On a envie d’être optimistes pour les Raptors mais on n’y arrive pas

Les Toronto Raptors sont forts mais leur marge de progression semble trop limitée pour que la franchise puisse passer l'étape supérieure.

On a envie d’être optimistes pour les Raptors mais on n’y arrive pas
Jusqu'à la reprise des débats en NBA, le 26 octobre prochain, retrouvez nos présentations de chaque équipe selon l'ordre décroissant de notre power ranking. Les Toronto Raptors seront une nouvelle fois l'une des meilleures formations de la Conférence Est... mais c'est un peu près tout. 

TORONTO RAPTORS - 8e

Quand les Toronto Raptors ont perdu le Game 6 des dernières finales de Conférence, ils ont vite laissé le sentiment de fierté prendre le dessus sur la frustration liée à la défaite. La franchise canadienne n’avaient encore jamais atteint ce stade de la compétition et elle tombée en six manches contre les futurs champions NBA. Mais la limite entre l’enthousiasme et la morosité est parfois fine. Cet escadron de vélociraptors mis sur pied par Masai Ujiri a remis Toronto sur la carte du basket nord-américain. Les supporteurs bouillants dans le grand froid de l’Ontario ont maintenant des attentes. Et ils sont susceptibles d’être déçus. [superquote pos="d"]Les Raptors ont très peu d'options pour franchir encore un nouveau cap[/superquote]L’effectif des Raptors n’a presque pas bougé cet été, ce qui est à la fois un point positif et négatif selon le regard porté sur l’organisation. La stabilité permet aux coaches et aux joueurs de continuer à travailler avec un groupe qui se connaît bien. Il y a déjà une alchimie et un collectif. Un point important quand il s’agit de naviguer d’un coin à l’autre du continent, de disputer 82 matches en quelques mois et de trouver les ressources nécessaires pour gagner une large majorité d’entre eux. Contrairement aux Boston Celtics, New York Knicks, Indiana Pacers ou Chicago Bulls, les Toronto Raptors n’ont pas de « grande acquisition » à intégrer en quelques semaines. C’est peut-être ce qui leur confère le statut de favoris pour la deuxième place à l’Est. L’équipe a tout de même perdu des atouts avec les départs de Luis Scola – remplacé par Jared Sullinger, potentiel upgrade sur le papier – et Bismack Biyombo. Le Congolais s’est révélé après la blessure de Jonas Valanciunas pendant les derniers playoffs et il en a profité pour toucher le pactole à Orlando. Son énergie, sa défense et ses rebonds étaient précieux. [caption id="attachment_295708" align="alignleft" width="318"] Terrence Ross a le talent, il doit maintenant gagner en régularité. Il peut faire une grosse saison.[/caption] Les Raptors vont donc s’appuyer sur la même ossature et la franchise est toujours aussi dépendante de son duo de All-Stars. Kyle Lowry et DeMar DeRozan font la pluie et le beau temps dans le grand Nord. L’attaque entière tourne autour de leur capacité à attaquer le cercle tour à tour jusqu’au moment où la défense adverse finit par exploser. La formation de Dwane Casey est redoutable quand ses deux arrières sont adroits et elle souffre quand ils ne trouvent pas leur cible, comme ce fut le cas pendant plusieurs rencontres des playoffs perdues par les Raptors. Toronto s’est arraché pour sortir les Indiana Pacers puis le Miami Heat en sept manches avant de s’incliner contre les Cavaliers. [superquote pos="d"]Les Raptors largués dès que DeRozan et Lowry sont maladroits[/superquote]La marge de manœuvre est réduite. Les autres concurrents des dinosaures se sont tous renforcés pendant l’été. Pour progresser, les Raptors peuvent miser sur le retour de DeMarre Carroll, enfin en pleine possession de ses moyens après une saison tronquée par les blessures. L’ex « 3 and D » des Hawks peut aider à fluidifier le jeu offensif de son équipe et apporter encore un peu plus de solidité à une l’un des meilleures défenses du championnat. Toujours en interne, Terrence Ross est à un moment charnière de sa jeune carrière. Inconstant, le jeune ailier a beaucoup travaillé son tir pendant l’été. S’il gagne en régularité, le banc déjà très efficace des Raptors peut prendre une nouvelle ampleur. Dans le cas contraire, il est un candidat à un transfert. Des petits ajustements et des évolutions légères peuvent permettre à la franchise de continuer à avancer. Mais c’est largement insuffisant pour combler le fossé géant entre Toronto et Cleveland. Sans une blessure de James ou d’un autre cadre des Cavaliers, les Raptors au meilleur de leur forme n’ont pas les armes pour battre la franchise de l’Ohio au complet. [superquote pos="d"]Les Raptors seront bloqués financièrement avec cette équipe quand Lowry aura lui aussi prolongé au max [/superquote]Les dirigeants feront d’ailleurs bientôt face à un dilemme : prolonger Kyle Lowry pour le maximum – il a déjà fait campagne pour obtenir son contrat – cet été, quitte à se retrouver « bloqué » sans aucune marge financière et sans possibilité de réellement renforcer un groupe incapable de jouer autre chose que les places d’honneur, ou recommencer à zéro en laissant partir le meneur All-Star ? Lowry et Carroll ont 30 ans, DeRozan 27. Les stars ne vont pas sensiblement progresser dans les saisons à venir. Tout indique que les Raptors vont continuer à construire avec le même groupe déjà en place. C’est logique. La franchise n’a jamais connu autant de succès et il serait stupide d’entamer un processus de reconstruction sans avoir l’assurance de faire mieux d’ici cinq ans. Mais Toronto a tout du Atlanta Hawks 2.0, à savoir une équipe qui se qualifie continuellement en playoffs sans jamais atteindre les finales. Mais rester compétitif permet d’attirer des free agents, qu’il s’agisse de role player ou éventuellement d’un jeune prodige canadien d’ici quatre ou cinq ans… une fois les contrats de DeRozan et Lowry arrivés à expiration. Les Raptors gardent certainement un œil sur Andrew Wiggins (Jamal Murray ?), originaire de l’Ontario. Il est toujours plus facile de vendre le projet d’une équipe qui gagne… jusqu’au finale de Conférence. Mais comme les Raptors l’ont démontré en mai dernier, perdre au troisième tour des playoffs est déjà une victoire en soi pour la franchise.

Le facteur X : Jonas Valanciunas

Le Lituanien est peut-être celui qui peut aider les Toronto Raptors à battre Cleveland. Certains jeunes joueurs de l’effectif sont prometteurs mais aucun d’entre eux ne semble en mesure de s’affirmer comme un potentiel All-Star. Valanciunas est celui qui se rapproche le plus – potentiellement, encore une fois – de l’un des meilleurs joueurs NBA. Il était attendu comme tel lorsqu’il a été drafté en cinquième position en 2011. [superquote pos="d"]Le profil de Jonas Valanciunas n'est pas en accord avec la NBA actuelle [/superquote]Soyons honnêtes : il a déçu. Les Raptors étaient bons avec leur pivot mais ils étaient encore plus forts quand il n’était pas sur le terrain – un constat qui s’explique aussi par les excellentes performances du banc des Canadiens. Toujours est-il que l’explosion de Biyombo pendant les playoffs démontre que Toronto peut gagner sans son géant des pays baltes. La franchise a tout de même préféré miser sur lui. Jonas Valanciunas doit maintenant faire fructifier cette confiance. Il est grand mais il souffre sur le terrain. Il n’est pas le plus mobile, ni le plus efficace sur pick-and-roll, le système le plus utilisé en NBA et une configuration prisée par les Raptors de Lowry et DeRozan. Le jeu au poste bas est de moins en moins à la mode et « JC » a peu d’occasion de se mettre en valeur. Il n’est pas non plus le meilleur protecteur du cercle malgré sa taille et n’a jamais capté plus de 9 rebonds par match. Il n’a surtout jamais joué plus de 28 minutes (toujours par match) sur une saison, la faute à des fautes à répétition mais aussi à une condition physique délicate. Il peine à courir sans cesse d’un bout à l’autre du parquet. Il doit gagner en mobilité et en cardio. Il doit apprendre à dominer. Les Raptors ne progresseront que par petites étapes si leur pivot de 24 ans ne plante pas ses 15-16 pts et 10 rbds par rencontre. Sans ça, impossible de les imaginer sortir les Cavaliers.

Le roster 

Postes 1/2 : Kyle Lowry, Cory Joseph, Delon Wright Postes 2/3 : DeMar DeRozan, Norman Powell, Postes 3/4 : DeMarre Carroll, Bruno Caboclo, Terrence Ross Postes 4/5 : Jonas Valanciunas, Patrick Patterson, Jared Sullinger, Jakob Poeltl, Lucas Nogueira, Pascal Siakam Le cinq que l'on veut voir : Kyle Lowry, DeMar DeRozan, Terrence Ross, DeMarre Carroll, Jonas Valanciunas