Rudy Gobert explique pourquoi il ne croit pas au « tanking »

Pour Rudy Gobert, il n'y a rien de mieux que la victoire pour développer les jeunes. Il faut leur apprendre à gagner. Pas à perdre volontairement un paquet de matches.

Rudy Gobert explique pourquoi il ne croit pas au « tanking »
Le Utah Jazz aurait pu essayer de tanker. La franchise était bien mal embarqué après avoir perdu Gordon Hayward et George Hill, ses deux meilleurs marqueurs et playmakers, en juillet dernier. Mais l'effectif était trop fort pour se mêler à la lutte avec les cancres NBA. Du coup, les dirigeants ont tablé sur une saison de transition. Donovan Mitchell, pépite dénichée à la draft (13ème choix), en a décidé autrement. Et voilà que Rudy Gobert et ses partenaires occupent désormais la cinquième place de la Conférence Ouest. Le Français est d'ailleurs bien content que ses employeurs n'aient pas cédé à la tentation de tout casser pour tout reconstruire.

"Le coach nous apprend à gagner des matches. Pas juste à bien jouer au basket mais à faire ce qu'il faut pour gagner. Il y a plein d'équipes qui travaillent très bien la technique. Mais pour gagner, il faut apprendre à un joueur comment gagner. C'est pour ça que je ne crois pas au tanking. Je pense que pour apprendre à gagner... il faut gagner. Pas en perdant volontairement pour un gamin de 19 ans que vous n'avez jamais vu jouer."

La pique de Rudy Gobert pour les amateurs du tanking est salée. Et ils sont nombreux à mettre leur saison en l'air pour Marvin Bagley, Luka Doncic, DeAndre Ayton et compagnie. Après, cette analyse est un peu facile. Un coach peut très bien apprendre à ses joueurs les actions importantes. Leur inculquer le bon état d'esprit. Tout en perdant des matches. Parce que le tanking, ce n'est pas demander à ses joueurs de perdre. Enfin, si, maintenant ça l'est. Depuis que Mark Cuban a brisé des barrières en parlant directement à ses hommes. Mais à la base, ce n'est pas ça. Ce sont les dirigeants qui transfèrent volontairement certains vétérans capables d'aider l'équipe. Ce sont des coaches qui n'alignent pas leurs meilleurs joueurs. Après, il est vrai qu'une organisation n'envoie pas le bon message à ses jeunes joueurs en faisant ça. Mais n'oublions jamais que c'est en faisant du tanking que les San Antonio Spurs ont obtenu Tim Duncan en 1997 (ils ont très longuement laissé David Robinson au repos, même quand sa blessure était guérie). Ça n'a pourtant pas empêché les Texans de développer la culture de la gagne.