trop fréquents depuis qu'il a rejoint les Los Angeles Clippers. On imagine quand même que L.A. sera au rendez-vous dès la saison régulière et que Kawhi, armé de ses nouvelles cuisses en titane, peut avoir son mot à dire dans la conversation. La question est de savoir s'il le fera au-delà de deux ou trois mois, ou si le niveau phénoménal qu'on lui connaît s'étendra sur quasiment 80 matches...

Anthony Davis

Non, on plaisante. Il faut malheureusement réussir à enchaîner 25 matches sans foulure, entorse ou contracture pour pouvoir prétendre au trophée, même si l'on a un talent unique entre les mains et le niveau de jeu théorique pour faire passer les Lakers d'équipe mal fichue à favori pour le titre. Et puis, même si c'est le cas, LeBron lui laissera-t-il lui voler la vedette l'année où il va battre le record mythique de Kareem Abdul-Jabbar ? No. Freaking. Way.

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