Pourquoi les stars ont raison d’éviter le Dunk Contest

Depuis des années, le public réclame LeBron James, Kevin Durant ou encore Russell Westbrook au Slam Dunk Contest. Espérons qu'ils continuent de se tenir à l'écart.

Pourquoi les stars ont raison d’éviter le Dunk Contest
Voir Aaron Gordon manquer ses tentatives une à une samedi, un an après avoir ressuscité le Slam Dunk Contest, était douloureux. Douloureux parce que le joueur du Magic, exceptionnel de créativité et de technique en 2016, se présentait avec un boulevard, du moins le pensait-on, après le retrait de son rival Zach LaVine. On se disait que la présence de deux joueurs random, Derrick Jones Jr et Glenn Robinson III et un big man athlétique mais limité, DeAndre Jordan, lui permettrait d'expérimenter des choses au moins aussi folles qu'à Toronto. L'attente autour de lui a malheureusement paralysé le Floridien, éliminé au 1er tour après un flop et un malaise retentissants. http://www.dailymotion.com/video/x5ce9h5_fail-aaron-gordon-rate-totalement-son-concours_sport La mésaventure rencontrée par Aaron Gordon est exactement ce que redoutent toutes les superstars de la ligue que le public ne cesse de sommer de participer au concours. On ne parle pas de Paul George ou John Wall, qui ont tenté leur chance ces dernières années mais sont un cran en-dessous de LeBron James, Kevin Durant ou Russell Westbrook en termes d'aura. Les franchise players d'Indiana et Washington n'avaient d'ailleurs pas livré une prestation mémorable, chacun dans leur registre, Wall devant en plus se plier aux modalités bizarres du contest de 2014 par équipes. Le Slam Dunk Contest requiert de la préparation et beaucoup de travail. C'est ce qui a poussé Gordon à renoncer à la prochaine édition et LaVine à ne pas tenter le Three Peat avant de se blesser malgré la perspective d'un remake du duel devenu culte. Imaginez une seconde que LeBron, KD, Westbrook et Griffin, que l'on peut ajouter à ce trio pour son CV dans l'exercice, décident de tenter (ou retenter pour le Clipper) leur chance. Certes, l'engouement autour de ce panel serait incroyable. Il n'y aurait plus un siège de libre dans la salle et l'audience télévisuelle battrait probablement des records. On serait les premiers à espérer monts et merveilles de ce plateau. Mais lorsque l'on a le statut de ces types-là, ne pas décevoir l'assistance dans un tel contexte relève de l'exploit.

L'occasion pour d'autres joueurs de se montrer

Jusqu'à preuve du contraire, LeBron et les ex-amis d'OKC ne sont pas des dunkeurs de concours. C'est la manière avec laquelle ils se jouent de l'opposition et fracassent le cercle, parfois avec technique, parfois avec puissance, dans le contexte d'un match NBA qui les rend impressionnants. Seuls dans l'arène, avec un accès libre au cercle et l'obligation de ne pas fournir une prestation anecdotique, le challenge serait tout autre. A 32 ans, LeBron James n'a aucune raison d'entacher ne serait-ce qu'un peu son impeccable parcours en tentant un windmill un peu fade, pendant que KD ferait admirer la longueur de ses bras en décollant sans effort de la ligne des lancers, ou que Blake Griffin risquerait d'abîmer un peu des genoux déjà fragiles en grimpant par-dessus un monster truck. Il y a suffisamment de bons dunkeurs dans la ligue, inventifs et a priori moins susceptibles d'être tétanisés par la pression, pour ne pas avoir à constamment invoquer le serpent de mer des superstars et toujours mettre en avant les mêmes joueurs. Zach LaVine et Aaron Gordon l'ont montré il y a un an et il n'y aucune raison pour que d'autres ne prennent pas le relais. Who's next ?