Le Process, c’est quoi la suite ?

Les Sixers ont quitté les playoffs en demi-finale de Conférence après une superbe saison régulière et une entame canon en post-saison. Comment faire pour que le Process passe au niveau supérieur ?

Le Process, c’est quoi la suite ?
Philadelphie était favori contre Boston auprès des bookmakers de Vegas. Et d'une partie importante des observateurs, nous compris. Les Sixers ont été tellement impressionnants en fin de saison régulière et au 1er tour des playoffs, qu'on en a oublié qu'ils étaient encore très perfectibles. Le Process, même stoppé en demi-finale de Conférence, est bien avancé et se trouve à un stade presque inespéré. La famille Colangelo a néanmoins encore du travail pour faire prospérer au maximum le projet de l'architecte déchu Sam Hinkie.

Miser sur un gros poste 3

Robert Covington a fait une belle saison régulière et est l'un des survivants des premières étapes du Process. Son contrat de 62 millions sur 4 ans est finalement assez raisonnable compte-tenu des folies auxquelles on a assisté ces dernières années. Cela dit, Covington a été l'un des joueurs les plus décevants de la série pour les Sixers. Ses qualités de 3 and D n'ont jamais été mises en lumière (il a marqué moins de paniers à trois points qu'Aron Baynes, par exemple). A tel point que Brett Brown a changé ses plans et l'a relégué sur le banc dans le game 4. Une formule payante puisque les Sixers l'ont emporté, avant d'échouer de très peu dans le game 5, toujours avec "RoCo" dans un rôle de remplaçant. Trois joueurs plutôt sympathiques et habitués du poste 3 vont se retrouver sur le marché dans quelques semaines. Et Philly a tous les arguments pour aller en pêcher au moins un... LeBron James et Paul George sont en fin de contrat. Kawhi Leonard est annoncé sur le départ après les derniers mois houleux et destructeurs de sa relation de confiance avec les Spurs. Si l'option LeBron divise (Ben Simmons a besoin d'avoir la balle et l'arrivée du top alpha dog risque de modifier la dynamique), celle menant à Paul George fait sens. Pour Leonard, il faudrait monter un trade suffisamment avantageux pour que San Antonio plie. On imagine que Fultz, Covington et/ou Saric seraient dans la danse. Le risque est important néanmoins, puisqu'il ne restera qu'une année de contrat au MVP des Finales 2014...

Sortir JJ Redick du 5 ou tout court

On a beaucoup aimé le backcourt Simmons-McConnell sur les deux derniers matches de la série. McConnell est un vrai facilitateur, capable de prendre des décisions rapides et d'accélérer le jeu d'attaque des Sixers. Philly doit jouer en rythme pour profiter de l'avantage que représente Ben Simmons. Dès qu'ils ont poussé la balle et attaqué avec intensité, ça a payé. Dès qu'ils ont dû jouer arrêté, ils ont perdu des ballons et ont pris de mauvais tirs. La présence de TJ McConnell les protège fréquemment de ce genre de séquences. Pourquoi pas ne pas faire de lui un titulaire à part entière et transformer JJ Redick en 6e homme ? Les C's l'ont empêché de peser en attaque et l'ont systématiquement ciblé en défense. Si Redick resigne pour un salaire moindre et qu'il sort du banc, tout le monde peut être gagnant. Mais cela vaut-il le coup de mettre autant d'argent sur lui, même si c'est un cadre du groupe ? Son efficacité offensive risque de lui faire demander un chèque un peu déraisonnable aux yeux des Sixers.

Retaper Markelle Fultz

On a vu le talent de Markelle Fultz que par bribes. Et encore, le numéro un de la Draft 2017 sortait à peine du traumatisme psychologique qui lui a fait complètement perdre sa mécanique de shoot et sa confiance en lui. L'un des chantiers de l'été en Pennsylvanie sera de faire de lui un atout majeur et immédiat à la rentrée, comme on pu l'être Joel Embiid et Ben Simmons dès leurs premiers vrais pas dans la ligue. Avoir cette alternative en attaque pour ne pas que les défenses aient "simplement" à gérer les deux stars de l'équipe serait extrêmement précieux.

Mieux utiliser Joel Embiid

Joel Embiid ressort de cette série avec des stats plus qu'honorables (23 points, 14.2 rebonds à 44%) pour un type qui vit ses premiers playoffs. On a quand même eu l'impression que le Camerounais a forcé par moments, insistant sur le jeu au poste malgré l'excellente défense des Celtics dans ce domaine. Embiid a trop souvent recherché le défi et pas assez la passe lorsque Boston a joué l'agression ou la prise à deux. C'est aussi à Brett Brown de remédier à cela. Dan ce game 5, entre autres, le pivot All-Star a aussi agi de la sorte parce qu'il est resté trop longtemps sans toucher la balle, en première mi-temps notamment. Alimenter le joueur le plus dominant dans l'équipe dans les meilleures conditions est aussi un pré-requis pour remporter des matches serrés.

Bosser les fins de matches

Justement, cette propension à baisser pavillon dans le money time est à faire complètement disparaître pour la saison prochaine. A un ou deux joueurs près, les Celtics n'étaient pas franchement plus expérimentés à ce niveau. Pourtant, leur gestion des moments-clés et du money time a été épatante et surtout très supérieure. Beaucoup de paniers (parfois ouverts) ont été manqués par les Sixers dans la dernière minute de plusieurs matches de cette série. En combinant saison régulière et playoffs, Joel Embiid est à 0/8 sur les paniers qui auraient permis d'égaliser ou de prendre les devants dans le money time. C'est presque un travail psychologique qu'il faut entreprendre.

Commencer à faire travailler Ben Simmons sur son shoot

Tout au long de la saison et jusqu'à la fin du premier tour, l'absence de shoot fiable chez Ben Simmons n'a pas été un handicap. L'Australien est tellement doué pour aller au cercle et pour orchestrer le jeu de son équipe qu'il n'a pas eu à écarter le jeu. Face à un groupe aussi défensivement bien préparé que celui de Brad Stevens, c'est plus problématique. L'idée n'est pas de faire perdre à Simmons l'essence de son jeu. Mais commencer à inclure, à l'occasion, un petit jumper en trouvant des spots sur lesquels il serait à l'aise à mi et longue distance serait une énorme plus-value.