Russell Westbrook a beau dire le contraire, il est bien trop esseulé

Russell Westbrook s'est fâché lorsqu'un journaliste a laissé sous-entendre que le Thunder était trop dépendant de ses performances. Le constat est pourtant inévitable.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Russell Westbrook a beau dire le contraire, il est bien trop esseulé
« - Russell Westbrook : Je ne veux pas que quelqu’un essaye de nous diviser. Nous sommes une équipe. On est ensemble. N’essayez pas de nous diviser. Ne mettez pas Russell d’un côté et les autres gars de l’autre. Je ne veux pas entendre ça. On est ensemble. On joue en équipe. Et c’est tout. » « - Journaliste : OK, Russell. Je ne veux pas vous séparer. Mais pour la deuxième fois en trois matches l’équipe ne joue pas bien quand tu vas sur le banc… J’essaye juste de comprendre… » « - RW : Ça n’a pas d’importance. On est ensemble. » « - J : Mais j’ai posé la question à Steven… » « - RW : Prochaine question. » « - J : Je veux garder le micro, j’avais une question pour Steven. Il n’a rien dit. S’il ne veut pas répondre, ça me va. » « - RW : Prochaine question. » http://www.dailymotion.com/video/x5jhg8f Un échange surréaliste entre Russell Westbrook et un journaliste après la défaite du Oklahoma City Thunder et les Houston Rockets. Le reporter n’aura finalement jamais sa réponse. Mais la question, elle, était légitime. Ou, en tout cas, le problème est réel, n’en déplaise à Russ. Quand il est sur le banc, son équipe est clairement à la rue. Depuis le début de la série, le meneur All-Star affiche un différentiel positif – +3 – malgré trois défaites en quatre manches. En revanche, dès qu’il n’est plus sur le terrain, c’est la débandade. -40 pour OKC dans ces moments clés que les Rockets ont su exploiter à merveille. Si certains pensent encore que James Harden est plus important pour Houston que Westbrook ne l’est pour OKC, le match de cette nuit est susceptible de les faire réviser leur jugement. Le barbu, touché à la cheville, était en petite forme. 16 points, 7 rebonds, 8 passes. Solide, certes. Mais beaucoup de maladresse de sa part (5/16 aux tirs et 7 balles perdues). Ce n’est pas lui qui a fait la différence. Ce sont ses coéquipiers. Les Nene (28 pts à 12/12, 10 rebonds, +24), Lou Williams (18 pts, 7 rbds, +10), Eric Gordon (18 pts, 8 rbds, +18). Ensemble, ils ont fait face à un seul homme tout puissant. Ensemble, ils ont fait chuter Russ. [superquote pos="d"]0 tir tenté par Adams dans le dernier quart [/superquote]La star du Thunder était isolée. Son équipe a pris un vilain -18 quand il s’est reposé neuf petites minutes sur le banc. Personne n’a su prendre le relais. Et c’est malheureusement comme ça depuis le coup d’envoi de la série. Depuis le début de la saison. Andre Roberson est le deuxième meilleur joueur d’OKC sur ces playoffs. Il est la seconde option offensive (13,8 pts par match). Dans quel monde peut-on imaginer une équipe avec Roberson en deuxième option ne serait-ce que disputer les playoffs ? Mais cette tirade héroïque de Russell Westbrook était bien vue. Au niveau du leadership, il n’y avait pas mieux à faire. Et sur un certain point, il a raison. Enfin peut-être sans le vouloir. Parce que si ses coéquipiers ont du mal à hisser leur niveau de jeu, c’est aussi de sa faute. Il a sa part de responsabilité. Il prend tellement de place que c’est à se demander si ses camarades osent jouer sans lui. S’ils ont encore confiance en leurs propres capacités. Ils ont joué à travers lui – et son triple-double de moyenne – pendant toute la saison. Tout passe par Westbrook. Même les interviews d’après-match visiblement. Mais ce qui frappe encore plus, c’est la façon dont le Thunder et RW jouent selon le moment du match. En première mi-temps, par exemple, il fait tourner et cumule rapidement son triple-double (17 pts, 10 rbds et 10 pds à la pause). Du coup, tout le monde participe. En revanche, dans le dernier quart temps, dans les moments chauds, le ballon reste scotché aux mains du grand gourou. Par nécessité ou par envie égoïste de tout faire tout seul ? Victor Oladipo a converti ses deux tentatives dans le money time… mais pourquoi n’a-t-il shooté que deux fois ? Pourquoi Steven Adams n’a-t-il pas joué une seule possession offensive (en sept minutes) dans le dernier quart ? Le Néo-Zélandais a inscrit 18 points sans tenter une seule fois sa chance dans les douze dernières minutes. Idem pour Taj Gibson, inexistant en attaque malgré sa belle performance dans le match précédent. Pourquoi il ne les a pas plus impliqué ? Pourquoi transformer le quatrième QT en 'One Man Show' ? Westbrook, en revanche, a pris 17 tirs en deuxième période dont 11 dans le dernier quart. Pour 5 réussites. Il ne veut pas diviser, c’est certain. Il essaye de bien faire. Son équipe est rassemblée. Mais autour d’un seul homme. Et c’est bien le problème.
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