Deux décennies sans bruit, puis la thèse du complot
Ce n’est que 22 ans plus tard, en 2007, que les rumeurs de tricherie prennent de l’ampleur. En cause, une vidéo sortie sur Youtube, qui permet à tous les sceptiques d’avancer leurs théories. On a d’abord évoqué la possibilité que l’enveloppe contenant l’écriteau des Knicks ait été passée dans un freezer au préalable pour indiquer à Stern qu’il s’agissait de « la bonne » grâce à la différence de température avec les autres. Difficile à prouver, même avec les images. Mais celle qui a longtemps été la plus populaire et qui continue d’être prisée par les sceptiques est la suivante, racontée par Bill Simmons, le boss de The Ringer.« Lorsque l’huissier de la NBA jette les sept enveloppes dans la machine en verre, il cogne volontairement la quatrième contre le rebord de l’appareil, afin d’en corner le coin. Sur la vidéo, on peut voir Stern déverrouiller la machine et plonger maladroitement sa main dans le trou. Il se saisit de trois enveloppes collées l’une à l’autre et les retourne pour que celle du dessous atterrisse dans sa main. Il l’a retire de la machine et, évidemment, c’est celle des Knicks. Si vous regardez attentivement le moment où il sort l’enveloppe, vous remarquerez qu’elle est cornée ».Comme ça, on a bien envie d’abonder dans le sens de Simmons. Surtout qu’il est évident que la NBA avait besoin que les Knicks et leur capacité à générer des millions de dollars en un éclair sur le plan marketing redeviennent compétitifs. Bien plus que les Pacers, qui n’ont du coup décroché que le 2nd pick, utilisé avec le décevant Wayman Tisdale, décédé en 2009, qui n'a jamais su confirmer son talent au plus haut niveau en NBA. Si le procédé a changé par la suite, au point que plus personne ou presque n'est capable de comprendre ou expliquer le cirque de numéros et de combinaisons qui se déroule tous les ans, c’est afin d’éviter que les moindres faits et gestes du boss et de ses subordonnées soient étudiés à la loupe pendant la loterie. Pour autant, d’autres tirages ont été annoncés comme possiblement décidés d’avance. Au même titre que les Knicks en 1985, la ligue n’était clairement pas contre l’idée d’un retour au premier plan de Bulls à la dérive en NBA après la retraite de Michael Jordan. Malgré 1.5% de chances de décrocher le first pick en 2008, Chicago a pu s’emparer de Derrick Rose et à nouveau vendre des maillots à la pelle. David Stern n'est plus de ce monde, mais on ne pourra pas empêcher les théoriciens du complot de penser tous les ans que rien n'est dû au hasard... Michael Jordan : « Sans David Stern, je n'en serais pas là »