Toronto – Washington : deux trajectoires, un danger commun

Cet affrontement entre les Toronto Raptors et les Washington Wizards représente bien plus qu’une simple série de playoffs.

Toronto – Washington : deux trajectoires, un danger commun
C’est l’heure, les playoffs 2018 commencent. Si la conférence Ouest nous propose son annuelle bataille de tranchées, l’Est donne l’impression d’avoir un intérêt supérieur aux autres années. En point d’orgue, la série entre les Toronto Raptors et les Washington Wizards représente le duel le plus excitant. Une situation imprévisible en début de saison mais qui intrigue aujourd’hui. Lors de la reprise en novembre 2017, qui aurait pu parier sur des trajectoires aussi opposées ? Sortants d’une campagne de playoffs où ils étaient passés à un Kelly Olynyk d’une finale de conférence, les Wizards s’affichaient comme l’une des nouvelles forces pour faire face à LeBron James. À l’inverse, les Raptors sortaient piteusement après un coup de balai infligé par le King. Les deux courbes de progression/régression semblaient s’être croisées pour de bon. Une suite logique allait s’opérer. Sauf que miser sur quelque chose de rationnel en NBA..

Des dinosaures résistants au Big Bang

Plutôt que de laisser l’environnement négatif prendre le dessus et réduire en cendre tout le projet canadien, le boss Masai Ujiri a choisi la continuité. Kyle Lowry et Serge Ibaka ont récupéré leur pactole. Dwayne Casey a annulé son rendez-vous à Pole Emploi. Une formule d’abord décriée mais qui porte finalement ses fruits. Cette saison, en l’absence d’un Cleveland constant et d’un Boston en bonne santé, Toronto s’est imposé comme le leader de sa conférence. 59 victoires en saison régulière (le record de la franchise), deux All-Stars et quelques coups d’éclats plus tard, voici les Raptors au sommet de la montagne.

Panne de magie aux Wizards

Tout allait pour le mieux dans la capitale. Ce jeune et talentueux effectif devait devenir un vrai contender, plus qu’une simple promesse. Finalement, il ressemble davantage à un énorme gâchis après une saison totalement manquée. La faute à une faillite (presque) totale de ses cadres. En tête de file, les performances très décevantes de John Wall ont annoncé la couleur. Dans la course aux meilleurs meneurs de la ligue, le franchise player de Washington a pris énormément de retard. Blessures, mauvaises attitudes, blabla permanent (et rarement justifié) : tout a sonné faux. Otto Porter a, lui, peiné à assumer son nouveau deal. Seul Bradley Beal a donné l’impression de surnager.

Des projets en danger

Dire qu’une équipe joue gros en playoffs revient à constater que l’eau mouille et le feu brûle. Par contre, hormis les Cleveland Cavaliers et LeBron James, aucune franchise à l’Est n’a autant la pression que Toronto et Washington. Malgré tous les progrès entrevus lors de la saison, les Raptors ne gagneront aucune crédibilité sans de réelles performances en playoffs. Ils ont le mot « choke » tatoué sur le front depuis le début de l’ère Lowry-DeRozan. Un duo qui n’a plus le droit de se manquer, sous peine d’être séparé pour de bon en cas d’upset. Une éventualité qu’il faut réellement prendre en compte. Outre cette tendance à disparaître au printemps chez les Canadiens, les Wizards disposent d’atouts non négligeables. Le duo Wall-Beal reste capable de dominer tous les backcourts de l’Est. Porter représente un profil difficile à défendre pour Toronto. Au final, tout dépend d’une chose dans cette équipe : le mental. Un facteur assez instable chez ses joueurs.. Sauf que cette fois, Washington n’a plus le droit de jouer sur courant alternatif. ll en va de l’avenir de leur projet. En cas d’élimination, la franchise risque d’exploser en vol. Si Scott Brooks joue certainement son poste, que dire du backcourt.. Les rumeurs de tensions entre John Wall et le reste du vestiaire pourrait éclater sur la place publique. Malgré une base jeune et talentueuse, l’équipe devrait faire peau neuve. C’est ce qui rend cette série de playoffs si spéciale. Elle dépasse le simple duel entre le premier et le huitième de la conférence Est. Dans maximum sept matchs, une force va s’éteindre. Malheur au vaincu..