Comment reconstruire efficacement les San Antonio Spurs en 5 étapes

Après les Chicago Bulls, les New York Knicks et les Golden State Warriors, on s'attaque désormais à la reconstruction des mythiques San Antonio Spurs.

Comment reconstruire efficacement les San Antonio Spurs en 5 étapes
Un sacré morceau. Comment reconstruire les San Antonio Spurs. Et en plus efficacement ? Déjà, ça fait mal au cœur de se poser la question. Mais après plus de vingt ans de bonheur, nous y sommes. Les éperons vont devoir ouvrir une nouvelle page de leur Histoire. En réalité, ils l’ont même déjà fait. En ratant les playoffs pour la première fois depuis 1997. Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker sont partis. La retraite de Gregg Popovich approche, elle aussi. Il est donc temps de se tourner vers l’avenir tout en se remémorant le succès passé. Parce que ce ne sont maintenant que des souvenirs. Le présent, lui, est bien plus délicat. L’équipe se retrouve pile à la place la plus chiante de la NBA : au milieu de tableau. Pas assez forte pour vraiment aller loin en playoffs, voire même pour se qualifier. Mais pas assez faible pour vraiment hériter du gros lot à la loterie. Il n’y a rien de pire que d’être « moyen » dans cette ligue. Alors après les Bulls, les Knicks et les Warriors, reconstruisons donc les Spurs (enfin, essayons). Comment reconstruire efficacement les Warriors en 5 étapes

1. Garder le coach

Pour une fois, notre conseil diffère de celui de Chicago ou New York. Ici, hors de question de se séparer de Pop. De toute façon, il le fera de lui-même. Il va bientôt raccrocher, sans doute après les Jeux Olympiques. Mais il serait important de le convaincre de rester au moins une saison de plus, celle qui vient donc, pour assurer la transition avec son successeur qu’il aura probablement en partie désigné. La présence de Popovich est très importante pour le développement des jeunes joueurs. Parce que soyons clairs : la nouvelle mission, c’est ça.

Choisir une direction dès maintenant

Les Spurs pourraient se donner pour objectif d’accrocher une dernière fois les playoffs. Pour leur coach. Mais pour nous, autant ne pas perdre de temps. Autant activer de suite le processus. Il est l’heure de débrancher et de rebrancher la machine. Et donc de miser sur la jeunesse. Pas d’essayer inutilement d’accrocher le dernier wagon de la Conférence Ouest.

2. Transférer les meilleurs joueurs

Le cas le plus chaud, c’est celui de DeMar DeRozan. Pour l’instant, l’arrière All-Star n’a pas fait savoir s’il comptait oui ou non activer son option sur sa dernière année de contrat à 27 millions de dollars. Il serait malheureux à San Antonio. Peut-être. Mais sans doute pas au point de renoncer à une telle somme. L’idéal serait qu’il ne teste pas le marché. Afin de pouvoir l’échanger et d’obtenir une contrepartie. DeRozan semble vraiment être un bon gars. Par contre, mener les troupes ne rentre pas dans son ADN. Il faut un guide pour les talents de demain. Il n’est pas taillé pour le rôle. Un excellent joueur mais pas un leader. En plus, son rejet complet – ou presque – du tir à trois-points peut poser problème en cas d’association avec Dejounte Murray et Lonnie Walker Jr. Alors cherchons lui un nouveau point de chute.

Quel échange pour DeMar DeRozan ?

Avec son contrat expirant (toujours dans le cas où il active son option), DD peut être facile à refourguer. Mais sans être gourmand, malgré ses 22 points par match. Il faut se faire une raison. Même un asset un peu plus que correct serait le bienvenu.
  • Les Lakers auraient proposé Danny Green et Kyle Kuzma – même si on peine vraiment à comprendre ce que les champions en titre y gagnerait. Là, ça dépend vraiment l’évaluation que chacun fait de Kuzma. Si les dirigeants le voient comme un potentiel ailier-fort fuyant, un Tobias Harris, alors pourquoi pas. 25 ans, encore une marge de progression. Mais peut-être pas l’esprit « Spurs. »
DeMar DeRozan vers les Lakers dans un trade impliquant 3 joueurs ?
  • Si les Nets tenaient absolument à avoir une troisième star, Caris LeVert serait le joueur parfait pour San Antonio. Un jeune guard scoreur et créateur pour repartir de l’avant. Mais le staff de Brooklyn n’y verrait probablement pas un grand intérêt.
  • Les Timberwolves seraient-ils prêts à se séparer de Juancho Hernangomez pour récupérer un vétéran expérimenté au côté de Karl-Anthony Towns et D’Angelo Russell ? Il faudrait ajouter un pick et Minny a déjà bazardé son prochain choix (pas le first pick bien sûr) aux Warriors. Ça sous-entend aussi que les loups choisiraient James Wiseman plutôt que LaMelo Ball ou Anthony Edwards le 18 novembre prochain.
  • Les Grizzlies veulent sans doute passer un cap à l’Ouest, mais sans céder leurs jeunes ou leurs picks. Mêmes ambitions pour les Hawks, de l’autre côté du pays.
La conclusion, c’est que la valeur marchande de DeRozan est très faible. Il ne vaut pas les meilleurs picks. Il ne vaut pas les meilleurs jeunes. Les équipes potentiellement intéressées, celles qui veulent aller haut, n’ont de toute façon ni l’un, ni l’autre. Les Wolves tiennent absolument à prolonger Hernangomez et Malik Beasley mais peut-être qu’il est possible d’aller dénicher l’Espagnol. Ce serait une superbe prise.

Et LaMarcus Aldridge ?

L’intérieur All-Star ne provoque pas forcément plus d’enthousiasme auprès des autres GM. Lui aussi n’est pas forcément un mentor mais il montre l’exemple en travaillant dur. C’est même lui qui le dit.
  • Les Pacers peuvent-ils tenter un coup en refourguant Myles Turner – que Pop connaît bien pour l’avoir coaché avec Team USA – contre LaMarcus Aldridge ? Ce dernier colle mieux avec Domantas Sabonis sur le papier. Mais l’échange paraît peut probable, à moins d’inclure un autre atout pour Indiana.
  • On n’a pas cru une seule seconde à la rumeur impliquant Aldridge et le deuxième choix des Warriors. Rêver c’est bien, mais de manière réaliste.
Les contrats expirants de Rudy Gay et Patty Mills peuvent aussi être expédiés ailleurs. Pourquoi pas à Milwaukee pour l’Australien, en récupérant l’ancien de la maison George Hill pour cadrer le vestiaire et apprendre les rudiments du métier à Murray.

3. Donner les clés à Dejounte Murray… juste pour un an

Le meneur de San Antonio – qui n’est pas un gestionnaire – est justement le joueur qui a le plus de potentiel au sein de cette équipe. Son ancien coach le présentait comme un « futur All-Star » mais comme le font tous les anciens coaches de toute façon. Par contre, c’est vrai qu’il y a une étincelle. Il progresse saison après saison. Les Spurs doivent continuer à le développer même s’il ne rentre pas dans le moule habituel de la franchise. Il faut lui donner les commandes pour la saison à venir. Une année entière dans la peau du patron. Ce n’est pas un rookie, il a déjà fait des playoffs. Ce n’est donc pas trop tôt. Un an pour le tester, voir quel cap il peut franchir. S’il parvient à atteindre les 17-18 points avec 5 ou 6 passes, même en perdant plein de matches, ça peut s’avérer très positif. Une éventuelle pierre angulaire pour reconstruire autour. En le laissant driver cette équipe de jeunes.

4. Qui prendre avec le onzième choix de la draft ?

Trois cibles prioritaires : Isaac Okoro – mais il ne descendra pas jusque là – Devin Vassell et Saddiq Bey. Trois ailiers. La perspective Killian Hayes est intéressante mais c’est surtout pour l’affiliation française avec Tony Parker. Les Spurs sont déjà équipés dans le backcourt. Il est temps de se concentrer sur les autres positions. Notre préférence se porte vers Bey (quel prénom aussi). Trade-up est une possibilité, peut-être en essayant de séduire les Pistons. Mais la cuvée est faible dans son ensemble. Autant aller chercher une valeur sûre en 11, même s’il ne s’agit pas d’une future star.

5. Tanker pour mieux se relever

Le constat est souvent le même pour les petits marchés (et même les gros) qui se reconstruisent : patience, développement, draft. Tanking, aussi. Les Spurs ont eu la chance de mettre la main sur Tim Duncan suite à la blessure de David Robinson lors de la saison 96-97. Il va falloir une nouvelle fois compter sur un coup du destin. Pas dès la saison à venir. Pour l’instant, ils peuvent laisser la place aux jeunes en associant Dejounte Murray, Lonnie Walker, Saddiq Bey, Juancho Hernangomez et Jakob Poeltl dans le cinq. Avec George Hill, Marco Belinelli (à prolonger), Trey Lyles, Derrick White, Luka Samanic, DeMarre Carroll et Keldon Johnson autour. Et un ou deux intérieurs signés pendant la Free Agency. La draft 2021 s’annonce beaucoup plus relevé, et tant mieux, même un septième ou huitième choix après une saison à 30 victoires peut aider les Spurs à dénicher un bon jeune de plus. C’est lors de la saison 2021-2022 qu’il ne faudra… pas être bon. En transférant éventuellement un vétéran. Après un probable changement de coach. Parce que lors de la cuvée 2022, Emani Bates et Victor Wembanyama pourrait truster les deux premières places… ils ne le savent pas encore mais le futur des Spurs, c’est peut-être l’un d’entre eux.