Les Spurs passent à un tir des Pelicans : une question de perspective

DE NOTRE CORRESPONDANT À SAN ANTONIO — Devin Vassell est sous le feu des critiques après son tir manqué, scellant la défaite des Spurs face aux Pelicans ce vendredi (113-114). Une remise en perspective s’impose pour évaluer cet échec.

Les Spurs passent à un tir des Pelicans : une question de perspective

Deux secondes restantes, deux mètres derrière la ligne à trois points, Devin Vassell lance son tir. Devant lui, Victor Wembanyama est en pleine course et dispose d’une voie royale vers le panier. Le tir est trop long, rebondit, le buzzer retentit sans que quiconque puisse intervenir. Les Spurs s’inclinent d’un point face aux Pelicans (113-114). Le débat de ce vendredi est déjà tout trouvé.

Gregg Popovich avait un autre plan en tête lors du temps mort. L’idée initiale était de poser un écran derrière Brandon Ingram, le défenseur de Tre Jones, puis de construire l’action à partir du tandem Vassell-Wembanyama. Mais quand l’arrière est venu poser cet écran, l’agressivité physique d’Ingram sur Jones — le faisant même chuter — les a forcés à changer de stratégie. Il a fallu improviser.

« Les défenseurs se sont embrouillés et j’étais en rythme », explique Vassell, qui avait alors réussi cinq de ses neuf tentatives à l’extérieur. « J’ai pris le tir que je prends à chaque fois et j’assume le résultat. Je suis juste déçu que ce ne soit pas rentré, car je le sentais bien. »

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L’absence de coup de sifflet après la chute de Tre Jones a laissé un goût amer à certains. « Le match était physique, donc ce n’est pas surprenant », relativise l’intéressé, admettant une certaine constance dans l’arbitrage à la fin de la rencontre. Ni lui ni son coach ne veulent entrer dans ce débat. « On pourrait se lamenter toute la nuit sur les coups reçus par tel ou tel joueur. On ne va pas sur ce terrain », écarte Popovich.

Le fait que Victor Wembanyama ne touche pas le ballon sur la possession décisive laisse également un sentiment d’inachevé. Son faux écran aurait pu le conduire à un panier facile près du cercle. Il n’a pas eu l’opportunité d’en faire la démonstration. « Nous aurions préféré envoyer la balle sous le panier et dunker », reconnaît le coach de San Antonio.

Néanmoins, faire parvenir le ballon à la star de l’équipe n’aurait pas été sans risque. Devin Vassell a pris une décision critiquable, mais avec Dyson Daniels en face de lui et Naji Marshall sur la ligne de passe, trouver un angle était plus difficile qu’il n’y paraît vu d’en haut. Meilleur marqueur des Spurs avec 28 points, il a choisi de garder le dernier tir. Il n’y a pas plus de raison de croire qu’il l’a fait par égo plutôt que parce qu’il pensait que c’était le coup à jouer.

« C’est le tir que nous avons eu », se résigne Gregg Popovich.

Une défaite à remettre en perspective pour les Spurs

L’équipe texane aurait pu éviter ce scénario si elle s’était appliquée davantage au cours des 47 minutes précédentes. Elle n’a réussi que 25,6 % de ses tirs à trois points (10/39) et a perdu 18 ballons, deux fois plus que ses adversaires. « Nous leur avons concédé 24 points sur des pertes de balles, et c’est ce manque de rigueur qui nous coûte le match », relève l’entraîneur. « Dans ces cas-là, on se fait généralement botter les fesses. »

Les Pelicans étaient très bien armés pour exploiter cette faiblesse. Zion Williamson, auteur d’une performance remarquable avec 33 points (12/21 aux tirs), 8 rebonds et 4 passes décisives en 36 minutes, a appuyé là où ça fait mal.

La défense de New Orleans avait aussi la clé pour contenir Victor Wembanyama. De Trey Murphy III à Jonas Valanciunas, en passant par Dyson Daniels, une pléiade de joueurs très différents a été envoyée pour le neutraliser. Le rookie a terminé sous la barre des 20 points pour la première fois depuis 10 matches. Il a tout de même réussi à cumuler 16 points (7/13 aux tirs), 13 rebonds et 7 passes décisives (pour 5 pertes de balles) en 28 minutes de jeu.

L’issue de la rencontre n’est peut-être pas satisfaisante, mais elle montre de nets progrès. « Nous avons joué suffisamment bien pour gagner. Je me fiche que nous ayons raté des tirs à trois points ouverts en seconde mi-temps ou des lancers francs en fin de match. Ce qui est important pour moi, c’est que nous ayons joué aussi dur », souligne Popovich.

La dernière fois que les Spurs avaient accueilli les hommes de Willie Green, il n’y avait pas de match (110-146). Une défaite d’un point apparaît ainsi comme une avancée significative. « Les progrès que nous faisons sont immenses », assure Devin Vassell. « Mais nous voulons des victoires. »

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