Rookie Race-Vol. 1 : Le trio Banchero-Mathurin-Ivey déjà intouchable ?

On fait un premier point sur la course au titre de Rookie of the Year 2023, avec trois joueurs qui auront déjà du mal à être rejoints.

Rookie Race-Vol. 1 : Le trio Banchero-Mathurin-Ivey déjà intouchable ?

On vous a parlé de la course pour le titre de MVP la semaine dernière. Place à celle pour un autre trophée qui intéresse toujours les fans, celui de Rookie of the Year. Tous les mois, vous retrouverez notre état des lieux sur la course à la succession de Scottie Barnes, vainqueur en 2022.

Mentions honorables

Pas d'ordre ici, juste des rookies qui se sont montrés à leur avantage sans pour autant réussir à intégrer notre top 5 après un mois. Selon ce qu'ils proposent sur le terrain dans les semaines qui viennent, ils sont tous crédibles pour monter d'un cran, bien évidemment.

Tari Eason (Houston Rockets)

On dirait presque que les Rockets ne le font pas davantage jouer pour éviter de remporter trop de matches... Eason est un petit monstre d'efficacité qui change immédiatement l'énergie et la vibe d'une partie lorsqu'il entre en jeu. Il est capable d'apporter des points, des rebonds, des passes, des interceptions et une défense de qualité, mais Stephen Silas le limite pour le moment à 18 minutes de moyenne. C'est frustrant, mais un peu compréhensible pour s'assurer une place dans le Flop 3 avant la loterie.

Shaedon Sharpe (Portland Trail Blazers)

Le scoring est un peu irrégulier (9 points par match avec du très haut et du très bas en la matière), mais l'adresse est déjà prometteuse (50%, avec 42.9% à 3 pts) et les qualités athlétiques complètement folles. Il faut rappeler que Sharpe n'a pas joué une seule minute à Kentucky et que ses derniers matches de basket de compétition remontent... au lycée.

MarJon Beauchamp (Milwaukee Bucks)

Les blessures et les mises au repos chez les Bucks ont offert à Beauchamp de belles opportunités de se montrer. Il a rarement déçu et a réussi quelques gros matches en combo points/rebonds, notamment face à OKC et Atlanta. Il lui manque un bond significatif au niveau de l'adresse (37%) pour être vraiment crédible pour le top 5, mais le simple fait d'avoir aussi bien intégré la rotation d'un contender en tant que rookie en dit long sur ses qualités.

AJ Griffin (Atlanta Hawks)

Un game winner contre Toronto, une montée en puissance avec deux matches de suite à 17 points et une adresse (51%) déjà intéressante en attendant que son tir extérieur se stabilise. AJ Griffin est déjà un contributeur estimable pour les Hawks, faute d'un énorme temps de jeu (16 minutes par match).

Jalen Duren (Detroit Pistons)

Le premier joueur né après les débuts de LeBron James en NBA a beau être très jeune, il apporte déjà des choses intéressantes à Detroit, particulièrement sur le front du rebond. Duren fait du simple en attaque près du cercle (59%) et montre déjà qu'il est le meilleur rookie de cette cuvée parmi les spécialistes du poste. Le voir déjà à plus de 7 points et 7 rebonds dans une équipe clairement tournée vers la loterie, c'est déjà extrêmement intéressant.

Jalen Williams (Oklahoma City Thunder)

Williams a déjà 21 ans et plus de bouteille que beaucoup de ses camarades de cuvée. C'est peut-être cette expérience qui le fait jouer avec autant de confiance lorsque Mark Daigneault le sollicite avec OKC. L'arrière drafté en 12e position en 2022 sait être saignant en attaque et a déjà réussi un match à 11 passes. Le Thunder lui fait confiance avec 24 minutes de moyenne, sur lesquelles il tourne à un peu moins de 10 points par match à 51.5%.

MVP Race-Vol. 1 : Après un mois, qui fait la course en tête ?

Le top 5

5- Jabari Smith Jr (Houston Rockets)

C'est la petite déception de ce début de saison chez les rookies en NBA. On pouvait s'en douter un peu vu le profil de ses partenaires, avec des joueurs qui ont beaucoup besoin du ballon - euphémisme - mais Jabari Smith a du mal à s'exprimer comme il l'aimerait en attaque. Ce n'est pas uniquement de la faute de ses coéquipiers ou de son coach, puisque le n°2 de la Draft 2022 shoote à 33% en prenant presque 11 tirs par match.

A trois points, ce n'est guère mieux (30%) et on n'a pour le moment vu son talent all-around que par bribes. Là aussi par intermittence, on l'a vu à son avantage en défense avec un avant-goût du joueur two-way qu'il est censé devenir.

Malgré les difficultés évoquées, Smith apporte quasiment 11 points et 7 rebonds par match ce qui lui permet de garder la tête hors de l'eau pour se placer en bout de top 5.

4- Keegan Murray (Sacramento Kings)

Murray a connu un petit trou d'air après des débuts intéressants, mais il s'est plutôt bien repris depuis en participant activement à la superbe série en cours des Kings. Son père a expliqué que sa mauvaise passe était dû à des soucis familiaux, sa grand-mère ayant eu un problème cardiaque sérieux pendant qu'elle assistait au match entre les Kings et Charlotte fin octobre.

Depuis, Keegan Murray a pu sembler irrégulier, mais il est capable de matches probants offensivement (21 pts contre Golden State) et contribue toujours dans plusieurs domaines pour apporter son énergie et ses 12 points par match.

On sait qu'il vaut mieux que ce que l'on a vu de lui jusqu'ici. Mais ce que l'on a vu, en l'occurrence, est déjà intéressant.

3- Jaden Ivey (Detroit Pistons)

Pas facile lorsque l'on est un combo guard de débarquer dans une équipe avec un meneur/playmaker fort comme Cade Cunningham, qui a lui-même besoin de se construire comme un franchise player. Jaden Ivey est pourtant en train de trouver son rythme et sa place ces dernières semaines à Detroit. On le sait, les Pistons finiront dans les bas-fonds du classement, mais l'important n'est pas vraiment là. Il s'agit d'entamer ou poursuivre le développement d'un noyau dur. Ivey en fera assurément partie.

En l'absence de Cunningham depuis 15 jours, Ivey s'est montré de plus en plus tranchant, avec deux matches à plus de 20 points, des accélérations dévastatrices vers le panier et la capacité de créer pour les autres. Tout ça ne se traduit pas par des victoires, mais on a entrevu les énormes capacités offensives du garçon, qui tourne déjà à plus de 16 points de moyenne.

Dwane Casey, pourtant pas le coach le plus à l'aise avec les jeunes joueurs en NBA, passe son temps à dire du bien du n°4 de la Draft 2022. Il y a encore du travail pour gagner en régularité et en alchimie avec Cunningham quand il sera de nouveau apte, mais Jaden Ivey est un garçon avec la tête sur les épaules et, semble-t-il, la maturité suffisante pour devenir un excellent joueur de cette ligue.

2- Paolo Banchero (Orlando Magic)

Il faut dire les choses comme elles sont. Si Paolo Banchero n'avait pas manqué 7 de ses 18 premiers matches en NBA sur blessure, il aurait été leader de cette première Rookie Race sans l'ombre d'un doute. Le n°1 de la Draft 2022 a fait des débuts d'une propreté impressionnante dans la ligue, en donnant l'impression qu'il était déjà prêt à être l'option n°1 d'une franchise NBA qui part de zéro ou presque.

Banchero a claqué plusieurs matches à 30 points, montré des aptitudes de playmaker et été tout à fait correct en défense malgré le bilan logiquement famélique du Magic. Avec 23.5 points, 8.3 rebonds et 3.6 passes de moyenne à 46% et sans avoir encore pris ses marques à 3 points, l'ancien Dukie a fait une entame tonitruante uniquement ralentie par un pépin physique qui arrangera peut-être bien Orlando au bout du compte pour être bien placé dans la Wembanyama Race.

Pour être premier de la course au RoY le mois prochain, il lui faudra disputer davantage de matches et être sur le même tempo sur le plan de la production. Parce que devant lui, comme vous allez le voir, c'est fiable, déterminé et plein d'envie de bousculer les prévisions de début de saison.

1- Bennedict Mathurin (Indiana Pacers)

On se demandait si les débuts en NBA de Bennedict Mathurin seraient aussi savoureux que les Eggs Benedict, ce savoureux go-to-meal des brunches new-yorkais dont il partage le nom. Réponse : oui ! Le Canadien a beau sortir du banc chez les Pacers, il a séduit tout le monde en à peine un mois, contribuant grandement à l'excellent et surprenant début de saison d'Indiana, 4e à l'Est à l'heure de ces lignes.

On avait déjà entrevu le potentiel du Québécois lors de ses deux saisons à la fac d'Arizona et sa 6e place à la Draft 2022 paraît encore moins usurpée qu'en juin. Rick Carlisle a fait de Mathurin un candidat précoce au titre de 6e homme de l'année, tant sa production en sortie de banc et son insouciance sont absolument remarquables. Avec 19.3 points de moyenne à 42% à 3 points, "Benn" est une tornade offensive sans la moindre peur quel que soit l'adversaire.

From downtown comme dans l'attaque de cercle, le rookie des Pacers fait des dégâts constants qui permettent d'envisager l'avenir de la franchise avec beaucoup d'optimisme. Avec Tyrese Haliburton et Bennedict Mathurin, les Hoosiers tiennent deux pièces majeures pour devenir l'une des équipes les plus sexy de l'Est dans un futur proche... et peut-être même dès maintenant s'ils décident qu'être bien placé pour la loterie n'est pas si pertinent que ça.