Stephen Curry a retrouvé son mojo et la NBA peut déjà se mettre à flipper

La superstar des Warriors rayonne à nouveau et sa franchise semble injouable.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Stephen Curry a retrouvé son mojo et la NBA peut déjà se mettre à flipper
Oh, boy. Il y a moins d’un mois, Stephen Curry devait se justifier à propos de ses performances et de ses statistiques en baisse. Forcément, après avoir sorti l’une des saisons les plus dingues de l’histoire et après avoir été élu MVP à l’unanimité, toute prestation exceptionnelle peut paraître… banale. Même quand le meneur de la meilleure équipe NBA claque 24 points par match à 46% aux tirs et 40% derrière l’arc. Une ligne de stats impressionnantes mais en-deçà de ses 30 pions à 50% de l’an dernier. Bref, Curry – le Curry double-MVP qui fracasse des défenses – est de retour. 39 points à 14/20 aux tirs et 11/15 à trois-points cette nuit contre les Charlotte Hornets. 43 pions sur la truffe des Los Angeles Clippers le match précédent. 20/30 derrière l’arc en cumulé sur les deux matches (au passage, il est désormais douzième au classement des shooteurs les plus prolifiques à trois-points… ALL-TIME). Et le tout sans jouer les put**** de quatrième quart temps. La superstar des Golden State Warriors marche à nouveau sur l’eau. Selon lui, le déclic est venu d’une conversation avec Kevin Durant, ex-MVP débarqué en provenance du Oklahoma City Thunder cet été. KD lui a poliment rappelé que les Warriors étaient son équipe et que c’était donc à lui de montrer le chemin à suivre.
[superquote pos="d"]"Je lui ai dit qu'il était le moteur de l'équipe et que c'était à moi de m'adapter." Kevin Durant [/superquote]« Je lui ai juste dit de ne pas s’inquiéter pour moi. Je lui ai dit de juste jouer son jeu, je vais m’adapter. ‘Tu es le moteur de l’équipe et je sais ça. Je n’essaye pas de faire tourner les choses autour de moi. Soit juste toi-même. Je vais jouer autour de lui. Je sais comment trouver la balle. Je sais comment scorer. Joue juste ton jeu’, voilà ce que je lui ai dit », racontait Durant.
Son coéquipier a capté le message. Parfois en retrait, comme s’il ne voulait pas trop empiéter sur les plates-bandes de son nouveau camarade, Curry s’est remis à jouer avec agressivité et insolente. Il fait à nouveau confiance à son instinct et n’hésite pas à prendre des tirs horribles – du points de vue de la construction – mais terriblement efficaces. Illustration. http://www.dailymotion.com/video/x5adaqh_stephen-curry-lache-un-shoot-du-logo-avec-4-secondes-de-possessions_sport C’est quand il tente des tirs de ce genre qu’il se met à prendre feu. Il évolue constamment « in the zone » psychologiquement. Comme s’il ne pouvait plus rien rater. De quoi laisser ses adversaires sur le cul (coucou Marvin Williams). http://www.dailymotion.com/video/x5adh5l_sans-pitie-stephen-curry-fait-tomber-marvin-williams-et-marque-sur-sa-tronche_sport

Stephen Curry doit être au cœur du jeu des Golden State Warriors

Et c’est important. Très important. Pour Curry. Pour les Warriors. Quand il a voulu convaincre Kevin Durant de rejoindre Oakland, le double-MVP a confié à son homologue qu’il n’était pas intéressé par la lumière des projecteurs, par les distinctions individuelles et qu’il était prêt à partager la gonfle pour gagner des titres. Des propos qui en disent long sur ses motivations et son altruisme. Mais, quelque part, cet état d’esprit a mené à la mauvaise conclusion : les Warriors doivent s’adapter à KD. [caption id="attachment_300484" align="alignleft" width="318"] Stephen Curry est injouable depuis janvier.[/caption] C’est ce qu’ils ont essayé de faire pendant 40 matches. Avec brio, vu le niveau de jeu des protagonistes. Ils ont tous essayé d’alimenter Durant, de le mettre à l’aise, de le placer en bonne position pour scorer, de lui assurer son temps de jeu, ses petites isolations de temps en temps, etc. A la mi-saison, ils ont compris la véritable formule magique : ne pas changer. Laisser l’ex-superstar du Thunder s’ajuster aux doubles finalistes NBA et pas l’inverse. Lui l’a compris. Il a donné le signal. Il est prêt à collaborer, à Steph de lancer la machine.
« C’est sûr que je dois être plus agressif. Je dois être agressif dès que je lance les attaques. Je dois attirer l’attention [de la défense] », confie l’intéressé.
Oh boy, again. Les défenseurs adverses ont tendance à réagir de manière disproportionnée dès que Stephen Curry fait mouche de loin et de très loin. Ils sautent sur toutes les feintes, cavalent à trois en direction du meneur, aident à tout va, etc. De quoi laisser des kilomètres d’espace pour Klay Thompson ou Durant. C’est justement de cette hyper agressivité défensive, en réaction à sa propre agressivité, que Curry assomme ses vis-à-vis un-à-un. [superquote pos="d"]Comment défendre sur un joueur qui shoote à dix mètres en première intention... et marque [/superquote]Il tournait à 21 points, 42% aux tirs et 37% à trois-points en décembre. Il a bouclé janvier avec 28 pts, 48% aux tirs, 43% à trois-points et 7 passes décisives. Ce joueur-là démoralise les défenses adverses. Il sème la panique et le doute. Ralentir KD est une mission quasi-impossible mais des Kawhi Leonard ou des Jimmy Butler peuvent faire le boulot et limiter la star à 25-30 points à un pourcentage raisonnable. Mais défendre sur Curry quand il est chaud ? Comment stopper un joueur qui prend des tirs à dix mètres du cercle en première intention, et surtout qui les met ? En ce sens, dans sa manière de jouer et de marquer, il est sans doute la star la plus difficile à stopper de toute la NBA. Quand son adresse suit, évidemment. Et, sans trop se tirer le chignon sur un rapprochement douteux, ce n’est pas non plus complètement un hasard si LeBron James se met à craquer dans la presse au moment où Stephen Curry flambe comme jamais. Car les Warriors sont tout simplement injouables quand il est au cœur du jeu, et surtout quand il est aussi chaud. Le King a pour ambition de gagner plusieurs titres, de courir après « le fantôme de Chicago » pour reprendre ses propres termes. L’arrivée de Durant à Golden State et la montée en puissance des Californiens – justement grâce à une alchimie de plus en plus au point – met clairement à mal les plans de James. Car honnêtement, quand Curry est au centre des actions et qu’il a Klay Thompson d’un côté, Durant de l’autre… c’est presque impossible d’imaginer des Warriors au complet perdre une série au meilleure des sept matches.
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