Russell Westbrook, le vilain petit canard

Russell Westbrook est monstrueux depuis le début des playoffs. Souvent critiqué, il nous a offert la plus belle performance de sa carrière cette nuit.

Laissons Russell Westbrook faire du Russell Westbrook, deuxième partie. Cette nuit, les fervents défenseurs du meneur imprévisible du Thunder ont remporté une bataille. ‘RW’ a livré une prestation jordan-esque : 40 points, 5 rebonds, 10 passes, 5 interceptions. Et le vent souffle désormais en faveur d’Oklahoma City, revenu à hauteur des San Antonio Spurs dans la série (2-2). Westbrook a été époustouflant mais il a pourtant joué dans son registre habituel, celui pour lequel il a souvent été critiqué – à tort ou à raison. Comme tous les soirs de match, il a joué avec une énergie débordante, il a couru – volé – d’un bout à l’autre du parquet, il a sauté dans tous les sens, il a défendu dur, il a attaqué le cercle à outrance, il a dunké, dunké et dunké. Du Russell Westbrook dans toute sa splendeur.
« Il a juste fait un match monstrueux », résume Scott Brooks.
Russell Westbrook est un compétiteur unique. On lui a même reproché d’être un TROP grand compétiteur. Il dégage une confiance en lui sans limite et donne parfois l’impression qu’il s’estime capable de renverser n’importe quelle situation. En réalité, il lui arrive parfois de vraiment y parvenir. Il lui arrive aussi de planter son équipe et de faire exploser ses coéquipiers avant ses adversaires. Mais, comme le notait l’éditorialiste Bill Simmons, n’y a-t-il pas un pire défaut que d’être catalogué comme un « trop grand compétiteur » ?
« Russell joue avec cette force et cette passion tous les soirs », ajoute Kevin Durant.
La star du Thunder n’a pas changé ses habitudes. Westbrook n’est pas un meneur gestionnaire. C’est un personnage atypique. Hier soir, il a simplement joué à sa manière, certes, mais avec justesse. Il a converti des tirs ouverts à trois-points et à mi-distance, il a lu la défense des Spurs et a agressé son vis-à-vis balle en main. Il a beaucoup shooté – ce qui lui est parfois reproché – mais il n’a pas été maladroit (12/24). Dans un jour sans, ‘Russ’ est particulièrement agaçant. Dans un bon jour, il est intenable.

Russell Westbrook, enfin un stoppeur !

A sa sortie d’UCLA, Russell Westbrook n’était pas un meneur mais plutôt un phénomène athlétique. Les scouts étaient divisés à son sujet : « ne peut pas shooter, pas vraiment meneur, pas vraiment arrière ». En revanche, on lui promettait déjà une carrière de « stoppeur » en NBA. Avec sa vitesse, son dynamisme et ses qualités athlétiques, il est susceptible d’éteindre n’importe quel meneur. Combien de joueurs NBA à son poste ont la dimension physique pour résister à Westbrook (hormis Derrick Rose avec deux vrais genoux) ? Encore faut-il qu’il soit concentré… le jeune joueur d’Oklahoma City a tendance à se jeter dans tous les sens et à perdre son vis-à-vis. Une aubaine pour les point guard au QI basket très développé comme Tony Parker, Chris Paul ou Mike Conley. Mais lorsque Westbrook est appliqué en défense, le Thunder prend une autre dimension.
« Russell était partout sur le parquet. Il a de l’énergie à revendre, c’est comme ça qu’il joue. Lorsqu’il est concentré sur la défense, nous évoluons à notre meilleur niveau », assure Scott Brooks.   « Vous devez défendre si vous voulez gagner des titres », ajoute le principal intéressé.
Russell Westbrook pourrait donc mener le Thunder au titre NBA… ou faire exploser sa franchise lors des deux prochains matches. Avec lui, on n’est jamais sûr de rien. Mais c’est ce qui le rend si spécial…