Sans un bruit, Deni Avdija devient un énorme atout pour les Wizards

Après une première saison en NBA frustrante, Deni Avdija fait un excellent démarrage, notamment en défense, chez les prometteurs Wizards.

Sans un bruit, Deni Avdija devient un énorme atout pour les Wizards

Pendant l'intersaison, on se demandait si l'arrivée d'un nouveau head coach et le fait qu'il ait été sérieusement blessé en cours de saison dernière n'allaient pas rendre la tâche difficile à Deni Avdija. Drafté dans la loterie en 2020, l'Israélien n'a pas surnagé dans un collectif un peu léthargique et surtout boosté par les deux pétards ambulants qu'étaient Russell Westbrook et Bradley Beal. A Washington, tout le monde a loué son état d'esprit, mais personne n'a eu l'occasion ou l'envie de s'enflammer sur ses 54 premiers matches en NBA. Le contexte a changé, la façon de jouer des Wizards aussi.

Une aubaine pour le sophomore dont le début de saison est discrètement excellent, à l'image de celui de son équipe. Washington ne semble plus dépendant de matches à plus de 30 points de Beal et c'est collectivement que le groupe coaché par Wes Unseld Jr est allé décrocher 7 victoires sur ses 10 premiers matches. Dans cette belle cohésion, on retrouve un Deni Avdija que l'on n'attendait pas.

Lorsqu'il portait le maillot du Maccabi Tel Aviv, l'ailier de 20 ans était surtout réputé pour ses qualités de playmaker, son flair et sa maturité. L'une des inquiétudes principales portait sur sa défense. Loin d'être catastrophique, Avdija allait clairement avoir besoin de temps pour s'habituer au jeu NBA sur cet aspect en particulier. Sous les ordres de Scott Brooks, il avait toutefois déjà démontré que sa taille et son intelligence de jeu pouvaient lui permettre d'être un très bon défenseur. Le gap est quand même important entre ce qu'il proposait lors de sa saison rookie et ce que l'on voit depuis la reprise cette année.

Deni Avdija ne veut pas être comparé à Luka Doncic et il a raison

S'il a encore un peu de mal à retrouver sa meilleure forme en attaque (5.6 points de moyenne à 40% dont 28% à 3 points) avec des paniers faciles parfois manqués et une faible prise de risque, le 9e pick 2020 est en train de bluffer tout le monde de l'autre côté du terrain et dans tout ce qui ne concerne pas le scoring pur et dur. A chacune de ses entrées en jeu ou presque cette saison, Deni Avdija a un impact positif pour les Wizards, que ce soit en verrouillant complètement les joueurs dont Unseld lui demande de s'occuper ou en réalisant la passe décisive ou l'avant-dernière passe qui va faire la différence.

Contre Milwaukee, le champion en titre, il a ainsi souvent gêné Giannis Antetokounmpo (12/26) avec plusieurs séquences où il n'a ni reculé, ni mordu dans les feintes ou les tentatives de domination physique du Greek Freak.

Avdija a fini avec 9 rebonds, 4 passes (dont une cruciale pour Spencer Dinwiddie dans le money time), 2 contres et une interception en 27 minutes. Wes Unseld Jr aime lui faire finir les matches, notamment parce qu'il affiche un impressionnant sang froid et une faculté à prendre les bonnes décisions sous pression.

"Que ce soit Giannis ou les joueurs de Memphis l'autre jour, j'essaye de les verrouiller. Les joueurs adversaires essayent de me cibler sur pick and roll. Il y a du trashtalk aussi, mais généralement ça s'arrête après le premier stop ou quand ils me voient défendre. Ils se calment très vite, soyez en sûrs. Je ne leur réponds pas verbalement, je leur montre sur le terrain", a expliqué le numéro 9 de D.C. devant la presse.

La confiance de l'Israélien grandit jour après jour et le fait d'évoluer dans une équipe qui n'est plus dysfonctionnelle y est pour beaucoup. La circulation de balle et la cohésion que manifestent les Wizards ne peuvent que l'aider à grandir.

Autre preuve de l'importance qu'il est en train de prendre à Washington, cette déclaration de Bradley Beal, le franchise player.

"Deni devient meilleur soir après soir. Il y a deux ou trois semaines, on a longuement discuté et je lui ai dit qu'il devait profiter de chaque moment, parce que les deux ou trois premières années en NBA te servent à apprendre. Il doit se mettre un challenge tous les jours et défendre sur des gars très forts à son poste.

On lui demande beaucoup. Il doit jouer poste 3, 4, parfois 2, mais aussi être un facilitateur dans le jeu, tout en étant défensivement bon contre ses vis à vis. Il ne fuit pas du tout les responsabilités et il est solide. On l'adore. C'est mon gars et on va continuer de le pousser à devenir meilleur".

Avoir la confiance du joueur autour duquel est articulé le projet est quand même une excellente chose. Les joueurs pris devant lui lors de la Draft n'excellent pas tous en NBA à l'heure qu'il est. Peut-être a-t-il démarré moins fort que LaMelo Ball ou Anthony Edwards, mais on commence à voir poindre le talent exceptionnel déjà entrevu avec son équipe nationale, lorsque Yam Madar (drafté par les Celtics) et lui-même, avaient permis à Israël de gagner deux fois de suite l'Eurobasket U20 en 2018 et 2019.

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